Guinée: les familles des victimes de la bousculade de Nzérékoré portent plainte contre les autorités

0
3

En Guinée, les familles des victimes de la tragédie de Nzérékoré portent plainte contre les autorités de transition. Le 1er décembre 2024, le stade archi saturé de la ville a été le théâtre d’une bousculade meurtrière lors d’un match de foot organisé à la gloire du général Mamadi Doumbouya. 56 morts, selon le bilan officiel du gouvernement, au moins 140 selon le collectif des ONG de la région de Nzérékoré, dont le rapport d’enquête pointe « une volonté des autorités de dissimuler la vérité » sur les véritables circonstances de la bousculade mortelle.

 

 

Au total, 98 familles ont déposé plainte, lundi 10 mars, auprès du tribunal de première instance (TPI) de Nzérékoré pour une quinzaine d’infractions et crimes, notamment « meurtre, homicide involontaire, omission de porter secours, mise en danger d’autrui et recel de cadavres ». Toutes ces plaintes visent les organisateurs du match, mais surtout les hiérarchies policières, militaires, politiques de Nzérékoré, ainsi que le ministre de la Santé, Félix Lamah, et celui des Sports, Kéamou Bogola Haba, tous deux présents au stade lors de la bousculade.

 

Pas d’enquête « véritablement ouverte »

« On a constaté qu’aucune enquête n’était véritablement ouverte. Aucune victime n’avait été reçue, aucun parent de victime également. Donc, sur accord de ces victimes et parents des victimes, qui sont d’ailleurs en train de s’organiser en association, nous avons décidé de déposer une plainte régulière. Ce qui est clair, c’est que les véhicules des officiels ont roulé sur les jeunes spectateurs qui étaient là. Le portail est tombé sur des gens, les véhicules sont passés dessus et c’est là qu’il y a eu plus de morts. Tous ces corps qui ont été transportés à l’hôpital, la majeure partie venait de là », explique Maître Paul Lazard Gbilimou, au micro de Sidy Yansané, du service Afrique de RFI.

 

Recel de cadavre

On parle de recel de cadavre. Mais qu’est-ce que cela signifie ? « Des corps ont été envoyés au camp militaire, au camp de la quatrième région militaire. Des corps ont été envoyés là et jusqu’à présent, on ne sait pas d’où sont partis ces corps, parce que jusqu’à présent, il y a des parents qui n’ont des nouvelles de leurs enfants, il y a des époux qui n’ont pas des nouvelles de leurs épouses, et ainsi de suite, constate aussi l’avocat. Donc, nous estimons que ces corps qui étaient au camp, ce sont ces corps-là qu’on ne retrouve pas jusqu’à présent, (et ce) alors que ces parents ne cessent de réclamer leurs corps, pour pouvoir au moins les enterrer de façon digne. »

 

Rfi

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici