Un décès, et la question d’une succession qui va rapidement se poser. Le pape François est mort à 88 ans, a annoncé ce lundi 21 avril le Vatican. Originaire de Buenos Aires, il était en poste depuis mars 2013, où il avait succédé à Benoit XVI. Ces dernières années, le souverain pontife avait fait face à des problèmes de santé récurrents, notamment une double pneumonie récemment.
« Chers frères et sœurs, c’est avec une profonde tristesse que je dois annoncer le décès de notre Saint-Père François », a annoncé le cardinal Kevin Farrell sur la chaîne de télévision du Vatican.
Qui a le droit de succéder au pape ?
Après le décès d’un pape, un nouveau pontife doit être élu, dans les quinze à vingt jours qui suivent. Depuis des siècles, il est toujours choisi parmi les cardinaux, ces évêques de haut rang qui conseillent le pape, bien que tout homme baptisé puisse prétendre au titre. Ces derniers sont tout d’abord convoqués au Vatican, tandis que le gouvernement de l’Église est confié au collège des cardinaux, qui se charge des affaires courantes.
Le vote se tient dans la chapelle Sixtine, à huis clos, sans aucune communication vers l’extérieur. Là, l’ensemble des cardinaux (environ 120) prêtent serment, la main sur les évangiles et entament une session de votes pour désigner le successeur. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans sont autorisés à voter lors du Conclave. Une fois les votes dépouillés, le résultat est annoncé avec le fameux déclenchement d’une fumée blanche (ou noire si les cardinaux ne se sont pas mis d’accord), visible depuis la place Saint-Pierre.
Après François, qui est en lice pour devenir le 267e pape de l’Histoire ? Plusieurs noms circulaient déjà ces dernières semaines.
Jean-Marc Aveline, un Marseillais dans la course
Le jour où Jean-Marc Aveline, archevêque du diocèse de Marseille, a été fait cardinal en août 2022 par le pape François, plus de 300 Marseillais s’étaient réunis à Rome pour l’occasion. Né en Algérie en 1958, il est prêtre depuis 1984 et est connu pour son engagement en faveur des questions migratoires, aligné sur celui du pape François. Il était ainsi considéré comme un homme de confiance par ce dernier, et a accueilli le souverain pontife à Marseille à l’été 2023.
Diplômé de grec, d’hébreu et de théologie, populaire auprès des progressistes, réputé pour « sa bonhommie », Jean-Marc Aveline est le responsable catholique français le plus présent au Vatican.
Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille (AP Photo/Andrew Medichini)
Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille (AP Photo/Andrew Medichini)
Parolin, Zuppi, Pizzaballa : les trois noms italiens qui reviennent souvent
Trois Italiens font partie des plus pressentis pour succéder au pape François. Il y a le cardinal Pietro Parolin, 70 ans : il est le secrétaire d’État du Vatican, considéré comme le numéro deux du Saint-Siège. Grand diplomate et licencié en droit canonique, il est décrit comme un homme calme, parfois « effacé », mais « capable d’apaiser les tensions et de dépasser les clivages idéologiques », selon la Croix.
L’archevêque de Bologne, le cardinal Matteo Zuppi, est lui aussi souvent cité : ce progressiste âgé de 69 ans est connu pour son engagement social, envers les migrants et les personnes homosexuelles, et pourrait prendre la suite des réformes du pape François, dont il a entre autres été l’envoyé spécial pour la paix en Ukraine.
Enfin, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, du haut de ses 59 ans, est le patriarche latin de Jérusalem. Bien que grand connaisseur du Moyen-Orient – il est notamment intervenu auprès des Chrétiens de Gaza – il pourrait être écarté en raison de son jeune âge.
L’Italien Pietro Parolin est le numéro 2 du Vatican (AP Photo/Antonio Calanni)
L’Italien Pietro Parolin est le numéro 2 du Vatican (AP Photo/Antonio Calanni)
Un pape asiatique ou africain ?
Bien que les cas soient rares dans l’histoire de l’Église catholique, il y a déjà eu, entre le 2ème et le 8ème siècle, un pape d’origine asiatique (Grégoire III, originaire de la Syrie actuelle) et trois papes d’origine africaine (les berbères Victor Ier, Miltiade et Gélase Ier).
Des siècles plus tard, une telle situation pourrait se représenter car plusieurs cardinaux ont leurs chances : le Philippin Luis Antonio Gokim Tagle, ex-archevêque de Manille est lui aussi un progressiste proche de François. À 67 ans, ce théologien est un très bon communicant, actif sur Facebook et Youtube. « Pasteur proche des pauvres », Luis Antonio Tagle est apprécié pour son charisme, sa simplicité et son engagement social.
À l’inverse, le Guinéen Robert Sarah représente une figure conservatrice de premier plan. Candidat officiel de la « faction » conservatrice, l’ancien archevêque de Conakry est très influent sur le continent africain. C’est un grand défenseur du célibat des prêtres, thème brûlant de l’Église, qui s’est opposé au pape François sur de nombreux sujets (l’immigration, le retour de la messe prononcée en latin, son opposition au mariage homosexuel, entre autres). Bien qu’il soit à la retraite depuis février 2021, il reste « papabile » (il est possible de l’élire pape). Il atteindra les 80 ans le 15 juin 2025, et devrait donc pouvoir tout juste au conclave, , jour de ses 80 ans.
Le Guinéen Robert Sarah représente une aile conservatrice
Le Guinéen Robert Sarah représente une aile conservatrice
En plus de ces quelques noms, beaucoup d’autres évêques sont fréquemment cités comme potentiels successeurs au Saint-Siège. C’est le cas du premier cardinal suédois de l’histoire, l’évêque de Stockholm Anders Arborelius, 75 ans, ou encore de l’Allemand Gerhard Müller, l’un des principaux opposants au pape Jorge Mario Bergoglio.
Source : Yahoo.com