Accueil POLITIQUE Crise Ouverte à l’UFDG : Le CERAG-UFDG dénonce une « dictature Interne »
L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), un parti politique majeur du pays traverse une période de fortes turbulences internes. Lundi, une conférence de presse orchestrée par le Cercle des Amis de Gaoual (CERAG-UFDG) a mis en lumière des dissensions profondes au sein du parti. Le président du CERAG-UFDG, le Professeur Lamarana Petty Diallo, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il décrit comme une dérive autoritaire au sein de la direction actuelle.
Devant les médias réunis à Conakry, le Professeur Diallo a pointé du doigt une atmosphère de « dictature interne » qui, selon lui, se manifeste notamment à travers les récentes exclusions de plusieurs cadres du parti. Le CERAG-UFDG critique vivement le manque de transparence et le non-respect des procédures établies dans la prise de ces décisions, alimentant un sentiment d’injustice et de remise en cause des fondements démocratiques du parti.
Bien que le nom de l’historique leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, n’ait pas été explicitement prononcé, les critiques du CERAG-UFDG visent sans équivoque la gestion actuelle du parti. Le cercle se positionne comme une force de réforme interne, appelant à un sursaut collectif pour restaurer les valeurs d’unité et d’inclusion au sein de l’UFDG.
Dans une déclaration publique, le CERAG-UFDG a souligné la gravité du moment que traverse le parti, le qualifiant de « moment charnière ». L’organisation appelle à la « courage, la lucidité et l’unité » pour surmonter les divisions et les exclusions. Elle se présente comme un moteur de « renouveau », avec l’ambition de reconstruire un parti « fort, inclusif et tourné vers l’avenir ».
Le soutien du CERAG-UFDG aux cadres récemment écartés a été clairement affirmé, avec la citation des noms de l’Honorable Cellou BALDĖ, Maladho DIALLO, Joachim Baba MILLIMOUNO, Samuel Kourouma, ainsi que des secrétaires fédéraux signataires d’un mémorandum dont le contenu précis reste confidentiel. Le cercle dénonce un système de « clanisme au sommet de l’UFDG » et fustige ce qu’il considère comme une hypocrisie, à savoir prôner la liberté de choix tout en sanctionnant ceux qui exercent la leur.
Le CERAG-UFDG a lancé un appel pressant à l’ensemble des cadres de l’UFDG, les encourageant à emboîter le pas de ceux qui ont déjà osé exprimer leur désaccord, malgré les pressions et les tentatives de discrédit.
La déclaration du cercle se montre particulièrement critique à l’égard de certaines idéologies et pratiques au sein du parti, rejetant catégoriquement toute résurgence du « communisme » au sein de l’UFDG. De plus, le CERAG-UFDG dénonce l’instauration d’un climat de « féodalisme » caractérisé par la marginalisation des cadres et une tentative de manipulation des militants.
Fort de sa conviction que l’UFDG doit rester fidèle à son nom, le CERAG-UFDG se pose en garant de l’identité démocratique du parti. « Démocratique s’appelle I’UFDG, démocratique sera et restera le Parti. Nous y veillerons car tel est le but et la finalité de notre combat », conclut la déclaration, signalant une détermination sans faille à impulser un changement au sein de l’une des forces majeures de l’opposition guinéenne, dont l’unité semble aujourd’hui sérieusement compromise.
Minkael BARRY