un nouveau espoir pour des guinéens –

0
117

Le chemin de Nicaragua est le nouveau trajet qu’empruntent des jeunes africains en général et ceux de la guinée en particulier pour accéder aux États-Unis.

Une nouvelle route qui les détourne la quasi-totalité du chemin de l’Europe au profit du continent américain. Pour l’heure, elle reste << très convoitée>> malgré les difficultés que ces jeunes y rencontrent par endroit au cours de leur cheminement.

Le réseau est bien implanté dans la capitale Guinéenne. Présentement, il suffit d’avoir 90 millions de francs guinéens pour être pris en charge par les agences de voyage qui y sont impliquées.

 

<<Actuellement, les gens rentrent facilement à travers le chemin de Nicaragua. J’ai envoyé plusieurs personnes qui sont déjà en Amérique. Même si tu n’as pas une connaissance aux États-Unis, tu peux entrer sans problème>>, nous a dit Saidou Barry, propriétaire une agence de voyage pour la circonstance.

Cela ne suffit pas pour convaincre Souleymane Bereté, coach en développement personnel.

<<Moi personnellement, je trouve que c’est triste de voir que notre jeunesse, nos bras valides empruntent ce chemin pour pouvoir arriver aux États-Unis avec tous les calvaires du monde>>, déplore t-il pour un pays <<qualifié de scandale agricole, de scandale minier et de scandale géographique>>, dans une interview qu’il nous a accordée dans ce mois de décembre 2023.

 

Pourtant, nombreux de ces jeunes interrogés par notre rédaction qui se livrent à cette pratique, disent perdre tout espoir pour réussir en Guinée. Ce qui n’est pas forcément vrai aux avis de coach Bérété.

 

<<Moi même, au début je disais qu’il n’y a pas de travail en Guinée. Mais il est arrivé un temps quand j’ai commencé à mettre un pied dans l’entrepreunariat, j’ai compris que, ce n’est pas le travail qui manque mais, c’est la connaissance qui manque à une grande partie de la jeunesse guinéenne actuellement qui a du mal à comprendre le monde dans lequel elle vit. Et à savoir où se trouvent les opportunités. Parce que les connaissances qu’on leur donne sont archaïques basées sur des contenus vétustes. Je me pose la question, comment un jeune qui a du mal à s’intégrer économiquement dans son pays, pourrait s’introduire facilement aux États-Unis où le système éducatif est mille fois en avance. Il te faut de dizaine ou de quinzaine d’années.>>

 

En travaillant sur ce sujet, nous avons contacté un jeune migrant dont nous gardons l’identité qui a réussi son pari il y a une semaine. Et ce, après des <<nuits blanches>> en route notamment au Mexique. Il explique son odyssée.

 

<<Ça n’a pas été facile mais on a réussi quand même. Les américains nous ont très bien accueillis. Quand on est venu d’abord, ils nous ont mis dans une grande salle où il y a pratiquement toutes sortes de sport. Tout le problème qu’on a rencontré, c’était au Mexique. Ils dépouillent des gens pour prendre leurs biens. Là-bas, il faut être homme pour traverser.>>

 

Analyse politique de la situation

 

Le président de l’union des démocrates et de renaissance de la Guinée (UDRG) que nous avons interrogé ce mercredi 13 décembre, regrette ce voyage massif des jeunes guinéens.

 

<<Cette situation n’est pas du tout positive pour la Guinée et tous les Etats africains. Ça, c’est un indice qui montre qu’il y a une situation alarmante dans nos pays>>, a mentionné Bah Oury pour qui d’ailleurs <<le bilan économique des dernières décennies n’est pas positif du fait de mauvaise gouvernance et mauvaise orientation du pouvoir public.>> D’où la responsabilité des décideurs à tous les niveaux dans <<fuite des bras valides>> du pays.

 

Solution à préconiser

 

En terme de solution, elle se situe à plusieurs niveaux. D’abord, <<il faudrait que dans la pratique du pouvoir, les gens sentent qu’il y a l’amélioration. Une réorientation des investissements publics dans les secteurs créatifs de richesse comme l’agriculture et l’éducation>>, dira Bah Oury. Une position qui se marie avec celle de Coach Souleymane Bereté qui préconise à son tour<<des initiative étatique, personnelles, institutionnelles mais surtout, sociales>> pour pouvoir stopper cette vaque  d’immigration des jeunes africains en général et ceux guinéens en particulier.