Onipogui Makoura est Secrétaire Générale Adjointe de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG). Elle a accordé cette semaine une interview exclusive à notre rédaction. Et la syndicaliste s’est largement exprimée sur certaines actualités minant le mouvement syndical guinéen notamment, la crise à la FESABAG, la rencontre internationale syndicale à Kigali et à Genève
Leverificateur.net : Suite à votre suspension au sein de la FESABAG, vous avez déposé une plainte contre le Secrétaire Générale Abdoulaye Sow pour abus de pouvoir. Qu’en est-il ?
Onipogui Makoura : vous savez la vérité quelle qu’en soit le temps, elle finit toujours par triompher.
On a porté plainte contre le camarade Abdoulaye Sow au tribunal du travail pour avoir abusé de son pouvoir pour nous suspendre de nos postes au sein de la FESABAG, à savoir, Marie Yvonne Coumbassa, Baldé et moi.
Le général Abdoulaye Sow nous a ramenés chez le bâtonnier de l’ordre des avocats. On ne sait pas exactement ce qui s’est passé, jusqu’à ce que la Dame nous a laissé entendre qu’elle n’est pas compétente pour trancher cette affaire.
C’est ainsi que nous avons reporté plainte au Tribunal de Première Instance (TPI) de Kaloum et le droit a été dit. Dieu merci, nous avons eu raison
A cet effet, je m’en vais vous dire que la FESABAG n’est pas une direction générale, la FESABAG est une Fédération des Banques Assurances et micro-finances de Guinée. On a été élus par les 115 secrétaires généraux à la base.
Seuls les 115 peuvent nous destituer, il n’a pas le pouvoir de le faire.
Après votre victoire triomphale, vous dites que le camarade Abdoulaye Sow vous a ramenés en appel pour un nouveau procès. Quelle en serait votre position ?
Onipogui Makoura : Moi, je ne suis pas étonnée, je connais un peu l’homme.
Mais cette fois-ci, je pensais qu’il allait se mettre au-dessus de tout et revenir aux meilleurs sentiments parce que si nous ne faisons pas attention avec nos querelles internes, le mouvement syndical guinéen va s’affaiblir.
Nous pensons qu’il allait se mettre au-dessus de tout, et qu’il allait nous appeler dans le but de renouer la paix avec nous parce qu’il veuille oui ou non, on est des banquiers, on travaille dans les banques et on est des syndicalistes.
S’il a fait appel, il n’y a pas de problème, la vérité, quel que soit l’année, elle va toujours triompher.
Vous aviez pris part récemment à une rencontre syndicale à Kigali en tant que représentante du mouvement syndical guinéen .Pouvez-vous nous en parler de façon explicite les objectifs de cette rencontre ?
Onipogui Makoura : Pour commencer, vous direz que je n’ai pas représenté l’USTG à Kigali, mais plutôt, j’ai représenté le mouvement syndical guinéen
C’est une rencontre internationale, après la réunion de Genève de 2017, j’ai été choisie pour représenter l’inter central guinéen.
Je suis le point focal syndical par budes activités à Kigali.
Le but réel de cette rencontre syndicale dans la capitale rwandaise est d’impliquer le mouvement syndical dans le problème concernant la migration.
Mettre la pression sur le gouvernement pour ratifier les conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui parlent de la migration.
Secundo, permettre au mouvement syndical de procéder à la sensibilisation des populations par rapport aux migrants qui vivent chez nous.
Par exemple, s’il y a des nigériens qui vivent en Guinée , l’USTG va s’arranger à les mettre en groupe, en facilitant leur adhésion au sein dudit mouvement syndical dans le but d’assurer leur protection et cela demeure vice-versa.
Cette rencontre était vraiment à la hauteur, parce qu’on a invité de hautes personnalités et les échanges étaient vraiment fructueux.
Y compris le représentant du Bureau International du Travail (BIT) qui est l’instance suprême où toutes les décisions importantes sont prises.
Sans omettre aussi, le représentant de l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) et celui de la CEDEAO. Vraiment, il le faut dire haut et fort que cette rencontre syndicale qui s’est déroulée du 03 au 05 juin dernier à Kigali, était de taille internationale.
En tant que Secrétaire Générale Adjointe de l’USTG, vous devez effectuer une mission pour Genève concernant la rencontre internationale des syndicats.
Pouvez-vous nous expliquer en quelques phrases les grands points qui seront au menu de cette rencontre ?
Onipogui Makoura : Pour commencer chaque année, il se tient à Genève la conférence des syndicats.
A ce propos, l’Etat prend en charge quelques personnes dans les centrales syndicales dont les noms sont fournis par leurs structures respectives qui doivent prendre part de ladite rencontre à Genève.
A Genève, il n’y a pas de l’USTG, la CNTG. A Genève, il y a les délégations des travailleurs syndicalistes, du gouvernement, et du patronat.
Par ailleurs, ces trois délégations sont composées de onze personnes et il y a aussi la présence des techniciens.
Et, c’est l’Etat qui les prend en charge.
Mais, cette année quand la liste est partie, l’Etat a souligné que les autres centrales syndicales vont y participer.
Par contre, l’USTG est exclue pour cette année par rapport à la crise qui mine actuellement notre centrale. Ça n’engage qu’eux, on est d’accord.
Mais l’international qui connait notre place à l’OIT, nous a envoyé l’invitation pour Genève.
Donc, il y a l’OUSA, qui est une grande organisation syndicale de la sous-région, elle nous a également envoyé l’invitation de trois personnes et le Syndicat International des Mines qui a aussi envoyé une invitation pour deux personnes.
Donc, il y a cinq (5) personnes qui vont représenter l’USTG à Genève. Cette année, on va au compte de l’international et non au compte du gouvernement.
Je m’en vais vous dire, ce qui se passe à l’OIT. On part là-bas chaque année, on regarde il y a des groupe qui se forment, il y a les techniciens, on essaie de voir les normes du travail, les lois qui sont déjà dépassées, on essaie de mettre des lois qui peuvent couvrir et rénover la couverture sociale des travailleurs. Ça, c’est notre rôle les syndicats.
Et, les patrons aussi essaient de corriger quelques lois qui ne les arrangent pas ainsi que le gouvernement.
Donc, ce sont des séances de discussions qui se passeront, et il y a des modérateurs et on finit toujours par s’entendre sur des lois communes.
Interview réalisée par Léon Kolié