EST-CE L’IMPÉRIEUSE CONDITION DU DÉVELOPPEMENT DU CONTINENT NOIR? –

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Selon William Perry, lorsqu’un pays comme la Corée du Nord détient la bombe atomique, il peut dire à n’importe quelle puissance nucléaire, y compris les États-Unis : « Vous n’êtes plus nos maitres, nous ne sommes pas achetables, nous déjouerons vos plans et vous ne pouvez plus nous intimider ».

L’ancien Secrétaire à la Défense des États-Unis d’Amérique sous le président Bill Clinton, soutient que la bombe nucléaire est la garantie de protection et de préservation de la souveraineté nationale de tout pays qui s’en dote.

Nous pensons que la question hautement stratégique de la maitrise par l’Afrique de l’arme nucléaire, de la bombe atomique et de toute la galaxie des armes de destruction massive est la priorité des priorités et la conditionnalité de son développement sans influences extérieures.

Nous sommes également convaincus que l’Afrique ne pourra point amorcer ni mettre en œuvre des plans endogènes de son propre développement tant que ses partenaires, puissamment armés de centaines de milliers d’ogives nucléaires, le tremplin de leur suprématie raciale et culturelle, de leur arrogance militaire, de leur paternalisme politique et de leur fourberie socio-économique, se prévaudront de cet avantage indu et de la crédulité des Africains et du reste de la planète pour extorquer leur consentement sur leurs coquecigrues au soutien de leur traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, pour ainsi étouffer toute velléité de développement perçue comme hostile à leur privilège, alors qu’ils ne font aucune concession sur la destruction totale de l’arsenal de guerre nucléaire qu’ils se sont constitué. La puissance nucléaire américaine serait passée de plus de 70 000 armes nucléaires (composées d’obus et d’ogives, avec une armada de missiles balistiques pour leur transport), fabriquées entre 1945 et 1990, à environ et officiellement 3 750 ogives ou têtes nucléaires en 2020, ce à quoi on y croit exactement comme on croirait au père Noël.

Cette observation s’applique d’ailleurs à la Russie qui ne s’est pas non plus débarrassée de sa puissance nucléaire, unique gage réelle de sa quiétude.
Il n’est plus à démontrer le fait que l’Afrique ne se développera point de l’aide publique au développement, puisque l’aide est conçue pour asseoir et accroitre la dépendance des pays bénéficiaires aux produits manufacturés des donateurs, tout en maintenant leur position de dominant à travers l’écart créé par ce stratagème de niquedouilles, qui enfonce les pays emprunteurs dans le piège suicidaire de la dette administrée par la Banque mondiale sous la surveillance du Fond monétaire international.

Il n’est plus non plus à démontrer qu’il est faux de prétendre que la démocratie électorale est la condition sine qua non du développement, dans la mesure où l’Asie se développe et dépasse même certains pays de l’Occident, sans pour autant suivre fidèlement les modèles politiques imposés aux jocrisses à la tête des États africains.

Il n’est plus à démontrer le fait que le développement de l’Afrique est délibérément freiné par des politiques économiques hostiles, qui se matérialisent dans des contrats léonins qui permettent et facilitent le dépouillement des richesses africaines, sans parler de politiques militaires plus agressives de soutien à des rebellions, des guerres civiles, des embargos sur les armes pour faire plier les États, en plus des sanctions économique visant le même résultat d’émasculation de l’Afrique. Ce sort de perpétuels damnés galeux qui origine des esclavages arabo-musulmans et judéo-chrétiens ne sera conjuré qu’avec notamment et impérativement la faculté et la capacité de se défendre et surtout de pouvoir frapper n’importe ennemi déguisé en partenaire.

Autrement dit, l’équilibre de la terreur résultant de la possession des armes de destruction massive est le palladium de la stabilité et du développement de l’Afrique noire.

La situation particulièrement odieuse de la guerre civile en république démocratique du Congo (RDC) depuis les 27 dernières années, contrôlée par des prédateurs coloniaux européens et américains par personnes interposées dont notamment le Rwanda, a fait des dizaines de millions de morts, des victimes directes de massacres de rebelles, (dès 2008, l’International Rescue Committee (IRC), une organisation non gouvernementale américaine faisait état d’un bilan de 5,4 millions de morts sur la période de 1997-2008), est l’illustration par excellence du piétinement d’un pays par des puissances nucléaires étrangères lorsque celui-ci ne s’intéresse pas à l’arme nucléaire.

La RDC est mise à feu et à sang, depuis presque trois décennies, en raison des immenses richesses naturelles de son sous-sol, richesses pour lesquelles personnes ne veut payer le juste prix. Le Burkina Faso semble avoir compris qu’il ne pourra sérieusement envisager son développement sans influence étrangère qu’en maitrisant les technologies militaires de défense par l’armement nucléaire.

LE BURKINA FASO À L’SSAUT DE L’ARME NUCLÉAIRE GRÂCE À LA RUSSIE

L’information a été occultée par la violence inouïe de la vengeance meurtrière du régime de Benyamin Netanyahou et de l’armée israélienne à Gaza en réponse à l’innommable barbarie commise en début octobre par le Hamas.

