”Commettre une erreur n’est pas grave mais persister dans l’erreur c’est ce qui est pire”. Cette vérité semble être totalement ignorée par les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce qui expliquerait leur décision d’intervenir militairement au Niger suite au coup d’État qui a renversé le régime de M. Mohamed Bazoum, en vue d’installer ce dernier dans son fauteuil présidentiel.
Tel un coup de foudre tombé sur la tête, le coup d’État au Niger est devenu une amère pilule que les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont de la peine à avaler, surtout qu’il intervient au moment où ces dirigeants cogitaient à donner une réponse adaptée à ceux intervenus au Mali , en Guinée Conakry et au Burkina Faso.
Ainsi, pris de panique et surtout d’une certaine psychose, par ce cinquième coup d’État intervenu au Niger et cinquième dans l’espace CEDEAO en moins de trois (03) ans, les chefs d’État de la CEDEAO ont tout simplement cessé de réfléchir et de façon émotive et passionnelle, ils se sont précipités à prendre une décision sans pour autant penser ni sur les conséquence, ni sur tous les contours encore moins sur sa faisabilité.
En effet, en prenant la décision devant l’histoire et devant les hommes d’intervenir militairement au Niger pour évincer les putschistes et installer le président Bazoum dans son fauteuil, nos vaillants chefs d’État se voyaient en bon droit d’agir ainsi et surtout avec le soutien de leurs barons de l’extérieur mais ne s’attendaient pas du tout à cette réaction de la population nigérienne à travers ce grand rassemblement au grand stade de Niamey exclamant leur soutien à ces militaires qu’ils considèrent comme leur libérateur. Du coup, ils se sont trouvés entre le marteau des puissances impérialistes qui les soutiennent et l’enclume des populations nigériennes révoltées contre toute ingérence étrangère dans leurs affaires intérieures. Ainsi, coincée dans ses propres décisions irréfléchies et contre productives, malheureusement, la CEDEAO ne semble pas prendre la mesure des choses ou du moins elle fait mine de l’ignorer ou de la minimiser.
Voyant bien que sa décision irréfléchie et contre-productive a de la peine à prospérer non seulement en son sein même à travers des voix discordantes telles que le Cap Vert et surtout le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry qui ont menacé de la quitter si elle n’abandonne pas ce projet, également l’opposition exprimée par certains voisins immédiats du Niger qui refusent le survol de leur espace aérien, mais aussi et surtout une grande partie de cette communauté internationale sur laquelle elle compte beaucoup pour mener son aventure, bon nombre d’observateurs avaient pensé que la CEDEAO allait sauver ce qui reste encore de sa crédibilité en revoyant sa copie et en changeant de fusils d’épaule à la faveur de ces deux jours d’entretien de ses chefs de guerre tenu, le 17 et 18 août, au Ghana. L’ultime occasion lui était offerte de revoir la situation sans état d’âme, de poser les vraies questions pour trouver les bonnes. Mais, hélas ! Nous voyons que l’organisation sous régionale persiste encore dans sa phobie d’intervenir militairement au Niger en vue de rétablir ce qu’elle appelle l’ordre constitutionnel.
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