AUJOURD’HUI,14 Mars 2004, l’opposant guinéen Siradio Diallo s’est éteint

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14 Mars 2004, 14 Mars 2024, il y’a juste 20 ans depuis que le leader politique Siradio Diallo s’est éteint à Paris.

L’opposant guinéen et figure du journalisme en Afrique Siradiou Diallo est mort à Paris, dimanche 14 mars, des suites d’un malaise cardiaque. Il était âgé de 67 ans. Né le 25 août 1936 à Labé, dans le nord de la Guinée, Siradiou Diallo était venu tard, dans les faits, à la politique, mais avait passé l’essentiel de son existence à se préparer à un grand destin.

 

Appartenant à une famille princière du groupe ethnique des Peuls, Siradiou Diallo avait fait ses études universitaires à Dakar et à Paris. Il était titulaire d’un diplôme d’études supérieures de sciences économiques, qui lui avait ouvert les portes de grandes institutions, en France, de l’Insee au ministère des finances en passant par les banques.

 

Au cours des années 1960, le régime de Sékou Touré, en Guinée, entame une dérive autoritaire sanglante et s’en prend particulièrement aux Peuls. Siradiou Diallo, en exil, devient journaliste et entre en 1970 au journal Jeune Afrique, hebdomadaire influent du continent publié à Paris.

 

 

Cette année-là, le 22 novembre, a lieu un événement qui le poursuivra toute son existence. Un groupe d’opposants en armes organise un débarquement en Guinée avec l’appui de troupes portugaises. L’opération est un échec et fait plusieurs centaines de morts. Malgré ses dénégations, Siradiou Diallo sera accusé d’avoir fait partie de l’expédition et d’avoir « pris les armes contre des Guinéens ».

 

Dans l’intervalle, il est devenu un des journalistes africains les plus en vue. Ses talents de diplomate, son entregent, lui permettent de devenir le confident des hommes d’Etat du continent. Léopold Sédar Senghor, le poète-président sénégalais, Felix Houphouët-Boigny, le « Vieux », père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, ou le maréchal-président Mobutu sont ses interlocuteurs habituels. Il occupe aussi des responsabilités croissantes au sein de Jeune Afrique. En le nommant rédacteur en chef au côté d’un journaliste maghrébin, le directeur du journal, Béchir Ben Yahmed, annonce avec un humour grinçant que sa rédaction sera désormais dirigée « par deux condamnés à mort, l’un par une dictature de gauche -en Guinée-, l’autre par une dictature de droite -au Maroc-« .

 

Le Monde