Accueil SOCIÉTÉ Koubia : L’indignation monte après trois viols de mineures à Pilimini
Trois viols de mineures en quelques semaines soulèvent l’indignation générale. L’horreur frappe à répétition dans la paisible commune rurale de Pilimini. En l’espace de quelques semaines, trois agressions sexuelles impliquant des mineures ont défrayé la chronique dans cette localité de la préfecture de Koubia, en Moyenne Guinée. Des faits d’une gravité extrême qui révèlent l’ampleur des violences faites aux femmes et aux enfants dans nos communautés.
Selon les informations relayées par le site infobruts.com, la première agression remonte à la fin du mois de juillet dernier, dans le secteur de Madina-Dondé. Un homme de 22 ans, qui n’est autre que l’oncle paternel de sa victime, s’est rendu coupable d’un acte d’une barbarie inouïe. Profitant de la confiance familiale, ce prédateur a kidnappé sa propre nièce, âgée de seulement 13 ans, à la sortie d’une festivité nocturne. L’enfant a ensuite été traînée de force dans la brousse où elle a subi l’irréparable.
La mobilisation citoyenne a heureusement permis une intervention rapide des forces de l’ordre de Pilimini. Le violeur présumé se trouve désormais sous les verrous au commissariat central de Koubia, tandis que la petite victime bénéficie d’une prise en charge médicale et psychologique à l’hôpital préfectoral.
Mais l’onde de choc ne s’arrête pas là. À Thoiroyah, un second drame a éclaté au grand jour le 4 août dernier. Cette fois, c’est un adolescent de 15 ans, scolarisé en sixième, qui est soupçonné d’avoir violenté une jeune fille de 19 ans, elle aussi élève de sixième et en état de grossesse. Si les faits remonteraient à près de deux mois, le silence a longtemps entouré cette affaire avant que la vérité n’éclate enfin.
Le troisième cas, non moins révoltant, s’est déroulé à Doukka-Bansouma. Un mineur de 17 ans est accusé d’avoir agressé sexuellement une adolescente de 16 ans, aujourd’hui enceinte des suites de ce viol présumé. Tentant d’échapper aux conséquences de ses actes, le suspect avait pris la fuite avant d’être finalement interpellé par les services de police à Koundara. La victime reçoit actuellement des soins à l’hôpital préfectoral de Koubia.
Ces trois affaires simultanées soulèvent des questions troublantes sur l’état de notre société. Comment accepter qu’en 2025, des enfants continuent d’être la proie de prédateurs sexuels ? Comment tolérer que des familles soient brisées par de tels actes de violence ?
Selon nos sources proches des familles endeuillées, les trois suspects comparaîtront devant la justice dès la fin de la période de congés judiciaires. Une attente insoutenable pour les victimes et leurs proches qui espèrent voir enfin la justice rendue.
Face à cette déferlante de violences sexuelles, les organisations de la société civile montent au créneau et interpellent vivement l’OPROGEME (Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs). Elles exigent une intensification immédiate des actions de prévention et un renforcement de la collaboration avec les acteurs locaux pour éradiquer ce fléau qui gangrène nos communautés.
La commune de Pilimini, jadis symbole de tranquillité rurale et fief historique des érudits islamiques, se retrouve aujourd’hui sous les projecteurs pour les plus mauvaises raisons. Cette localité, reconnue comme un centre rayonnant de la lecture du Saint Coran et réputée pour son éducation morale sainte, voit aujourd’hui ses valeurs fondamentales bafouées par ces actes ignobles.
Le contraste est saisissant entre cette tradition d’excellence spirituelle et morale, et la série d’agressions qui ternit désormais l’image de cette communauté. Ces trois drames successifs nous rappellent cruellement que la protection de nos enfants ne peut souffrir d’aucun relâchement, même dans les sanctuaires de la foi et de l’éducation religieuse. Il est temps que les autorités prennent enfin la mesure de cette urgence sociale.
Oumou Baillo Diallo