Le 1er novembre 1958, le gouvernement du tout jeune Etat guinéen, mis en place les rudiments de l’armée nationale, essentiellement composée des hommes de troupe et d’officiers guinéens de l’armée coloniale française.
Il faut noter qu’en conséquence de l’indépendance de la Guinée, il avait été proposé au contingent guinéen deux options : demeurer dans l’armée française en acquérant la nationalité française ou rejoindre le nouvel Etat et d’y être incorporé dans la nouvelle armée nationale. Une masse critique de soldats choisit la seconde option, regagna le pays natal, y constitua le noyau des Forces de défense.
Sous l’impulsion d’un organisateur hors pair, Kéita Fodéiba (Ministre de la Défense nationale, de l’Intérieur et de la Sécurité), du colonel Kéita Noumandjan, chef d’état-major et du jeune et le Brillant lieutenant Kaman Diaby (Chef d’état-major adjoint), l’armée guinéenne se construisit peu à peu et devint rapidement un solide instrument de protection et de défense des populations.
En effet, le noyau de professionnels de l’armée française s’élargit de recrues parmi les jeunes issus de toutes les couches sociales et socioprofessionnelles. Jeunes gens diplômés de l’enseignement secondaire et professionnel, jeunes ouvriers et jeunes paysans illettrés s’y côtoyaient. Des fonctionnaires en mal de professions mieux rémunérées et socialement plus valorisantes, furent séduits par la Grande muette et succombèrent à son charme.
Même des jeunes filles y adhérèrent et accédèrent à divers grades et responsabilités. Ainsi, le jeune Etat guinéen se dota au fil des ans d’une armée professionnelle, moderne, structurée, bien organisée et pourvue d’équipements de qualité. Outre la défense de la patrie, cette armée ne tarda pas à se faire remarquer sur les champs de bataille un peu partout en Afrique, dans le cadre des luttes de libération de l’Afrique du joug colonial.
En effet, en Angola, en Guinée Bissau-Cap vert et au Mozambique, elle apporta une aide inestimable au MPLA, au PAIGC et au FRELIMO pour la libération des territoires sous domination Portugaise. Elle vola au secours du Congo Léopoldville qui obtint son indépendance le 1er juin 1960, dans des conditions délétères, et de Patrice Lumumba le Premier ministre de ce Pays contre le colonialisme Belge et ses affidés locaux dont Joseph Kasavubu, Moïse Tshombé et Mobutu Sese Seko.
Plus tard, on la retrouva au Liberia et en Sierra Leone non plus dans des guerres de libération, mais plutôt pour aider ces Etats à défendre et préserver leur intégrité territoriale. Partout, à ces fronts, l’armée guinéenne fit montre d’un professionnalisme et d’une combativité exemplaires. Aujourd’hui encore, son sens du panafricanisme actif, l’a conduit sur les champs de bataille anti-djihadiste, pour éviter aux Etats du Sahel la désintégration à plus ou moins long terme.
Il faut noter que parallèlement à sa mission de défense du pays et de libération de l’Afrique de la soumission étrangère, l’armée guinéenne joue un rôle prépondérant dans le processus du développement socioéconomique et, partant, l’amélioration des conditions de vie des populations (sécurité alimentaire, construction d’infrastructures, fourniture de services sociaux de base, etc.)
Pour instaurer durablement des relations conviviales entre l’armée et les populations, des comités civilo-militaires ont été mis en place et des réformes des FDS (Forces de Défense et de Sécurité) ont été entreprises. Les résultats sont encore musés, mais l’espoir est permis. « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ».
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