Fin à Conakry de la formation des journalistes sur les techniques de couverture d’un procès sensible –

0
21

Une quarantaine de journalistes de la presse publique et privée ont bénéficie une formation sur les techniques de couverture d’un procès sensible durant trois jours à Conakry.

Organisée par la Cellule de Communication du Procès des évènements du 28 Septembre 2009, avec l’appui technique du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme à travers l’Unité de Gestion du Procès du projet d’appui à la tenue dudit procès, les hommes de médias ont été suffisamment outillés des techniques de couverture professionnelle d’un procès.

 

 

À la clôture de cette formation, la Secrétaire Générale du ministère de la justice et des droits de l’homme: Mme Thiam, Marie Irène Hadjimalis a dans son discours magnifié la pertinence des thèmes abordés au cours de cette formation mais elle a aussi reconnu la qualité des experts tout en invitant les bénéficiaires de cette formation de l’utiliser à bon escient et dans l’intérêt de la nation.

Ci-dessous, nous vous proposons l’intégralité de ce discours.

 

Monsieur le Président de la Commission constitution et lois du CNT

 

Monsieur le Président de la cellule de communication du procès

 

Messieurs les formateurs

 

Mesdames et Messieurs les journalistes participants

 

Mesdames et Messieurs

 

C’est avec un plus grand plaisir que je reviens prendre part, cette fois, à la clôture de vos travaux. Le rapport, qui m’en a été fait, indique que la convivialité et une volition ferme d’assurer une couverture indépendante, objective, donc impartiale et respectueuse de la loi, de la personne et de la dignité humaines, ont caractérisé vos débats. Je vous en félicite très chaleureusement.

 

Je ne doute pas que les réponses faites aux divers questionnements ont permis de dissiper certains nuages et d’éclairer davantage les pistes et voies nouvellement ouvertes par vos échanges.

 

Le degré de professionnalisme des experts et les apports pertinents des participants ont, m’a-t-on dit rehausser les niveaux des discussions et permis de lancer des faisceaux de lumière sur les concepts spécifiques à la couverture des procès et à la chronique judiciaire.

 

Les modules de formation, semble-t-il ont traité de thèmes qui explorent de nouvelles voies de couverture médiatique des procès, en particulier des procès sensibles. Ce fut l’occasion de prendre connaissances des règles et concepts de droit qu’impose l’observation des audiences judiciaires et l’intelligibilité de l’information, fondée sur le régime de vraisemblance et de véridiction par rapport aux preuves judiciaires.

Mesdames et Messieurs

 

Votre séminaire a pu mettre, de manière substantielle l’accent sur le concept de liberté de presse placé au cœur de la problématique d’un procès juste et équitable, mais aussi parce que, non seulement il est le plus ancien mais aussi parce qu’il est le plus souvent invoqué par toutes les parties en le droit d’information et le droit à l’information qui forment le principe fondamental et la garantie constitutionnelle quasi absolue et universelle du respect de la loi, de ses procédures et des droits des parties au procès.

 

A l’évidence, la liberté d’expression, et par extension la liberté de l’information, constitue le droit fondamental, qui pèse plus lourd que d’autres, qui commande une attention particulière et dont l’application assure le respect d’autres droits ou libertés.

 

Dans ce sens, vous avez abordé dans le premier module, le terme anglais fact-checking, qui signifie littéralement « vérification des faits », pour désigner un mode de traitement journalistique, consistant en une vérification systématique des éléments du débat au cours du procès.

 

La vérification des faits est, à la fois, une technique de vérification de la véracité des faits et de l’exactitude de chiffres éventuellement présentés, d’une part, et, d’autre part, à évaluer le niveau d’objectivité des médias eux-mêmes dans leur traitement de l’information.

 

Vous avez, ensuite, abordé l’observation d’un procès, qui est l’expression du droit à un procès public et permet d’accroître la transparence du processus judiciaire.

 

L’observation des procès peut servir à améliorer l’administration de la justice efficace et équitable ou à attirer l’attention sur de graves lacunes, à sensibiliser les acteurs du système judiciaire, ouvrant la porte à une plus grande prise de conscience et à l’acceptation des instruments internationaux des droits de l’homme et du procès équitable.

 

Il s’agit d’un outil de diagnostic pour collecter des informations objectives sur l’administration de la justice dans des affaires individuelles et permet de tirer et

 

diffuser des conclusions plus larges par rapport au fonctionnement du système judiciaire.

 

Pour maximiser l’efficacité de ces outils, les organisations doivent connaître les différents types d’observation des procès.

 

Vous avez souligné une des particularités de la chronique judiciaire, qui est le caractère direct de l’observation, sans médiateur, ni tiers. Le journaliste, lui-même, assiste directement, par ses propres yeux et oreilles, et non à travers un filtre ou un communicant, à un événement qui, autre particularité, ne concerne pas sa personne, mais l’intéresse au plan professionnel. Le chroniqueur judiciaire est présent dans le prétoire ou la salle d’audience, il assiste, il voit et écoute directement, il peut se faire une idée par lui-même.

 

L’éthique et la déontologie ont été itérativement rappelé au cours des exposés des différents sous-thèmes pour faire remarquer que l’éthique journalistique repose sur des concepts philosophiques et moraux qui guident le travail des journalistes, lequel s’appuie très fortement sur des fondements juridiques.

 

Mesdames et Messieurs

 

Je ne suis pas sûr d’avoir survolé le détail de l’exposé des sujets traités. Mais vous avez mis en exergue que La presse est l’institution non gouvernementale la plus indispensable et la plus redoutable en faveur de la démocratie et de la primauté du droit. Elle seule est dotée de la capacité de découverte et de circulation des informations, la diffusion et la confrontation des opinions, en un mot l’institution des conditions du débat public nécessaire à la formation des volontés individuelles des citoyens. Elle est redoutable, car elle peut aussi, en déformant, sélectionnant ou escamotant ces informations et opinions, exercer une influence néfaste sur la formation de ces volontés.

 

Il se trouve qu’elle est votre instrument de travail au quotidien. J’ose espérer que vous vous êtes donnés, mutuellement, les avis et opinion de son utilisation rationnelle et légitime, au service des populations et non des politiques et de l’argent.

 

C’est sur ces mots que je déclare clos ce séminaire.

 

Je vous remercie.

Par Kèlètigui Rabat Camara