Chers compatriotes,
Je m’adresse à vous aujourd’hui en tant qu’acteur de la société civile, profondément engagé dans le développement socio-économique de notre pays, pour aborder un sujet qui suscite beaucoup de discussions et de préoccupations au sein de nos communautés.
Il s’agit de la récente décision du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation de suspendre temporairement l’obtention des agréments pour les organisations non gouvernementales (ONG) en Guinée.
Les ONG jouent un rôle incontournable dans notre société. Elles sont des relais indispensables entre les populations et les institutions publiques, souvent les premières à intervenir sur le terrain lorsque surviennent des crises, des catastrophes ou des besoins urgents. Leurs actions couvrent une vaste gamme de domaines essentiels : l’éducation, la santé, les droits humains, l’agriculture, l’environnement, et bien d’autres encore. Grâce à leur flexibilité et à leur proximité avec les populations locales, les ONG apportent des solutions concrètes aux défis quotidiens auxquels sont confrontés nos concitoyens, notamment dans les zones les plus reculées où la présence de l’État est parfois limitée.
La décision de suspendre temporairement l’obtention des agréments pour les ONG, bien qu’elle puisse sembler surprenante, doit être replacée dans un contexte plus large de réorganisation et de renforcement du cadre réglementaire de notre pays. Il est de la responsabilité des autorités publiques de s’assurer que toutes les organisations opérant sur le territoire national respectent les lois et contribuent positivement au développement de la Guinée. Cela inclut la nécessité de garantir que les ONG agissent en toute transparence, avec une gouvernance solide et un respect scrupuleux des normes légales et éthiques.
Cependant, cette décision soulève également des inquiétudes légitimes. La suspension des agréments peut être perçue comme un frein à l’engagement citoyen et au dynamisme de la société civile, qui est une composante essentielle de notre démocratie. Les ONG sont souvent le dernier rempart pour les populations vulnérables, les porteurs de voix pour les sans-voix, et les acteurs de changement pour les communautés marginalisées. Une suspension prolongée pourrait ralentir des projets en cours, retarder l’apport d’aide humanitaire, et fragiliser les efforts de développement local.
Il est donc crucial que cette suspension ne soit pas interprétée comme une volonté de restreindre l’espace civique ou de diminuer l’impact des ONG. Au contraire, elle doit être vue comme une opportunité de renforcer la collaboration entre l’État et la société civile, en établissant des règles du jeu claires et équitables pour tous. Cela passe par un dialogue inclusif, ouvert et constructif entre les autorités publiques, les représentants des ONG, et les autres acteurs de la société civile.
Je voudrais ici réaffirmer l’importance du partenariat entre l’État et la société civile. Ce partenariat, basé sur la confiance mutuelle et le respect des rôles et responsabilités de chacun, est indispensable pour faire face aux défis complexes que notre pays rencontre. La société civile, par son indépendance et sa capacité d’innovation, complète l’action de l’État en apportant des solutions adaptées aux besoins spécifiques des populations.
Dans ce contexte, j’appelle les autorités à engager rapidement des consultations avec les représentants des ONG et de la société civile pour clarifier les objectifs de cette suspension et travailler ensemble à l’amélioration du cadre juridique et institutionnel qui régit les activités des ONG en Guinée. Il est essentiel que les ONG puissent continuer à opérer dans un environnement favorable, avec des mécanismes de régulation transparents et justes, qui garantissent à la fois leur efficacité et leur responsabilité.
Enfin, je voudrais rappeler que la société civile guinéenne a toujours été un pilier de la résilience et de la solidarité nationale. Nous avons traversé de nombreuses épreuves ensemble, et c’est en restant unis que nous pourrons relever les défis qui se présentent à nous. Cette suspension doit être une occasion pour nous tous de renforcer notre engagement en faveur du développement durable, de la paix, et de la justice sociale dans notre pays.
Je tiens à remercier toutes les parties prenantes pour leur dévouement et leur volonté de contribuer au bien-être de notre nation. Je suis convaincu que, par le dialogue et la coopération, nous parviendrons à surmonter les obstacles actuels et à bâtir un avenir meilleur pour tous les Guinéens.
Restons unis, solidaires et déterminés à faire avancer notre pays dans la voie du progrès et de la prospérité.
Mamadou Dioulde SOW Coordinateur Préfectoral de la Maison des Associations et ONG de Guinée MAOG-PITA