Contribution : rôle et responsabilité de la société civile guinéenne en période électorale

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Il existe des moments dans la vie d’une nation où le destin collectif semble tenir sur un fil. La Guinée, à l’approche de l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, vit précisément l’un de ces instants où la vigilance citoyenne devient une nécessité démocratique.

Dans ce contexte sensible, la société civile guinéenne apparaît comme un acteur dont la neutralité n’est pas un choix stratégique, mais un devoir moral. Elle porte la responsabilité de maintenir la confiance, de prévenir les dérives, et de rappeler que le processus électoral n’est pas seulement une procédure administrative : c’est un acte de souveraineté du peuple.

1. Une vigilance construite sur l’analyse et l’expérience

Les cycles électoraux passés ont laissé des cicatrices profondes : contestations, violences, désinformation, fragilité institutionnelle. Forte de cette mémoire collective, la société civile ne peut se permettre l’improvisation.

Son rôle commence bien avant le scrutin.

Elle doit décrypter les signaux faibles, analyser les tensions émergentes, suivre l’évolution de l’inscription sur les listes, et accompagner les citoyens dans la compréhension des règles du jeu démocratique.

Une société civile forte n’éteint pas les crises : elle les empêche de naître.

2. Un engagement actif le jour du vote

Le jour du scrutin, chaque détail compte.

L’intégrité du matériel, la transparence des bureaux, le comportement des acteurs, l’accès équitable des électeurs… La société civile, à travers ses observateurs formés et impartiaux, doit garantir la lisibilité du processus.

Cette mission, souvent silencieuse et discrète, constitue pourtant l’un des plus puissants remparts contre la manipulation et la suspicion.

C’est dans cette rigueur méthodologique que se loge la confiance du peuple.

3. Après le vote : le moment où la responsabilité devient cruciale

Lorsque les urnes se ferment, une autre bataille commence : celle de la clarté, de la cohérence et de la vérité des chiffres.

La société civile doit documenter, comparer, signaler et consolider. Elle doit également appeler à la retenue, au respect du verdict populaire, et à la modération des discours.

Dans cet effort, la coordination entre organisations est indispensable.

L’unité et l’harmonisation des outils renforcent la crédibilité collective.

Préserver la paix : un impératif au-dessus de tout

La société civile ne soutient aucun candidat. Elle défend une seule cause : la Guinée.

En cette période déterminante, elle doit inviter les autorités, sans distinction, à la responsabilité ; encourager les jeunes à la participation citoyenne, dans la douceur et la dignité ; et rappeler que la maturité démocratique se mesure à la capacité du pays à rester uni lorsque les passions s’enflamment.

Puissent les citoyens agir avec discernement, les institutions avec loyauté, et les acteurs publics avec retenue.

Puisse chaque Guinéenne et chaque Guinéen comprendre que la démocratie ne se construit pas dans le bruit des affrontements, mais dans la lumière de la responsabilité partagée.

Que Dieu protège la Guinée.

Que la République élève chacun de ses enfants vers la maturité démocratique.

Mamadou Dioulde SOW

Activiste de la Société Civile Guinéenne