« Guinée, ce pays où rien n’aboutit, même la construction d’un stade homologué »

0
48

La République de Guinée est l’un des rares pays en Afrique de l’ouest où l’obtention d’un passeport, la construction d’infrastructures sportives homologuées après 66 ans d’indépendances est une opération plus complexe que le nettoyage de l’anus d’une hyène. 

C’est le pays des coups d’État qui se terminent en des coups de tas où chaque transition politique se transforme en une sorte de désillusion, de trompe l’œil.

Et c’est un pays de mensonges, de la démagogie, de la propagande, de médiocres corrompus et corrupteurs avec une classe dirigeante fausse, divisionniste sans conviction et idéal.

Notre pays a toujours été, celui des injustices, de l’oppression et des opprimés, de l’ignominie et de la barbarie, de la haine et de la division, de l’ethnicité.

C’est un pays où pullulent désormais des petits monstres des réseaux sociaux, qui croient que l’injure nuit à celui qui en est l’objet.

Or “L’injure ne fait réellement de tort qu’à celui dont elle découvre l’absence d’éducation, le manque d’esprit ou la bassesse de cœur“.

On croit surtout que se battre pour l’instauration d’un État démocratique signifie refuser la controverse, le débat d’idées.

Et c’est surtout aller dans le sens de l’invective, de la haine, du mépris, des injures.

Le pays de l’ancien légionnaire français Mamady Doumbouya, nouveau pion de la françafrique s’est transformé en un terrain fertile aux jeunes politiques paresseux refusant de travailler, d’entreprendre.

Mais qui se lancent en politique, sans aptitudes professionnelles et interprofessionnelles dans l’espoir d’avoir un point de chute, pour égratigner le gâteau qui est la Guinée.

Ils font comme leurs aînés qui ont fait de la politique un métier. Et qui après 30 ans, 40 ans ont enfin obtenu leur poste de rêves.

Or la politique n’est pas un métier mais bien plutôt l’investissement temporaire d’une personne au service du commun.. Ce qui compte, c’est le militantisme et l’activisme qu’on peut associer à toute sorte de métier.

Notre Guinée, c’est surtout cet endroit où la déconnexion des élites politiques avec la réalité de la vie demeure la règle.

C’est ce pays où pour la classe politique, le bonheur de tous n’a jamais été au-dessus de l’égoïsme de quelques-uns.

Et c’est pourquoi, qu’il soit président de la République, président de partis politiques,  président des institutions étatiques. Ils veulent occuper à vie leur poste confortable.

Ceux qui hier étaient au commande ne baissent pas les gardes. Ils veulent tous revenir aux affaires pour bénéficier à vie des privilèges de l’État.

Ce sont en quelque sorte des syndicats de la classe politique. Et ils sont presque tous pareils.

Par moment on a l’impression que la classe politique guinéenne se sent presque plus solidaire du pouvoir que de leurs concitoyens et c’est pourquoi c’est très facile pour eux de transiter d’un bord politique à l’autre.

C’est en effet le pays des pillards, des paradoxes, des imposteurs, des idiots utiles, des pantins de l’impérialisme.

Mais tenez-vous bien, c’est pourtant le château d’eau de l’Afrique occidentale, scandale géologique, devenu malheureusement le scandale de la pauvreté, champion de l’obscurité et de l’obscurantisme.

C’est surtout un État exsangue aux cadres psychotiques et névrosés où la vie humaine n’a aucune valeur, où le pauvre est humilié et rejeté, les voleurs de la république transformés en des chefs de Gang sans foi, ni vertu.

Évidemment, c’est un pays où les réseaux sociaux sont devenus une caisse de résonance des opportunistes politiques, un endroit de règlement de compte où chacun expose chacun, insulte et invective son prochain.

Et c’est pour toutes ces raisons que l’injure, la démagogie, le mensonge sont récompensés par des satisfécits et des nominations à des postes clés .

On applaudit beaucoup plus ceux qui brillent par de l’indécence, l’injure et la bassesse politique.

Car nous sommes dans un pays où des personnes sorties de nulle part, sans aucune valeur morale, sans aucune carrière professionnelle peuvent sans effort et à travers un saut atteindre le sommet de l’Etat.

Dans ce pays, tous ceux qui divisent et opposent sont des rois. Et ceux qui veulent rassembler sont privés de toute visibilité et traités d’anticonformistes ou d’anarchistes.

Mais c’est surtout un pays où les bourreaux d’hier sont des profiteurs d’occasions et zélés d’aujourd’hui ainsi donc des héros qui peuvent continuer à assujettir le peuple.

En effet, c’est ce pays si riche en cultures, en ressources naturelles et humaines où nos mœurs et traditions ancestrales africaines perdent lentement de la valeur.

C’est cet endroit où la majorité des enfants ne mangent pas trois fois par jour, où les femmes meurent encore en donnant naissance à une vie.

Et que malgré nos immenses ressources, notre système éducatif reste émietté, nos enfants privés d’écoles, de centres de recherche, d’université de pointe, de centre de formation.

Enfin c’est un pays où pour la plupart des gens la lecture est une sorte de torture, puisque habitués à lire que tout ce qui est sensation, mensonge, propagande, diffamation, c’est-à-dire à passer des journées sans écriture, sans lecture, sans journée matérielle.

Alors notre Guinée quel avenir veux-tu donner à tes enfants dans un monde  devenu cruel, immonde, dominé par des structures internationales mafieuses, et puissances impérialistes ?

Sache que le temps presse et il est surtout précieux et chaque année perdue ne peut être rattrapée et que “L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire”..

Aïssatou Cherif Baldé 

African – panorama magazine 

facebook
Twitter
Follow
2024-10-15