Conakry : la soudure, un nouvel élan pour la jeune génération désireuse de façonner son destin

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 Aujourd’hui, le métier de soudeur, souvent considéré comme un travail manuel difficile et dangereux, prend un nouveau visage dans la capitale guinéenne. Des jeunes, hommes et femmes, se tournent vers cette profession, y voyant une opportunité d’emploi et d’autonomie financière. 

Ce samedi 9 août 2025, notre reporter s’est rendu dans la commune de Dixinn, plus précisément dans le quartier Belle Vue École, où les jeunes façonnent leur avenir dans la chaleur et la sueur des ateliers de soudure.

Cette filière attire désormais de plus en plus de jeunes, y compris des femmes apprenties, qui voient dans ce secteur un tremplin vers l’autonomie et la réussite professionnelle.

Mohamed Barry, 25 ans, est l’un de ces jeunes qui a saisi l’opportunité. Après avoir quitté le collège, il a choisi de s’orienter vers la formation professionnelle en soudure.

« Au début, mes parents étaient catégoriques concernant les études. Ils souhaitaient que j’étudie pour devenir un cadre et contribuer à résoudre les problèmes familiaux. Malheureusement, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. C’est alors que je me suis lancé dans l’apprentissage. Je savais qu’il y avait une forte demande pour ce métier, et je voulais acquérir une compétence qui me permettrait de gagner ma vie rapidement et dignement malgré mon jeune âge. J’ai vu mes frères diplômés depuis l’époque de Sékou Touré rester sans emploi jusqu’à présent. C’est pour cette raison que j’ai choisi d’apprendre un métier et d’abandonner l’école », explique le jeune soudeur Barry.

En Guinée, des initiatives de formation professionnelle encouragent également les jeunes filles à briser les barrières traditionnelles dans leurs choix de carrière. Marie Théa, 20 ans, fait partie des apprenties travaillant dans cet atelier qui réunit plusieurs jeunes. Elle manie sa torche de soudure avec une dextérité impressionnante malgré le bruit environnant.

« Quand j’ai annoncé à mes amis que je voulais devenir soudeuse, ils ont tous ri. Ils pensaient que c’était un travail trop physique pour une femme. Mais j’ai prouvé qu’ils avaient tort, car dans la vie, il ne faut jamais sous-estimer les capacités de quelqu’un. La soudure, c’est une question de précision et de technique, pas seulement de force. Je suis fière de mon travail et je subviens aux besoins de ma petite famille. Aujourd’hui, je peux affirmer que ce métier m’apporte une indépendance financière et une confiance en moi. Je suis un exemple vivant de transformation sociale pour les jeunes femmes de Conakry qui hésitent encore à s’aventurer dans ces domaines », affirme la jeune Théa.

Malgré cet engouement, des défis considérables restent à relever. Le manque d’équipements modernes et de formations de qualité demeure un obstacle majeur pour beaucoup de jeunes.

« Nous en appelons donc aux autorités pour qu’elles viennent en aide afin de moderniser ce secteur, symbole déterminant d’une jeunesse qui refuse la fatalité et qui se construit un avenir à force d’efforts et de persévérance », conclut Marie Théa.

Par Sana Sylla

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