La Guinée se mobilise contre la drépanocytose : Dépistage gratuit lancé à Conakry

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 À l’unisson avec la communauté internationale, la République de Guinée a marqué la Journée Mondiale de la Drépanocytose ce jeudi 19 juin 2025. Les activités se sont déroulées au Centre Médical S.O.S Drépano-Guinée de Nongo, dans la commune de Ratoma, en présence du Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Oumar Diouhé Bah, ainsi que d’autres membres du gouvernement. Le thème retenu cette année, « Réduire le fardeau de la drépanocytose et ne laisser personne à côté », souligne l’urgence d’une action collective.

Dans son discours de bienvenue, le Dr Mamadi Dramé, chef du centre, a rappelé la gravité de la situation en Afrique subsaharienne, où environ 240 000 enfants naissent chaque année avec une forme grave de la maladie, et où 50 % n’atteindront pas l’âge de 5 ans. Il a précisé que la drépanocytose est une maladie génétique héréditaire caractérisée par une anomalie des globules rouges. En Guinée, bien que les chiffres soient estimatifs et anciens, on estime que 20 % de la population serait concernée, ce qui représenterait environ 2,8 millions de personnes sur les 14 millions d’habitants actuels. Le Dr Dramé a également souligné que dans les hôpitaux nationaux comme Donka et Ignace Deen, les patients drépanocytaires représentent environ 5 % des hospitalisations.

Mariama Pita Bah, une jeune femme vivant avec la drépanocytose, a partagé son quotidien et la gestion de cette pathologie. « Je l’ai su, ils ont dit qu’ils l’ont su quand j’avais 4 mois. Depuis, je vis avec et je continue de vivre avec. C’est difficile, compliqué, mais ça va, on gère, » a-t-elle témoigné. Mariama a insisté sur les défis liés au traitement, nécessitant des médicaments réguliers et des injections pour faire face aux crises de douleur qui peuvent survenir à tout moment et sans prévenir, rappelant qu’il n’existe pas de remède.

Le Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Dr Oumar Diouhé Bah, a souligné l’impératif d’une mobilisation de la population pour sensibiliser les foyers, les écoles et les autres lieux de la capitale. Il a également insisté sur la nécessité d’installer des laboratoires de diagnostic pour les porteurs du gène de la drépanocytose. « Chaque année, des milliers d’enfants naissent porteurs de cette maladie, dont beaucoup sont confrontés à des douleurs chroniques, et trop souvent à des stigmatisations ou à l’exclusion sociale, » a-t-il déclaré. Le Ministre a réaffirmé que le thème de cette année interpelle collectivement sur « la nécessité d’agir de manière inclusive, équitable et durable pour que chaque personne atteinte puisse accéder à un diagnostic précoce, à des soins appropriés, à un accompagnement psychosocial et à une meilleure qualité de vie. »

Par Sana Sylla

 

 

 

 

 

 

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