Dôme de fer sous les gravats : Quand le régime Netanyahou fait l’expérience du principe guerrier américain du Fuck Around and Find Out (FAFO)

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La guerre éclaire de juin 2025 entre Israël et l’Iran aura servi de démonstration implacable de ce principe : quand on joue avec le feu, on finit par se brûler. Le principe du « Fuck Around and Find Out » (FAFO) – profondément ancrée dans la culture américaine, renvoie crument à provoquer puis subir les conséquences inévitables et désagréables s’est appliqué avec une brutalité inattendue à l’État hébreu.

Derrière les communiqués victorieux, la réalité est plus sombre : une défaite militaire, diplomatique et stratégique pour Israël. L’Iran a infligé à Israël la plus rude leçon de realpolitik depuis 1973 suite aux actions imprudentes, provocatrices, irresponsables et belliqueuses du régime de Benjamine Netanyahou.

La guerre fut brève, mais ses répercussions sont appelées à durer bien au-delà des douze jours de feu et de cendre. À l’heure où Tel-Aviv tente encore de recoller les éclats de son mythe défensif, l’histoire retiendra une vérité nue : en juin 2025, Israël a perdu. Pas sur le terrain diplomatique — elle y était déjà isolée, si tant est qu’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pèse sur le premier ministre israélien. Pas sur le front médiatique — les récits occidentaux ont continué d’aligner les éléments de langage. Mais sur le plan stratégique, sur le plan militaire, sur le plan doctrinal : la déroute est palpable. L’État hébreu a voulu jouer avec le feu, il a trouvé le brasier.

Netanyahou croyait à la répétition d’un script. Une frappe chirurgicale sur les sites militaires stratégiques iraniens, éliminer quelques hauts gradés et des scientifiques avec leurs familles, un message clair, une escalade contrôlée. Il avait les F-35, le dôme de fer, et derrière lui la promesse — qu’il pensait inconditionnelle — du parapluie américain. Ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est que l’Iran avait étudié ses modèles, compris ses réflexes, et préparé une riposte d’une précision glaçante. Car ce n’était pas une pluie de roquettes artisanales. Ce fut une symphonie coordonnée de drones kamikazes, de missiles balistiques et — clou du spectacle — de projectiles hypersoniques. Le Fattah-1, volant à Mach 14, a fait ce que peu de technologies occidentales savent encore encaisser : il a traversé le ciel israélien sans être intercepté, frappant des cibles comme Haïfa, Galilée occidentale, Tamara, Dimona, Nevatim et Tel Aviv sans sommation.

Le Dôme de Fer, autrefois totem d’invincibilité, s’est disloqué sous la pression. Les systèmes Arrow, Sling et Patriot ont saturé. Le taux d’interception est tombé à 63%, selon des sources militaires indépendantes. Le chaos ne venait pas des civils — qu’Iran a méthodiquement évités — mais des centres nerveux du pouvoir : bases, sièges du renseignement, nœuds logistiques. La guerre était chirurgicale. Israël n’était pas préparé à être le patient.

Et quand les stocks de munitions fondaient, que les intercepteurs s’épuisèrent en six jours, le salut vint non du courage mais de la dépendance. Les États-Unis activèrent en urgence un pont aérien, ravitaillant à bout de souffle une armée qui vacillait. Ce n’est plus la fierté de Tsahal qui tenait le front, mais les caisses venues de Ramstein. Et Netanyahou, — selon certains médias américains — qui avait cru pouvoir dicter les termes d’un conflit éclair, se retrouva à appeler Trump à trois reprises, le suppliant d’imposer un cessez-le-feu. Quand le Premier ministre israélien devient mendiant diplomatique, le récit de domination ne tient plus.

Le monde n’a pas suivi. L’Europe a temporisé. Les Nations unies ont dénoncé. Les alliés habituels ont choisi le silence. Et le grand retournement, c’est que pour une fois, l’Iran — longtemps présenté comme le pyromane du Moyen-Orient — est apparu comme le stratège. Sans frappes contre des écoles, sans massacres, sans slogans. Juste des coordonnées, des satellites, des vecteurs de précision. Quand le sang ne déborde pas, le discours victimaire devient difficile à manier.

Mais le plus grand enseignement de cette séquence ne vient pas du sol israélien. Il vient du sous-texte nucléaire. Car les nations sans arme atomique — de l’Irak à la Libye, de l’Afghanistan à l’Iran — ont été systématiquement attaquées, déstabilisées, renversées ou contenues. Et celles qui en détiennent — Russie, Chine, Corée du Nord, Israël — restent intouchables. L’Iran, qui n’a pas l’arme, mais possède le savoir, vient de démontrer qu’une puissance régionale peut inverser les rapports de force sans entrer dans l’arène atomique. Une victoire tactique, certes. Mais une victoire symbolique qui pousse, paradoxalement, à la prolifération. Car face à l’agression préventive, la dissuasion devient une nécessité. Et là, les traités n’endorment plus : ils condamnent. Quand l’un adhère au Traité de la Non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et se fait frapper, pendant que l’autre refuse et frappe sans entrave, les règles du jeu ne sont plus des garde-fous, mais des pièges. Netanyahou voulait refaire 1967. Il a terminé avec les débris de 2025. Et Tel-Aviv, qui pensait être en position d’imposer, découvre ce que signifie l’arrogance sans la prudence : fuck around and find out. Cette fois, ce n’est pas une formule de forum. C’est un verdict géopolitique dorénavant gravé dans les cendres d’un Dôme de Fer effondré.

