Guinée: à quoi servent les fonds d’entretiens routiers?

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Le pont reliant Kankan-Kérouané, situé en haute Guinée s’est effondré sous le poids d’un camion poids lourd, ce samedi 12 octobre 2024. 

 

Il s’agit d’un pont métallique construit sur le fleuve Djassa, à l’entrée de la sous-préfecture de Komôdou.

 

Le bilan fait état d’un disparu et d’importants dégâts matériels.

 

Les fonds d’entretiens routiers alloués au ministère des travaux publics servent à quoi?

Ces fonds ne servent qu’à entretenir la mafia organisée autour du ministère des travaux publics et cela depuis bientôt 13 ans.

 

La jachère intellectuelle qui a gagné le sommet de l’État guinéen pousse les cadres de ce ministère à faire de la corruption la règle de fonctionnement de l’Etat.

 

Et c’est pourquoi Indirectement ou directement, l’Etat subventionne aujourd’hui beaucoup de sociétés et entrepreneurs corrompus et de nombreux appareils satellites, les villas des cadres, l’évasion fiscale, l’impunité, les féodalités locales et les pouvoirs parallèles, la corruption institutionnelle, l’autocratie à tous les étages, le droit des juges à punir qui ils veulent et la police à ramasser qui leur déplaît.

 

Les routes et les ponts sont dans un tel état que la magouille ne date sans aucun doute pas d’hier.

 

Il n’y a pas que la mafia organisée au sein du ministère des travaux publics et les entrepreneurs véreux qui font fortune dans la réparation de nos vieilles infrastructures désuètes. Ceux qui nous prêtent l’argent pour qu’on retape les ruines font aussi des profits considérables.

 

Il s’agit pourtant des millions de dollars que nous empruntons chaque année pour soi-disant investir dans le domaine des travaux publics qui sont tout simplement détournés et déposés dans des caisses noires.

 

Ces dettes accumulées coûtent déjà très cher aux contribuables, mais la future génération en aura, elle, pour l’éternité à rembourser les millions de dollars que nous empruntons chaque année avec des taux d’intérêts très élevés, pour faire exécuter les travaux qui sont tout simplement détournés par les agents de l’État.

 

Nous voyons nos ponts construits depuis le début des indépendances qui manquent d’entretien et pourtant un budget pour l’entretien des ponts et chaussée existe.

 

Nos infrastructures construites sous le régime Condé et celui de Mamady Doumbouya sont d’ailleurs tellement mal foutues qu’elles sont après chaque saison pluvieuse détruites ou bien se dégradent très facilement puisqu’elles ne résistent pas aux intempéries.

 

Les seules infrastructures qui sont entretenues par ce pouvoir sont celles qui servent à dilapider et exporter nos ressources minières pour satisfaire les besoins des multinationales étrangères.

 

Et pourtant l’avenir de la Guinée repose sur ses infrastructures, ses routes, ponts et chaussées.

 

Construire un réseau routier adéquat et fiable est une condition essentielle au développement économique et social du pays.

 

Après six décennies d’indépendances nous sommes encore loin et très loin de cet objectif, faute de volonté et d’engagement politique de nos dirigeants.

 

Nous sommes pourtant dans un besoin urgent d’offrir à la population des liaisons routières de qualité pouvant largement contribuer à étendre l’accès aux emplois, aux marchés, aux écoles et aux hôpitaux.

 

C’est surtout valable pour les populations rurales en particulier. Car une route comme le tronçon Kankan-Kérouané est en général un axe vital qui relie les villages isolés aux débouchés économiques et aux services.

 

Mais apparemment la junte militaire guinéenne pilotée par Mamadi Doumbouya malgré le mauvais état des infrastructures routières existantes ne se rend pas compte que cela constitue un obstacle majeur au progrès social et économique du pays.

 

La rectification du tir n’est pas possible avec cette équipe gouvernementale plongée dans le déni, le mensonge, la démagogie, la corruption organisée.

 

 

Aissatou Chérif Baldé

African panorama.com