« Huit corps calcinés ont été déposés à la morgue de l’hôpital Ignace-Deen » –

0
157

Le sinistre est survenu vers minuit dans le principal dépôt d’hydrocarbures de la Société guinéenne des pétroles à Kaloum, le quartier administratif et des affaires de la capitale guinéenne.

Au moins huit personnes ont été tuées dans l’incendie qui a touché, lundi 18 décembre, le centre-ville de Conakry, la capitale guinéenne, après l’explosion du principal dépôt de carburant du pays, qui a entraîné la fermeture des écoles et des administrations.

 

« Huit corps calcinés ont été déposés à la morgue de l’hôpital Ignace-Deen », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP), sous couvert de l’anonymat, un haut responsable de cet hôpital, où ont été envoyés de nombreux blessés. « Les blessés arrivent par dizaines dans deux des principaux hôpitaux de Conakry, Ignace-Deen et Donka », avait affirmé à l’AFP, peu après le drame, le docteur Mamadouba Sylla, un chirurgien qui travaille à l’hôpital de Donka.

Le président du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif mis en place par les militaires au pouvoir depuis 2021, Dansa Kourouma, a confirmé que cet incendie avait causé « de nombreux dégâts y compris des pertes en vie humaine ».

« En attendant les enquêtes diligentées par le gouvernement pour connaître les causes exactes de l’incendie ainsi que le bilan humain et matériel de ce drame, j’appelle le peuple de Guinée à la solidarité et à la prière pour la nation en ces moments de dure épreuve », a déclaré le chef de la junte, Mamadi Doumbouya, dans un texte publié sur sa page Facebook.

Les écoles fermées, la zone portuaire bouclée

Le gouvernement a annoncé la fermeture des écoles et a demandé aux travailleurs des secteurs public et privé de rester chez eux dans le Grand Conakry, comprenant la capitale et ses environs.

 

Le feu est toujours actif, lundi en fin de matinée, dans la zone portuaire, même s’il a baissé en intensité. Des dizaines de véhicules de la protection civile et des camions de la SEG (Société des eaux de Guinée) sont présents, a constaté un journaliste de l’AFP.

 » Les moyens supplémentaires sont en cours d’acheminement pour contenir l’incendie et minimiser ses conséquences », a dit le gouvernement. Il invite la population « des zones limitrophes » du sinistre à « s’éloigner du site pour non seulement leur propre sécurité, mais également [pour] permettre aux services d’opérer en toute sécurité ».

La zone portuaire est bouclée par les forces de sécurité, qui ont érigé des barrages filtrants sur plusieurs kilomètres. Une forte odeur de carburant brûlé se dégage du lieu sinistré. Les stations-service vont rester fermées et « dans les prochaines heures, un bilan d’étape sera communiqué et une enquête sera ouverte pour situer les causes et les responsabilités », toujours selon le gouvernement.

La Guinée est dirigée depuis septembre 2021 par une junte dont le chef est le colonel Mamadi Doumbouya. Il a renversé le président Alpha Condé, qui était devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de Guinée après des décennies de régimes autoritaires ou dictatoriaux.

Après le putsch, le colonel Mamadi Doumbouya s’est fait investir président et s’est engagé, sous la pression internationale, à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023. Il a promis de refonder un Etat miné par les divisions et par une corruption réputée endémique.

AFP