
Profondément bouleversée et meurtrie par l’enlèvement de son époux, Abdoul Sacko, coordinateur du forum des forces sociales, Madame Oumou Barry a livré un témoignage poignant des faits survenus à leur domicile à une équipe multimédia.
Elle a été le témoin oculaire de la scène qui a conduit à l’enlèvement de son mari. Selon ses déclarations, les ravisseurs ont fait irruption dans leur propriété aux alentours de 4 heures du matin.
« Ils sont arrivés à 4 heures. Nous partageons cette cour avec des voisins. Il y a un étage en construction et notre logement se trouve à l’arrière. Ils ont d’abord pénétré dans l’étage et ont demandé où résidait Monsieur Sacko. Les occupants ont affirmé ne pas le connaître. Une femme présente dans le salon a été menacée avec une arme à feu pointée sur son oreille, mais elle a maintenu ne pas nous connaître. Elle a été maintenue sur place avec d’autres individus armés. Un autre groupe est monté à l’étage et a ligoté les jeunes qui s’y trouvaient. En redescendant, l’un des ravisseurs communiquait par téléphone et recevait des instructions. D’après ce qu’on m’a rapporté, il a indiqué à son interlocuteur qu’il fallait se rendre à l’arrière, sous le cocotier, où nous habitons », a-t-elle relaté, avant de poursuivre :
« Dès leur arrivée, j’ai aperçu leur approche à travers les rideaux. Mon mari était en train de prier à ce moment-là. Je l’ai alerté de l’intrusion de bandits. Il s’est approché et l’un des hommes m’a ordonné d’ouvrir la porte. J’ai refusé, craignant qu’ils ne nous tuent. Ils ont tenté de forcer la porte, mais en vain. Ils ont alors défoncé le plafond et sont descendus dans le salon. Ils ont reproché à mon mari de ne pas avoir ouvert la porte. Il a répondu qu’il était en prière. Ils l’ont giflé, jeté à terre et ligoté avant de l’emmener. Ils ont exigé nos téléphones et ont emporté celui de mon mari, sans réussir à accéder aux nôtres », a ajouté Madame Sacko.
Interrogée sur l’armement des ravisseurs, sa réponse est sans équivoque : « Oui, ils étaient équipés de pistolets et de fusils. Mon mari a été brutalisé. Ils ont ordonné à sa fille de se coucher par terre et ont jeté sa mère vers la cuisine », a-t-elle précisé.
Face à cette épreuve traumatisante, Madame Barry place sa confiance en Dieu, tout en appelant les autorités à leur indiquer le lieu de détention de son mari.
« Nous comptons sur la providence divine, car nous n’avons aucun autre recours. Nous souhaitons simplement connaître sa destination. L’État doit nous venir en aide. C’est un père de famille, qu’il ait une pensée pour nous et notre situation actuelle. Depuis ce matin, je suis dans un état de confusion totale. Qu’il nous aide », a-t-elle imploré.
Quant à l’état de ses enfants, Madame Barry a confié : « Ma fille aînée n’a cessé de pleurer. Elle se trouve chez nos voisins. Ils sont tous traumatisés. Aidez-nous, nous n’avons aucun recours. Nous comptons sur vous », a-t-elle conclu en sanglots.