Face aux nombreuses victimes d’escroqueries liées au pèlerinage à La Mecque, les autorités guinéennes redoublent d’efforts pour honorer l’engagement présidentiel d’assurer le départ de tous les candidats au Hajj 2025.
Alors que le dernier vol officiel doit décoller ce vendredi 30 mai de Conakry, le Secrétariat général des affaires religieuses se trouve dans une situation délicate. La Guinée a déjà atteint le plafond des 10 000 pèlerins autorisés par Riyad, mais de nombreux fidèles restent encore sur liste d’attente.
Dr Édouard Sagno, représentant du Secrétariat, confirme la détermination des équipes : « Nous travaillons sans relâche jusqu’à dimanche pour concrétiser la volonté présidentielle, bien que l’obtention des visas dépende entièrement des autorités saoudiennes. »
L’intervention du Général Mamadi Doumbouya fait suite aux multiples cas de fraudes qui ont touché des centaines de Guinéens ayant versé des sommes importantes pour participer au cinquième pilier de l’Islam. Ces pratiques frauduleuses ont créé une véritable détresse sociale, poussant le chef de l’État à ordonner une mobilisation générale.
La problématique dépasse le simple cadre administratif : il s’agit de préserver la confiance des citoyens dans l’organisation du pèlerinage et de protéger les plus vulnérables contre les réseaux d’arnaqueurs.
Pour les pèlerins qui ne pourront pas embarquer cette année, les responsables religieux proposent une solution d’attente structurée. L’exemple de 2024 illustre cette approche : les 82 candidats non partis l’année précédente ont bénéficié d’une priorité absolue pour l’édition 2025.
Cette méthode de report garantit aux futurs pèlerins que leur démarche spirituelle ne sera pas vaine, même en cas de report d’une année.
L’organisation du Hajj guinéen révèle les difficultés structurelles auxquelles font face les autorités religieuses nationales. Entre les quotas imposés par l’Arabie Saoudite, les contraintes logistiques et la lutte contre les escroqueries, la gestion du pèlerinage demeure un exercice d’équilibriste.
Les prochains jours détermineront si la mobilisation exceptionnelle permettra de satisfaire l’ensemble des demandes légitimes et de restaurer la sérénité autour de ce voyage sacré.
Sékou Sylla