Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 5 mars à Conakry, le Premier ministre guinéen, Bah Oury, a clarifié sa position sur la candidature éventuelle du Général Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle. Cet acte de soutien marque un contraste notable avec sa position en 2009, lorsqu’il s’était opposé à la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, alors président de la transition.
Interrogé sur ce revirement, Bah Oury a expliqué que la situation actuelle n’était pas comparable à celle de 2009. Il a souligné que le contexte et les responsabilités ont changé depuis son opposition à la candidature de Dadis Camara. « Ce n’est pas le même contexte qu’en 2009, même s’il y a en apparence des similitudes. Aujourd’hui, je suis Premier ministre, chef du gouvernement. Je suis dans une posture beaucoup plus privilégiée que par le passé », a affirmé Bah Oury, précisant qu’il avait été nommé par le président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, et qu’il œuvrait désormais dans un cadre qu’il juge en adéquation avec ses convictions profondes.
[Le Premier ministre a également mis l’accent sur la primauté de la Constitution dans le processus de décision concernant la candidature du président en fonction. Selon lui, « c’est la Constitution qui prime. Indépendamment de la volonté de quiconque parmi nous, la décision finale de la candidature revient au président de la République. Si la Constitution le lui permet, à partir de ce moment-là, en toute objectivité, il n’y a aucune raison de lui refuser cette possibilité ».
Bah Oury a ensuite rappelé les circonstances de 2009, soulignant qu’à l’époque, la Guinée se dirigeait « tout droit vers le gouffre ». Il a fait appel à la presse pour replacer les événements dans leur contexte. « Il ne s’agit pas d’aligner des faits qui semblent similaires et dire que c’est la même chose », a-t-il insisté, tout en soulignant que le peuple reste souverain. « La souveraineté du peuple peut s’exprimer à travers les élections, mais aussi par une démarche qui permet à tous les acteurs de se demander si le peuple est satisfait, s’il adhère », a-t-il conclu.
Ainsi, à travers ses déclarations, Bah Oury a voulu marquer une différence entre les périodes, réaffirmant son soutien au Président Doumbouya tout en soulignant le rôle central de la Constitution et du peuple dans le processus électoral à venir.
Sékou Sylla