GUINÉE : Le Barreau prend des mesures radicales après l’enlèvement et la torture de l’ancien Bâtonnier

0
18

La  justice guinéenne est au bord de la paralysie. Le Barreau de Guinée, indigné et résolu, s’est réuni en assemblée générale extraordinaire ce lundi pour dénoncer avec la plus grande fermeté l’enlèvement et les actes de torture subis par l’ancien Bâtonnier, Maître Mohamed TRAORÉ. Face à cette attaque directe contre l’indépendance de la profession, des mesures d’une ampleur inédite ont été décidées.

En signe de protestation et pour exiger des comptes, les avocats de Guinée ont décrété le boycott total des cours et tribunaux pour une durée de deux semaines. Cette décision sans précédent vise à paralyser le système judiciaire et à faire entendre la voix d’une profession qui refuse de céder à l’intimidation.

Mais la riposte ne s’arrête pas là. Les « hommes en robe noire » ont également décidé de boycotter toute convocation émanant des officiers de la police judiciaire. Cette mesure marque une défiance claire envers des pratiques qui menacent l’État de droit. Plus encore, le Barreau s’apprête à retirer tous les avocats qui représentent ses intérêts au sein des institutions républicaines, y compris celui siégeant au Conseil National de la Transition (CNT) qui a succédé à Maître Mohamed TRAORÉ il y a quelques mois.

Une rencontre est également prévue avec le ministre de la Justice, où les avocats entendent exprimer leur indignation et exiger des réponses concrètes.

Pour rappel, l’ancien Bâtonnier Mohamed TRAORÉ, à peine rentré de la Mecque, a été enlevé à son domicile de Sonfonia, dans la banlieue de Conakry, sous les yeux impuissants de sa famille. Retrouvé plusieurs heures plus tard à Bangouyah, à près de 100 kilomètres de la capitale, il portait les marques évidentes de sévices corporels, abandonné là après un acte d’une barbarie inqualifiable.

Cette agression survient dans un contexte de détérioration alarmante des libertés en Guinée. Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent pour dénoncer la disparition inquiétante de plusieurs activistes de la société civile et même d’un journaliste. Le Barreau de Guinée envoie aujourd’hui un message clair : l’impunité ne sera pas tolérée et la défense des droits et libertés demeure un combat intransigeant.

Oumou Baillo Diallo 

 

 

 

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici