En Guinée les transhumants politiques et les imposteurs ont la vie dure

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Ils sont très nombreux dans le pays de l’ancien légionnaire français et porte-voix de la françafrique et ils occupent aujourd’hui toute la sphère politique guinéenne.

 

Ces gens peuvent faire illusion et bluffer en toute impunité.

 

L’administration publique est devenue leur nid. Ils ont souvent des visages doux et prétendent être quelque chose qu’ils ne sont pas.

 

Or au fond, de défauts d’esprit se couvrent de leur grâce et de beaux semblants cachent des âmes basses.

 

Les plus dangereux parmi eux sont ceux qui écrivent pour avoir un point de chute. Il faut s’en méfier, car ils sont avec tout le monde et pourtant nulle part ailleurs.

 

Ce genre d’imposteurs encensent lorsqu’ils obtiennent leur part du gâteau et invectivent lorsqu’ils ne l’ont pas.

 

Et cette façon de faire de la politique en Afrique notamment en Guinée est très appréciée par les petits gourmands nomades politiques, et ça s’appelle de la transhumance politique ou encore le nomadisme politique.

 

Il faut éviter surtout de le confondre au principe de libre choix en démocratie.

 

Car la transhumance politique est répréhensible et pose à la fois des problèmes d’ordre moral, éthique et juridique.

 

Elle révèle des limites et entrave sans relâche l’enracinement démocratique.

 

Et Mamadi Doumbouya l’ayant compris s’en sert quand même, puisqu’elle lui permet d’instrumentaliser les acteurs politiques en quête de quelques avantages matériels et des imposteurs en quête de promotion politique pour affaiblir les partis d’oppositions dont les cadres sont pour la plupart à la merci du pouvoir en place.

 

Les partis politiques, les premières victimes de la transhumance politique

L’une des victimes de cette politique sous l’ère du CNRD est le parti de l’ancien président Alpha Condé puisque beaucoup de cadres de son parti ont déposé depuis très longtemps les valises de l’autre côté.

 

On peut citer en deuxième position le parti politique de l’opposant Cellou Dalein Diallo qui a perdu beaucoup de ses cadres tels que l’actuel porte-parole du gouvernement françafricain, Ousmane Gaoual Diallo au nom de la transhumance politique pour la junte au pouvoir en Guinée.

 

Ce grave instrument permet surtout de fragiliser les équilibres et les contrepoids nécessaires au bon fonctionnement de la démocratie. Il cultive et entretient l’immoralisme en politique.

 

Et c’est pour cela que les politologues le qualifient de nuisible à l’enracinement de la démocratie dans des pays en phase de transition démocratique à l’image de la Guinée.

 

En Guinée les politiques manquent de conviction

Et transporté sur le cas guinéen, le nomadisme politique, démontre que les hommes et femmes politiques en Guinée ne font pas de la politique par conviction.

 

L’exercice du pouvoir et les considérations économiques personnelles pour le contrôle des ressources de l’État, sont en effet chez nombre de ces personnes, l’un des principaux enjeux de l’engagement politique.

 

Et c’est pourquoi parmi les proches de Mamadi Doumbouya y figurent des anciens amis du président déchu Alpha Condé, de Cellou Dalein Diallo et de Sydia Touré.

 

En bon imposteurs, ils ne se gênent pas de qualifier Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo de tous les noms d’oiseaux.

 

Alors qu’hier ils les qualifiaient comme des hommes providentiels, de sauveurs des guinéens.

 

Manque de culture politique encourage la transhumance politique

Le manque de culture politique et citoyenne des guinéens font de ces imposteurs de modèles de société pour certains dans ce pays.

 

Or considérer un imposteur, transhumant politique, un voleur, un corrupteur corrompu comme modèle de société, dans l’espoir de faire partie de la nouvelle caste des jouisseurs, c’est travestir la démocratie et enterrer la transition politique en cours.

 

C’est surtout permettre à des imposteurs tels que l’actuel président du Conseil national de la transition par défaut Dansa Kourouma de faire de la transition politique lettre morte.

 

L’échec de la classe intellectuelle favorise cette situation

Force est de constater que si ces imposteurs et transhumants politiques existent dans le paysage politique guinéen, en tant que phénomène social et historique, malgré leur vacuité, leur médiocrité, leur langage violent, leur discours à relent ethniciste et divisioniste, c’est parce que la classe intellectuelle guinéenne n’assume pas son rôle. Elle a tout simplement échoué.

 

Et nous devons surtout admettre que ces hommes ne sont pas pas parvenus à atteindre le sommet de l’Etat malgré leurs déficiences intellectuelles et morales, mais c’est plutôt grâce à elles. C’est leur négativité qui a séduit donc et continue de séduire encore aujourd’hui.

 

C’est à dire : «Respect des forts, mépris des faibles, amour de l’argent, désir d’inégalité, d’injustice, de domination, besoin d’agression, désignation de boucs émissaires, dans les organisations de la société civile, les organisations syndicales, dans les partis politiques, certaines régions de la Guinée, vertige narcissique, mise en scène publique de leurs mensonges éhonté ».

 

L’ascension fulgurante de Dansa Kourouma est illustratif de cet état de fait.

 

En effet, toutes ces dérives travaillent l’ensemble de la société guinéenne; elles ne représentent certes pas la totalité de la vie sociale, mais sa face sombre. Et elles manifestent de son état de crise et d’angoisse et le peuple de Guinée en est la victime.

 

Mais la classe intellectuelle a laissé le champ libre à ces charlatans politiques, source du retard du pays. Elle ne veut plus former le peuple, le libérer de système de gestion catastrophique du pays.

 

Et elle s’est assise dans une paresse intellectuelle incompréhensible et suicidaire. Elle ne sait pas que, bien plus que l’homme politique, elle est aussi comptable de cette situation de crise politique permanante.

 

Tôt ou tard, une autre élite consciente, patriote, unifiante verra le jour en Guinée pour redonner un sens à la politique dans ce pays.

 

Aissatou Cherif Balde.

African panorama magazine