Sylvia Bongo : 2 milliards de FCFA par an pour ses dépenses personnelles, révèle son ex-collaborateur

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La Cour d’appel de Libreville a rendu un verdict retentissant dans la nuit du mardi 11 novembre. Sylvia Bongo Ondimba, épouse de l’ancien président Ali Bongo, et leur fils Noureddin Bongo ont été condamnés à vingt ans de réclusion criminelle. Cette décision judiciaire marque un tournant majeur dans l’histoire politique récente du Gabon.

La juridiction gabonaise ne s’est pas limitée à prononcer des peines privatives de liberté. Elle a également émis des mandats d’arrêt à l’encontre des deux condamnés et ordonné la confiscation de leurs biens au profit du Trésor public. Les prévenus devront en outre restituer solidairement la somme colossale de 4.400 milliards de francs CFA à la partie civile.

L’ancienne Première dame du Gabon a été reconnue coupable de recel et détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, usurpation de fonds et instigation au faux. Son fils Noureddin, quant à lui, fait face à des accusations tout aussi graves : détournement de deniers publics, concussion, usurpation de titres et de fonction, blanchiment aggravé de capitaux et association de malfaiteurs.

Au cours de ce procès hautement médiatisé, les Gabonais ont découvert l’ampleur du train de vie fastueux de l’ex-Première dame. Kim Un, ancien gestionnaire des finances privées de Sylvia Bongo, a livré un témoignage accablant devant la barre.

Selon ses déclarations sous serment, Madame Bongo bénéficiait annuellement d’une enveloppe de 2 milliards 623 millions 828 mille francs CFA exclusivement destinée à couvrir ses dépenses personnelles. Un montant qui dépasse largement le budget annuel de certaines institutions publiques du pays.

Les détails fournis par le témoin dressent le portrait d’une existence marquée par le luxe ostentatoire. Ces sommes astronomiques finançaient l’acquisition de bijoux précieux, d’œuvres d’art de grande valeur et d’une garde-robe composée de créations haute couture signées des plus grandes maisons de mode internationales.

Ce niveau de dépenses, rapporté au contexte économique gabonais où une part importante de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, a suscité l’indignation dans l’opinion publique. Les réseaux sociaux gabonais bruissent depuis hier soir de commentaires exprimant la colère et le sentiment de trahison d’une partie de la population.

Cette affaire judiciaire cristallise les attentes d’un peuple en quête de justice et de transparence dans la gestion des deniers publics. Depuis la transition politique intervenue au Gabon, les nouvelles autorités ont multiplié les enquêtes sur les pratiques financières de l’ancien régime.

Le verdict prononcé par la Cour d’appel de Libreville envoie un signal fort sur la volonté des institutions judiciaires gabonaises de rompre avec l’impunité qui caractérisait, selon de nombreux observateurs, l’ère Bongo.

Reste à savoir si les condamnés, dont le lieu de résidence actuel n’a pas été précisé par la justice, seront effectivement incarcérés suite aux mandats d’arrêt délivrés. L’exécution de cette décision de justice constituera un test majeur pour la crédibilité du système judiciaire gabonais et sa capacité à faire appliquer ses décisions, même face aux puissants d’hier.

Les avocats des condamnés n’ont pas encore communiqué sur leur intention de se pourvoir en cassation.

Ledpts

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