Vingt jours après le rapt qui avait semé l’émoi dans tout le pays, les services de la Police judiciaire ont organisé une présentation à la presse ce mardi au siège de la Direction centrale. Devant les journalistes, la principale suspecte et trois sages-femmes présumées complices ont été présentées, tandis que le capitaine Rama Baldé, responsable de la communication de la Direction générale de la Police nationale, détaillait les étapes cruciales de l’investigation qui a permis de retrouver le nouveau-né.
Dès le déclenchement de l’alerte le 1er octobre dernier, suivant les instructions du Directeur général de la Police nationale, une cellule d’investigation a été immédiatement constituée. Les agents dépêchés sur place ont procédé à l’exploitation minutieuse des enregistrements de vidéosurveillance disponibles au CMC, permettant d’établir un premier portrait de la personne recherchée.
L’élément déclencheur de l’enquête est venu d’un signalement anonyme. Des informations ont permis aux limiers de s’intéresser à une cérémonie de baptême célébrée le 7 octobre dans le secteur de Kiroty, en haute banlieue de Conakry. Ce qui a retenu l’attention des enquêteurs, c’est le témoignage unanime des voisins affirmant n’avoir jamais aperçu la supposée mère dans un état de grossesse avancée.
Le recoupement entre les clichés diffusés sur les réseaux sociaux lors de cette célébration et le signalement établi grâce aux images du CMC a constitué le tournant décisif de l’affaire. Cette convergence d’indices a conduit à l’identification formelle de la suspecte principale, interpellée le 17 octobre.
Il s’agit d’Habidjatou Diallo, quarante-trois ans, employée au sein de la Direction générale des Impôts. Mariée à Soriba Kaba et déjà mère d’un enfant, elle vivait dans le quartier de Kiroti, commune de Lambagni. Face aux enquêteurs, elle a maintenu sa version des faits, affirmant avoir mis au monde l’enfant au CMC Flamboyant de Petit-Simbaya le 1er octobre aux alentours de 9h30.
La présentation publique de ce mardi a également permis d’identifier trois sages-femmes soupçonnées d’avoir facilité le rapt. Ces professionnelles de santé, dont le rôle exact reste à déterminer, ont été formellement présentées devant les médias aux côtés de la principale mise en cause.
Le capitaine Rama Baldé a tenu à souligner la réactivité des services de police dans cette affaire qui avait déclenché une vague d’émotion sur l’ensemble du territoire guinéen. L’alerte, massivement relayée sur les plateformes numériques dès le jour de la disparition, a finalement été levée avec la découverte de l’enfant en parfaite santé.
Cette résolution rapide témoigne de l’efficacité de la coordination entre les différents services de sécurité et l’importance de la collaboration citoyenne dans la lutte contre la criminalité. L’enquête se poursuit pour établir avec précision les responsabilités de chacun des protagonistes dans cette sombre affaire.
Oumou Baillo Diallo
