Accueil POLITIQUE Ami Kassory Fofana implore Doumbouya : « Rendez-moi mon père, ma graduation sans...
Les réseaux sociaux guinéens sont inondés d’une vague d’émotion brute, un cri du cœur qui déchire le silence pesant autour de la détention de l’ancien Premier Ministre, Ibrahima Kassory Fofana. Sa fille, Ami Kassory Fofana, dans une vidéo poignante, supplie le Président Mamadi Doumbouya et la Première Dame, Lauriane Doumbouya, de lui rendre son père, à l’approche de sa cérémonie de graduation.
Trois ans. Trois années d’absence, de douleur, de moments volés, où chaque jour est un rappel cruel de l’homme emprisonné à la Maison centrale de Conakry. Alors que les robes de graduation se préparent, que les sourires des camarades illuminent les préparatifs, Ami Kassory Fofana, elle, porte un fardeau indicible.
« Le 30 mai… un jour que j’ai toujours rêvé de partager avec mon papa, » murmure-t-elle, les yeux rougis par les larmes. « Un moment unique, » qui se transforme en un gouffre d’absence. Son père, cet homme dont la présence devrait être un phare dans ce moment de triomphe, est enfermé, loin des applaudissements et des embrassades.
« Mon cœur est lourd… une période importante de ma vie sans lui, » confie-t-elle, la voix brisée. « Cette douleur devient encore plus profonde à l’approche de ma graduation, un jour que chaque enfant rêve de partager avec ses parents. » Les mots sont simples, dépouillés de toute rhétorique politique, un appel à l’humanité, à la compassion, qui résonne avec une force déchirante.
« Monsieur le Président Mamadi Doumbouya, » implore-t-elle, « je vous prie humblement, avec tout le respect que je vous dois, de faire preuve de compassion et de considérer la possibilité de libérer mon père. » Une supplique désespérée, une prière d’enfant qui ne comprend pas les rouages de la justice, mais qui ressent viscéralement l’absence.
« Mme Lauriane Doumbouya, » elle poursuit, « j’implore également votre soutien auprès de votre mari, afin qu’il puisse, avec toute sa bienveillance, envisager la libération de mon père. » Un appel à une autre femme, une mère peut-être, qui comprendrait la douleur d’une enfant privée de son père.
« Ce n’est pas un message politique, » insiste-t-elle, « c’est l’écrit d’une fille qui veut simplement retrouver son papa. » Une vérité nue, sans fard, qui transperce les barrières de la politique et touche l’âme.
Dans les rues de Conakry, dans les foyers guinéens, la vidéo circule, les cœurs se serrent. Une fille, à la veille de sa graduation, demande juste un cadeau : la présence de son père. Un cri silencieux, mais puissant, qui résonne dans l’attente d’une réponse, d’un geste, d’un miracle.
Hassane Diallo