Guinée : Le ministre Namory Camara face au défi des délestages à Conakry

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0Quatre mois après sa prise de fonction, le patron du département de l’Énergie peine à endiguer la crise électrique qui frappe la capitale.

L’euphorie suscitée par la nomination de Namory Camara au ministère de l’Énergie, le 29 juillet dernier, s’est rapidement dissipée. Quatre mois après son installation à la tête de ce portefeuille stratégique, l’ancien directeur général de la SOGEAC fait face à une grogne montante des populations conakryéennes, confrontées à des coupures d’électricité de plus en plus fréquentes.

Paradoxalement, alors que le pays traverse encore sa saison des pluies  période habituellement favorable à la production hydroélectrique, de nombreux quartiers et communes de Conakry subissent quotidiennement des interruptions d’approvisionnement en électricité. Une situation d’autant plus préoccupante qu’elle intervient en dépit des efforts déployés par les autorités de la Transition.

En août 2024, le gouvernement avait en effet déployé une centrale électrique flottante turque, solution censée garantir un approvisionnement stable de la capitale. Un investissement conséquent qui, un an plus tard, ne semble pas tenir toutes ses promesses.

Face à l’exaspération croissante des usagers, le mutisme des autorités interroge. Aucune communication officielle n’a été faite pour expliquer les causes de ces délestages récurrents. Le ministre Namory Camara, pourtant omnipresent sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Facebook oû il publie, partage et like,  observe un silence remarqué sur la situation énergétique du pays.

Cette absence de transparence contraste avec les attentes d’une population qui espérait, lors de sa nomination, qu’il apporterait des solutions durables à cette problématique récurrente. Ses prédécesseurs avaient réussi, par le passé, à assurer une relative stabilité de l’approvisionnement électrique de la capitale.

L’incapacité actuelle à garantir la fourniture régulière d’électricité survient à un moment crucial pour le pouvoir en place. Avec l’élection présidentielle qui se profile à l’horizon, la question énergétique pourrait se transformer en handicap électoral pour le général Mamadi Doumbouya, candidat déclaré à sa propre succession.

Dans un pays où l’accès à l’électricité constitue une préoccupation quotidienne et un baromètre de l’action gouvernementale, les carences actuelles pourraient peser lourd dans la balance électorale. La capitale, avec ses millions d’habitants et son poids politique, représente un enjeu crucial pour tout candidat à la magistrature suprême.

Les observateurs politiques s’accordent à dire que le ministre Namory Camara doit rapidement sortir de sa réserve et apporter des réponses concrètes aux Guinéens. Les attentes sont d’autant plus fortes que son profil de manager, forgé à la tête de la SOGEAC, avait suscité l’espoir d’une gestion plus efficace du secteur énergétique.

À quelques mois d’une échéance électorale déterminante, le temps presse pour le locataire du département de l’Énergie. La reconquête de la confiance des populations passe nécessairement par des actes concrets et une communication transparente sur les mesures envisagées pour mettre fin à cette crise énergétique.

La campagne électorale du général Doumbouya pourrait bien se jouer sur la capacité de son gouvernement à résoudre, dans l’urgence, cette épineuse question de l’approvisionnement électrique de Conakry.

Minkael Barry 

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