Le 1er mai connu comme une ancienne fête du printemps est célébrée aujourd’hui dans beaucoup de pays de ce monde et pourquoi?
Cette fête connue sous le nom de fête du travail (ou journée internationale des travailleurs) consiste à commémorer les luttes historiques et les progrès réalisés par les travailleurs du monde entier.
Il faut noter qu’à l’origine, cette journée était marquée par diverses organisations socialistes et communistes et par des groupes de travailleurs.
Certes les premières manifestations ont eu lieu aux États-Unis, mais dans ce pays la journée des travailleurs est célébrée le premier lundi de septembre.
Mais dans les autres pays qui célèbrent cette journée en ce 1er mai, on en profite pour organiser des manifestations afin de réclamer de meilleures conditions de travail et un renforcement du pouvoir des syndicats.
Car une société sans syndicats est une dictature.
Et dans un pays comme la Guinée, rongé par le chômage surtout des jeunes, le travail syndical se heurte encore à beaucoup de difficultés.
La Guinée signataire de la convention (n° 87) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, de 1948, une convention concernant la liberté syndicale et la protection du droit syndical de l’organisation internationale du travail peine à accepter la liberté syndicale.
Les syndicalistes font l’objet de persécution, de poursuite judiciaire, d’arrestations arbitraires voire même de suspension de salaire.
Récemment Sékou Djamal Pendessala Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), fut condamné à la prison ferme par la justice aux ordres de la dictature françafricaine guinéenne.
Il a fallu que les différents mouvements syndicaux en la tête Amadou Diallo, coordinateur national du mouvement syndical guinéen et le secrétaire général du SLECG Aboubacar Soumah durcissent le ton en décidant d’aller fin février 2024 en grève illimitée pour que la junte militaire guinéenne accepte de libérer le syndicaliste Pendessa.
Or l’existence de mouvements syndicaux guinéens dans le but de protéger le droit des travailleurs dans un pays où le taux de chômage et le taux de licenciement abusif avec un nombre record de sous-emploi restent trop élevés, n’est pas un handicap mais plutôt une chance pour la société guinéenne.
Mieux, la création d’emplois tout comme la protection des emplois est indispensable pour étouffer les ennemis de la société guinéenne que sont: l’échec de l’éducation, le chômage, l’exclusion,la pauvreté,les fins de mois difficiles, l’inquiétude et le souci de la famille.
D’où l’impérieuse nécessité de promouvoir les mouvements syndicaux.
Aucun État responsable ne doit accepter d’entrer en conflit avec les organisations syndicales, source de paix sociale.
Ceci dit, la junte militaire guinéenne doit impérativement éviter dans la situation sociopolitique actuelle teintée d’incertitudes de produire des défiances à l’endroit de mouvements syndicaux.
Car nous savons que depuis l’indépendance de la Guinée, ni la campagne médiatique de dénigrement des syndicats, ni la stratégie de recours aux tribunaux pour faire obstacle à leurs principaux moyens d’action (grève et négociation collective), ainsi que la disparition du travail salarié stable n’ont pu faire reculer le travail des syndicats guinéens.
Aïssatou Chérif Baldé
African panorama magazine