Le bilan étourdissant de deux mois de guerre octobre/décembre 2023, surpasse ce qui a été observé dans la guerre en Ukraine. Israël semble s’être donné l’objectif de concurrencer le bilan macabre du génocide rwandais de 2014, en tuant plus de journalistes (90) en 8 semaines, ce qui dépasse largement le nombre de journalistes tués durant la guerre fratricide européenne de 1939/1945 qui fit 63 victimes dans cette profession.

Depuis le 7 octobre dernier, plus de 18 000 femmes, enfants, personnels des Nations Unies et autres civils ont été indistinctement massacrés par le régime d’extrême droit de Netanyahou. Cette violence aveugle a éclipsé l’annonce conjointe du vendredi 13 octobre du Burkina Faso et de l’Agence nucléaire russe Rosatom de la signature d’un accord de construction d’une centrale nucléaire au Burkina Faso.

Pour sa part, Rosatom a également annoncé le même jour un accord de coopération pour développer le même type de nucléaire civil au Mali.
En l’espace de quelques années, le russe Rosatom a noué des partenariats nucléaires avec une dizaine de pays africains, dont notamment le Nigéria avec lequel un accord de construction d’une centrale est signé en 2017, suivi du Soudant en 2018 et du Rwanda en 2019.

L’Égypte qui est le plus avancé dans ses travaux pour l’enrichissement du nucléaire civil a pris les devants avec un accord signé en 2015 et une livraison de 4 réacteurs nucléaires prévus pour 2026, rejoignant ainsi l’Afrique du Sud qui possédait un programme militaire secret depuis la création en 1948 de l’Atomic Energy Board (AIEA), abandonné à la suite de la ratification du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires peu avant l’arrivée au pouvoir du président Mandela, puisque les alliés du régime de l’Apartheid ne pouvaient pas supporter la possession de la bombe atomique par un gouvernement dirigé pas des africains alors qu’ils avaient participé pendant plusieurs siècles à la déshumanisation de l’homme noir.

Le Burkina Faso et le Mali qui tentent de se libérer du joug colonial français ont compris que la possession de nucléaire militaire donne une assise importante à un pays dans le concert des nations.

Ils sont aujourd’hui conscients du fait que les pays qui comptent réellement dans le monde sont ceux qui détiennent l’arme de dissuasion. Les deux pays de l’Afrique de l’Ouest ne se laissent pas démonter par des experts qui leur sont hostiles et qui estiment que le coût primaire, incluant la construction d’infrastructures type routes et logements indispensables au fonctionnement d’une centrale nucléaire atteint les 30 milliards d’euros pour 15 ans de travaux.

Ils n’ont que faire non plus de leurs estimations exagérées du coût et du temps total qui seraient encore plus élevés s’ils incluent la formation d’ingénieurs, l’acheminement et le transport sur des lignes à haute tension, etc.

Ils non rien à kicker de l’opinion biaisée de ces pseudos experts de pays hostiles qui leur disent qu’il faut 1 400 ouvriers qualifiés pour construire une centrale et qu’il faut compter 20 ans pour en former.
Le Burkina Faso et le Mali comprennent que la Corée du Nord, l’Inde l’Israèl et le Pakistan sont parti de rien et parfois de l’extrême pauvreté pour faire de l’obsession de la possession du nucléaire le fondement de leur sécurité et par extension de leur développement futur, ce qui les rend complètement insensibles aux discours binaires simplistes épidermiques et aux joutes oratoires belliqueuses des uns et des autres pour se sanctuariser du parapluie nucléaire.

Ils réalisent que la puissance nucléaire est la garantie de préservation de la souveraineté nationale. Mieux, les dirigeants militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger qui vient de se joindre à eux pour former l’Alliance des pays du Sahel (AES) et du Liptako-Gourma comprennent qu’il a fallu à la Corée Nord un petit réacteur de 5 mégawatt offert par l’Union Soviétique en 1965 pour devenir une puissance nucléaire en 2023 qui jouit de la méfiance et du respect des États-Unis. Les pays de l’AES ont saisi qu’à partir de 1965, la Corée du Nord tirait chaque année du petit réacteur environ 5 kilos de plutonium, ce qui est suffisant pour fabriquer chaque année une bombe nucléaire.

Ces pays doivent aller au-delà des projets de centrales nucléaires destinées à la production d’électricité pour développer du combustible et en faire la bombe nucléaire qui signera définitivement le retour à la véritable indépendance, avant de songer à entreprendre le processus de développement via la prospection, l’extraction et la transformation en produits finis sur le continent africains des richesses dont la nature a doté l’Afrique.

L’heure est encore à la controverse sur les intentions sans équivoque de ceux qui ont colonisé l’Afrique et qui estiment comme au Sénat français que l’Afrique est leur avenir, pendant que d’éminents dirigeants de l’Union européenne tel que l’ancien ministre français de l’Économie, Thierry Breton, actuel Commissaire européen au Marché extérieur, remet en question la capacité de l’Afrique de se gérer, ou quand l’ex-agent de la DGSE Vincent Crouzet menace le Niger d’opérations clandestines de déstabilisation, on ne réalise que trop bien que la bombe nucléaire est plus qu’une nécessité vitale pour les pays africains d’éviter une recolonisation.

Il est temps et urgent pour le reste de l’Afrique noire doit se joindre à l’initiative du Burkina Faso.

Par Goïkoya Kolié, juriste