Coup de filet à Conakry : Un réseau de trafic de « Gaz Hilarant » et de nicotine pure démantelé

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 Les autorités guinéennes ont frappé un grand coup dans la lutte contre le trafic de drogues avec le démantèlement d’un réseau important spécialisé dans la commercialisation de substances psychoactives dangereuses, dont le « gaz hilarant » et des produits à forte teneur en nicotine. Cette opération, menée dans le cadre de « L’Épervier Zéro Kush », a abouti à l’arrestation d’un ressortissant malien et à la saisie de quantités significatives de ces substances.

Le suspect, identifié comme Moussa Katilé, a été appréhendé le 14 juillet 2025 à 20 heures par les services spéciaux chargés de la lutte contre la drogue et le crime organisé. Sa présentation, ainsi que celle des produits confisqués, a eu lieu le jeudi 17 juillet 2025 au siège des services spéciaux, situé à Manqué-pas, dans la commune de Kaloum.

Parmi les produits saisis figurent du protoxyde d’azote, communément appelé « gaz hilarant », ainsi que de nombreux articles enrichis en nicotine pure, commercialisés sous les noms de « Poblo » (33 boîtes), « Vélo » (266 boîtes) et « Ballons » (29 pièces).

Le Commissaire principal de police Foromo Soropogui a souligné la nouveauté et l’inquiétante rapidité de propagation de ce phénomène en Guinée. « Nos services se sont penchés sur cette nouvelle tendance afin d’identifier les substances en circulation et les individus impliqués dans leur importation et commercialisation, » a-t-il déclaré.

Lors de son interrogatoire, Moussa Katilé a admis l’illégalité des produits qu’il écoulait. Il a révélé que chaque bouteille de protoxyde d’azote se vendait entre 650 000 et 700 000 GNF. Son dernier stock, d’une valeur marchande estimée à 294 millions de francs guinéens, représentait 80 cartons de 6 bouteilles chacun, soit un total de 480 bouteilles, toutes déjà écoulées. Cette révélation met en lumière une demande considérable pour ces drogues de rue à fort potentiel de dépendance.

Le Commissaire Soropogui a lancé un avertissement ferme à la population quant aux risques sanitaires liés à ces substances. « Le protoxyde d’azote est utilisé en médecine comme anesthésique et analgésique. Malheureusement, il est aujourd’hui détourné à des fins récréatives en raison de son effet euphorisant. Quant aux produits comme Poblo ou Vélo, ils sont extrêmement riches en nicotine et entraînent une forte dépendance, » a-t-il expliqué.

Moussa Katilé a également livré des détails sur l’organisation du trafic. Il a avoué recevoir les substances d’un ami au Mali, acheminées par des chauffeurs. Une fois à Conakry, la marchandise était confiée à une femme chargée de la vente. « C’est un ami qui m’envoie ça depuis le Mali, en passant par des chauffeurs. Une fois à Conakry, je remets la marchandise à une fille qui la vend pour moi. Elle me reverse ensuite l’argent. La quantité exacte était de 60 cartons, soit 360 bouteilles. Je fais ça depuis environ deux mois. On retrouve ce gaz dans presque toutes les banlieues, » a-t-il déclaré, précisant qu’il revendait chaque bouteille à 250 000 GNF à son contact.

Le Commissaire Ibrahima Kénéma a précisé les méthodes d’importation : « Ces substances proviennent du Mali, dissimulées dans des sacs de basin pour contourner les contrôles aux frontières. Le transport se fait par voie terrestre. »

Moussa Katilé sera déféré devant le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum, où il sera poursuivi pour trafic et vente de stupéfiants. Il devrait être placé sous mandat de dépôt, marquant une étape cruciale dans la lutte contre ce fléau grandissant en Guinée.

La rédaction 

 

 

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