Le Bloc Libéral (BL) a vivement réagi à la création par décret présidentiel, en date du 14 juin 2025, de la Direction Générale des Élections (DGE), placée sous la tutelle du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD).
Dans une déclaration rendue publique ce 15 juin, la formation politique s’inquiète de cette décision qu’elle juge unilatérale et contraire aux principes d’un retour crédible à l’ordre constitutionnel.
Pour le Bloc Libéral, cette initiative s’inscrit dans une logique de confiscation du pouvoir par le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD). Le parti rappelle que le MATD, à travers l’histoire politique guinéenne, a toujours été au cœur des manipulations électorales. En confiant à une direction placée sous cette tutelle la responsabilité d’organiser, de gérer et de superviser les élections, le pouvoir en place renforce, selon le BL, son emprise sur le processus électoral au détriment de la transparence et de la confiance populaire.
Le contexte dans lequel survient cette décision est jugé particulièrement préoccupant par le parti. Alors que le pays traverse une transition fragile marquée par l’absence de dialogue inclusif et une méfiance généralisée entre les forces vives de la nation, le Bloc Libéral estime que toute réforme électorale devrait faire l’objet d’un large consensus. Il déplore que les autorités de la transition aient, une fois de plus, opté pour l’imposition plutôt que la concertation.
Selon le BL, la mise en place de cette DGE risque de provoquer une nouvelle crise politique. Le parti rappelle que les scrutins passés ont été marqués par des irrégularités flagrantes, des fichiers électoraux contestés, des violences et une impunité persistante. Pour le Bloc Libéral, seule une instance véritablement indépendante, dotée d’une autonomie réelle, d’une composition pluraliste et d’un fonctionnement transparent peut redonner confiance aux électeurs et garantir des élections crédibles.
Le BL réclame des garanties immédiates pour assurer la transparence du processus électoral à venir. Il exige que toutes les étapes – de l’audit du fichier électoral jusqu’à la publication des résultats – soient menées sous contrôle public et accessibles à la vérification. Il insiste également sur la présence continue d’observateurs électoraux indépendants, nationaux et internationaux, tout au long du processus, et pas uniquement lors de la journée du vote.
Face à ce qu’il qualifie de dérive autoritaire, le Bloc Libéral appelle à un dialogue politique inclusif et sincère, réunissant à parts égales les représentants de l’opposition et ceux du pouvoir, dans le but de définir un cadre consensuel pour l’organisation des élections. Ce dialogue, selon le BL, doit aboutir à la création d’une Commission électorale technique, indépendante, pluraliste et professionnelle, disposant de ressources et de mécanismes de contrôle efficaces.
Le Bloc Libéral conclut en affirmant qu’il restera engagé aux côtés du peuple guinéen pour défendre la vérité des urnes, l’égalité des droits et la souveraineté populaire. Il avertit que la Guinée ne peut se contenter d’un simulacre de démocratie, mais mérite un processus électoral digne et respectueux de la volonté du peuple.
Oumou Baillo Diallo