Assemblée Générale de l’UFDG : « La lutte est difficile », confie Cellou Dalein Diallo

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L’assemblée générale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) s’est tenue ce samedi dans un climat que l’on pourrait qualifier de pesant, malgré la mobilisation des militants. L’ombre du congrès suspendu par le Tribunal de Dixinn planait au-dessus des débats, tout comme le mémorandum de Joachin Baba Millimouno, ancien coordinateur à la cellule de communication du parti, dont les répercussions semblent laisser un goût amer.

Fodé Oussou Fofana, vice-président du parti, a tenté d’apaiser les tensions en appelant les militants à pardonner les secrétaires fédéraux signataires du fameux mémorandum, les présentant comme ayant été induits en erreur. Un geste de clémence qui, cependant, ne parvenait pas à dissiper entièrement l’atmosphère de malaise perceptible.

L’intervention de Cellou Dalein Diallo, figure emblématique de l’UFDG, par visioconférence, était attendue avec une certaine appréhension. Ses paroles, bien que visant à galvaniser les troupes, ont paradoxalement souligné la difficulté du chemin parcouru et à venir. « La lutte est difficile, » a-t-il reconnu, une simple constatation qui résonnait avec un écho de découragement dans l’assistance.

Dans son allocution, Cellou Dalein Diallo a évoqué avec une tristesse palpable le sort de figures telles que Foniké Menguè, Billo Bah, Marouane Camara et Sadou Nimagan, victimes de disparitions forcées. Son impuissance face à leur sort incertain – « Aujourd’hui nul entre nous ne sait s’ils sont morts ou vivants » – témoignait d’une lassitude face à des pratiques qu’il qualifie de « liberticides ».

Le leader de l’UFDG a ensuite abordé la question des défections, laissant transparaître une certaine amertume. « Chaque homme est libre de partir. Ceux qui ont conduit le combat jusqu’à maintenant, s’ils sont fatigués et qui pensent qu’il faut aller à la soupe ou ailleurs pour se reposer, mais qu’ils le fassent et qu’ils nous laissent tranquille, » a-t-il déclaré, une phrase qui, malgré son apparente acceptation, sonnait comme un aveu de fatigue face aux défections motivées par l’appât du gain.

Cellou Dalein Diallo a réaffirmé l’engagement de l’UFDG contre les « mauvaises pratiques » de la transition, citant la confiscation du droit, le musellement de la presse, les disparitions forcées et le meurtre de jeunes manifestants. Son insistance sur le non-respect des engagements de la junte, notamment concernant la non-candidature des membres du gouvernement, du CNRD et du CNT, semblait teinté d’une frustration grandissante face à une situation qui perdure.

« Ceux qui sont fatigués de la lutte peuvent se reposer ou aller soutenir ces pratiques liberticides, » a-t-il lancé, une invitation amère à ceux qui seraient tentés de rallier le camp adverse. Son rappel des anciens collaborateurs ayant « condamné ces délits avec une élégance respectable » avant de potentiellement changer de camp ajoutait une note de désillusion.

Malgré l’affirmation d’un soutien majoritaire, souvent « silencieux à cause de la répression violente », les propos de Cellou Dalein Diallo laissaient transparaître un sentiment d’isolement et de difficulté à maintenir la flamme de la contestation face à l’adversité et aux sirènes des avantages personnels. « Là-Bas il y a la soupe, les avantages, les postes à partager, il y a de l’argent à distribuer mais nous avons choisi à être fidèles aux valeurs que le peuple de Guinée soit libéré de l’arbitraire, » a-t-il conclu.

 

Kadidiatou Kaba 

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