Cellou Dalein aux USA: “beaucoup des militants de l’UFDG sont morts dans la méditerranée »

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Après le renforcement du dispositif sécuritaire par l’arrivée d’une cinquantaine de policiers anti-émeute, des sapeurs-pompiers, des ambulanciers et probablement des agents secrets, le meeting de Cellou Dalein Diallo a finalement eu lieu dans le Bronx à New- York, ce dimanche.

 

Avant son entrée, des sages de la communauté guinéenne qui s’étaient fortement mobilisés pour l’occasion, tenaient à ce qu’il n’y ait pas de diffusion de musique. Mais la détermination des dames à se recréer l’a emporté sur la volonté des sages.

 

Ainsi l’annonce du nom de leur idole Hadja Halimatou Dalein Diallo par le Maître de la Cérémonie Mamadou Baldé, de la radio Media d’Afrique, a été longuement ovationnée, faisant monter les décibels.

 

Et c’est finalement aux environs de 20h que Cellou Dalein Diallo fera son entrée. Encadré par une impressionnante garde rapprochée, le leader de l’UFDG a pris un bain de foule, avant d’écouter le discours de bienvenue lu par le Fédéral du Bronx, Amadou Diallo. Celui-ci a reconnu entre autres les valeurs « d’humanisme » de son leader Cellou Dalein Diallo.

 

Ensuite Elhadj Diouma Diallo qui a introduit le leader Cellou Dalein Diallo, a d’abord salué la détermination des militants qui ont eu accès à la salle ainsi que ceux qui n’ont pu accéder à l’intérieur, faute de places.

 

A son tour CDD a réitéré sa reconnaissance “pour la présence et la patience des sages qui attendaient depuis la matinée. Cela suscite beaucoup d’émotion. Cette discipline est un signe de considération pour ma personne”.

 

Il a sollicité à ce que l’assistance observe “une minute de silence à la mémoire des 55 jeunes abattus par les dérives de la transition du CNRD”. Et il a enchaîné en ces termes : « ceux qui sont dehors sont plus nombreux que ceux qui sont à l’intérieur de la salle. Ce matin, à mon hôtel, j’ai rencontré près de 1000 jeunes pour une séance de photos, dont 99% sont venus par le Nicaragua. Et j’ai pensé à leurs parents. Car leurs parents aussi sont persécutés parce qu’ils sont de l’UFDG ou parce qu’ils sont d’une ethnie qui est mal aimée. »

 

Ainsi Cellou Dalein a tenu à rappeler les motivations de sa lutte politique, face à un auditoire tout acquis à sa cause: “nous voulons combattre l’injustice, peu importe sur les bénéficiaires des fruits de notre combat. Quelle que soit leur appartenance politique et leur origine ethnique. Nous voulons juste une Guinée bien gouvernée.”

 

Et il a rappelé l’idylle avec la junte, au tout début de la transition. “Nous avions applaudi la junte de Mamadi Doumbouya qui avait promis la justice et le retour à l’ordre constitutionnel. J’avais personnellement fait le tour des services internationaux pour plaider en faveur de cette junte et c’était de bonne foi”.

 

Avant d’évoquer ensuite la disparition des leaders de la société civile. “Foniké Mengué et Billo Bah ont disparu, sans que nous ne sachions où ils ont été transportés. Tout ce qu’on sait, c’est que ce sont la gendarmerie et les forces spéciales qui les ont enlevés, nuitamment”.

 

Cellou Dalein demande à ses supporters de garder espoir en d’autres termes “jugeons le Général Doumbouya sur la base de ses engagements. À travers la prochaine organisation des élections auxquelles ni les membres du CNRD ni ceux du gouvernement et du CNT ne participeront. En plus, Doumbouya avait promis qu’aucune situation d’exception ne peut justifier la mort d’un citoyen. »

 

Il a aussi abordé la disparition du Général Saadiba Coulibaly. “Il a été jugé et condamné mais on nous présente un cercueil. Pour lequel beaucoup ont condamné ma présentation des condoléances. Parce que Sadiba avait participé à la démolition de ma maison. A ceux qui ont exprimé ce sentiment, sachez que je reste et demeure solidaire à toutes les victimes de l’injustice, fussent-ils des ennemis ou des adversaires”.

 

Sur la fermeture des médias Hadafo, Fim Fm et Djoma, alors que la liberté de la presse est consacrée par la charte de la transition, Cellou Dalein maintient que “nous devons défendre la liberté des medias”.

 

Pour ce qui est du nouveau projet de loi Constitutionnelle dévoilé par le Conseil National de la Transition, Cellou Dalein présente un projet de nouvelle constitution, sans intégrer les dispositions de la charte de la transition en ce qui concerne la non-candidature des membres du CNRD. Si le chef de la junte est candidat, qui peut gagner cette élection avec cette administration électorale acquise au CNRD? Ceci est une trahison d’un engagement”.

 

L’investissement dans le projet Simandou procure actuellement assez de recettes à la junte. Mais révèle-t-il, “ces recettes n’iront que dans l’achat des armes pour mater les citoyens qui exigent le retour à l’ordre constitutionnel, le financement des projets populistes et l’achat des consciences des imams, des politiques et des acteurs de la société civile. C’est pourquoi je vous informe que vous devez rester debout car notre combat n’est pas terminé. ce combat pour des élections libres et la bonne gouvernance”.

 

C’est sur un constat amer que Cellou Dalein Diallo a fini son meeting. “Beaucoup des militants de l’UFDG sont morts dans la méditerranée, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe, mais aussi dans les forêts de l’Amérique du sud. Alors qu’il y a tellement de potentialités dans notre pays, qu’il suffit juste de leur offrir une bonne perspective. Gardez à l’esprit que nous ne nous battons pas uniquement pour avoir le pouvoir mais parce que nous sommes sûrs que si on l’a, on va développer ce pays. C’est notre ambition à l’UFDG. Le doyen Bâ Mamadou m’a confié cette mission de faire la Guinée un pays où il fera bon vivre et qui soit gouverné par le mérite. J’y suis! Soyez convaincus que je ne fléchirai pas. Je suis sûr que nous allons nous retrouver dans quelques mois pour fêter notre victoire”.

 

Mais d’ici-lá “aidez ces jeunes qui viennent de la Guinée, encadrez-les car ils sont là par obligation. A vous les jeunes, vous êtes arrivés dans un pays de l’état de droit, respectez les lois du pays hôte. Battez-vous dans l’honneteté”.

 

Source : le petit député