Amara Camara, c’est le fils n’na Mariama Ciré Camara, qui, elle même, est la première fille de Coya Amara. Coya Amara est l’un des fondateurs de la ville de Kérouané, c’était un chef adulé et respecté, c’était l’âme de la ville de Kérouané.
Son père n’ fa Mory Camara a initié à la lecture du Coran plusieurs générations de kankanais. Aussi, c’est surtout le frère de Lamine Camara ( Capi).
Leur relation était fusionnelle, Amara ne peut pas faire plusieurs phrases sans citer son frère, pour lequel il vouait un respect quasi-religieux. Il travaillait les Samedi, un jour, il m’a dit : » mon frère me dit de ne plus travailler les Samedis… »
Amara Camara, c’était la générosité, tous les guinéens en détresse venaient le voir et étaient soulagés en sortant de son bureau. Respectueux, amoureux de la vie et du respect des autres, Amara Camara avait réussi à réconcilier les guinéens avec leur ambassade.
Invité par une association du Fouta, Amara y est sorti très touché, tant la chaleur dans laquelle, il y est sorti témoignait le respect que vouent les guinéens pour leur responsable. Il faudrait dire aussi que notre pays possède une mosaïque de population, dont l’éducation et le comportement se ressemble et part du principe, que celui qui vient de loin sera celui qui parlera de leur comportement, il y a aussi l’islam, c’est une communauté soudée appelée la Ouma islamique.
Amara Camara, ne faisait aucune distinction entre les religions, il avait des amis dans tous les pays africains et souvent chrétiens, juifs, non croyants, il était très laïque et je partageais ce comportement avec lui.
Amara Camara, c’est le père Lamine Camara, homonyme de son frère pour témoigner l’amour de son frère. Sur ce sujet, il fut aussi le père spirituel du journaliste Saliou Diallo, avec lequel il sillonnait la France.Je ne parlerai pas de mes liens avec lui tant c’étaient sacrés.
En effet, mon grand père Magnan Sidiki était un chef terrien, grossiste en produit agricoles, installé à Kérouané, ami de Coya Amara Camara dont la fille Mariama Ciré et ma mère Sabérè Diabaté ont fait l’enfance ensembles dans la ville de Kérouané.
Lorsque j’ai rencontré Amara Camara à Paris, une forte relation se noua entre nous, il m’aidait énormément dans tout ce que je faisais dans les quartiers en Guinée. Il m’a envoyé, sa photo pour me dire d’arrêter de fumer, mais incrédule je continue, maintenant je crois que je vais arrêter. Il a essayé de me réconcilier avec Alpha Condé mais en vain.
Un jour, il appelle le Président Condé Alpha et lui dit, Dioubaté de Lille se trouve dans mon bureau, Alpha lui dit Dioubaté je ne sais pas ce que je lui ai fait mais il m’aime pas. Comme, le micro était actionné, je lui réponds achtak fourlaye, je n ai jamais détesté une personne, même mon ennemi, cependant c’est votre conduite gouvernemental que je réprouve.
Au lieu de rechercher l’applaudissement, il faut rechercher l’approbation, voilà Amara, il est psycho rigide.
Il a tout fait, je lui ai dit Alpha Condé s’est laissé enfermer par certaines personnes adeptes de la mamaya croyant que c est cela la politique, et un jour ce sont ces personnes qui vont le perdre. Et j’eus raison, ce sont ces personnes qui l ont conduit à faire un troisième mandat hypothétique, n ayant pas aperçu son impopularité dans le pays.
Chez des amis, avant de m’embarquer pour Paris, je leur disais bientôt nous allons vous débarrasser, j’avais une forte intuition car en politique, il faut rester toujours avec les fidèles compagnons, les personnes comme on le dit souvent qui ont mouillé le maillot.
Cependant, lorsqu’on se colle aux personnes qui ont combattu, ceux qui ont mouillé le maillot, où est la cohérence ?
Cela m’amène mon frère au sens de la vie, car je sais là où tu trouves, tu continueras à me lire. Claudel dans » l’Art Poétique » disait: » le temps est le sens de la vie ». ( Sens:comme on dit le sens d’un cours d’eau, le sens d’une phrase, le sens d’une étoffe, le sens de l’odorat.)
C’est déjà mal poser le problème de dire que la vie a un sens. Comme on a une maison ou un compte bancaire. Ce serait un scénario déjà écrit, en dehors de nous et sans nous, que nous n’ aurions plus qu’à jouer en faisant semblant de croire à notre liberté.
La vie n’a pas de sens, si l’on entend par là une structure préfabriquée par une Providence, par le progrès, par la Science, qui serait la dernière étape d’un cheminement préconçu du genre de la loi des trois états d’Auguste Comté, par une dialectique de type hegélien où tout ce qui arrive à la fin est déjà contenu dans le commencement, ou dans une dialectique du sens de l’histoire.
Est-ce à dire que la vie soit absurde, privée de sens à la manière de Sartre ou de Camus ?
C’est pourquoi, au delà des morales qui reflètent et confinent un système établi, il existe des vertus que l’on appelait » théogales » parce qu’elles considèrent Dieu même comme pensée et sont les plus importantes pour le salut: la foi, l’espérance et l’amour.
Ce sont trois aspects d’une même attitude à l’égard de la création, qui n est pas un acte unique et originel mais le jaillissement permanent, quotidien de l’histoire humaine. Par cette participation à l’acte créateur la vie au lieu d’avoir un sens, est le sens, création de sens, et sens de la création.
La foi, c’est la décision de vivre avec cette certitude que ce qui est n’est pas tout. Sans elle il n’y aurait pas de liberté.
L’espérance, c’est la décision militante de vivre avec cette certitude. L’amour, c’est la décision d’avoir foi dans l’autre comme capable de l’impossible. L’amour est amour, en chacun, du ressuscité, qui l’habite et le porte au delà des frontières.
Ce pari permanent sur la création est le seul sens intérieur de la vie. L’amour qui n’existe que par ce pari, par cette foi, par cette espérance, est, par excellence, l’acte créateur de sens. L’amour est le sens de la vie. C’est par amour que tous les prophètes furent grands.
Bouda qui abandonna ses cuillères en or au palais pour aller s’occuper des pauvres, Muhammad, Jésus Christ, tous se sont occupés des autres ont donné sens à leur vie.
En assumant ton travail diplomatique avec foi, crois moi mon frère que l’histoire retiendra ta grandeur digne de tes grands parent du konia, passant par le Bassandô et toute la région.
Reposes en paix !