L’AIEA sous influence : un rapport controversé au service des agendas géopolitiques

Le rapport confidentiel publié par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) le 31 mai 2025 a suscité de vives critiques, tant pour son timing suspect que pour ses affirmations non étayées. Plusieurs analystes indépendants y voient un prétexte fabriqué pour justifier l’attaque israélienne contre l’Iran survenue le 13 juin 2025. Le rapport revêt des allures de propagande et les conclusions du document reposent sur des accusations graves, mais peu vérifiables : Production accélérée d’uranium enrichi à 60%, un seuil technique certes élevé, mais qui ne constitue pas une preuve d’intention militaire. L’AIEA elle-même admet ne pas avoir pu confirmer la finalité du programme iranien, faute de coopération de Téhéran – une omission qui sert davantage à entretenir le doute qu’à fournir des preuves tangibles. Le rapport fait également état d’un stock d’uranium « 45 fois supérieur à la limite de 2015 » : un chiffre impressionnant, mais qui ignore volontairement le contexte. L’accord de 2015 (JCPOA) a été torpillé par les États-Unis en 2018, libérant l’Iran de ses engagements. L’on s’interroge sur le pourquoi l’AIEA continue-t-elle de s’y référer comme norme légitime, si ce n’est donner du grain à moudre aux bellicistes du régime israélien? Le rapport mentionnait aussi des « sites secrets » non déclarés : les noms de Lavisan-Shian, Varamin et Turquzabad ressurgissent comme à chaque crise diplomatique, sans jamais aboutir à des preuves irréfutables. L’AIEA s’appuie sur des « soupçons » plutôt que sur des faits avérés.

Une agence infiltrée : Des fuites ciblées vers les médias atlantistes?

Depuis des années, des voix critiques affirment que l’AIEA n’est plus une institution neutre, mais un outil au service des puissances occidentales. Plusieurs éléments accréditent cette thèse dont notamment des soupçons d’accointances entre des directeurs généraux l’Agence avec les services secrets des États-Unis et d’Israèl. Rafael Grossi, actuel directeur, a été accusé à plusieurs reprises de partialité, notamment pour avoir refusé de condamner les frappes israéliennes contre des installations nucléaires civiles en Iran. En 2020, des documents internes de l’AIEA avaient fuité vers The Wall Street Journal et The Washington Post, révélant une collusion avec les services de renseignement américains. En 2023, un ancien inspecteur de l’AIEA, Robert Kelley, avait révélé que certains de ses collègues transmettaient des informations sensibles aux services israéliens. Le 19 juin, Téhéran passe à la contre-offensive en menaçant Rafael Grossi de poursuites. La réplique ne se fait pas attendre : le 25, le Parlement iranien suspend toute coopération avec l’AIEA. Grossi, lui, joue les vierges effarouchées le 26 juin : « La transparence est une obligation juridique ! » Un comble, venant d’un directeur dont les inspecteurs transmettent des rapports aux services israéliens, comme l’a révélé l’ancien expert Robert Kelley.

Des intellectuels dénoncent la manipulation

Plusieurs analystes indépendants ont pointé du doigt le rôle trouble de l’AIEA et les charges de Caroline Galactéros sont explosives. Dans son émission hebdomadaire : Mondoscopie du 18 juin 2025, elle dénonce sans ambages le rapport de l’AIEA comme un « prétexte diplomatique » taillé sur mesure pour justifier l’offensive israélienne. « L’agence s’est alignée de manière obscène sur les intérêts israélo-américains », assène-t-elle, avant de fustiger « l’instrumentalisation de la science nucléaire à des fins de guerre ».

Le Samedi Politique (TVLibertés, 28 juin 2025) lui donne l’occasion d’enfiler son costume de procureure : « Quand l’AIEA ignore les 90 têtes nucléaires israéliennes tout en harcelant Téhéran, elle signe son certificat de décès moral. Ce n’est plus une agence, c’est un outil de propagande. Comment croire encore à la neutralité de l’AIEA quand elle refuse de condamner les frappes israéliennes ? Rafael Grossi, le directeur de l’agence, en prend pour son grade : Ce n’est plus un arbitre, mais un acteur engagé dans le camp occidental. »

Chronologie d’une manipulation en cinq actes

Tout commence le 12 juin 2025, quand le Conseil des gouverneurs l’AIEA adopte une résolution accusant l’Iran de ne pas se conformer à ses obligations de garanties au titre du Traité de non-prolifération (TNP). Un vote qui sent le coup monté à plein nez. Vingt-quatre heures plus tard, le 13 juin, c’est l’opération « Lion Debout » : l’aviation israélienne frappe les sites de Natanz, Fordo et Ispahan. Coïncidence ? Trop parfaite pour en être une. Le 19 juin, l’Iran contre-attaque en menaçant Rafael Grossi de poursuites judiciaires. Preuve que Téhéran n’est pas dupe de la mascarale. Le 25 juin, le Parlement iranien passe à l’acte en votant la suspension de toute coopération avec l’AIEA. Une décision logique : pourquoi collaborer avec une agence qui sert de paravent à vos ennemis ? Le 26 juin, Grossi se ridiculise en déclarant que la coopération avec l’AIEA est une « obligation juridique ». Belle hypocrisie, alors que l’agence ferme les yeux sur le nucléaire israélien depuis des décennies. Entre partialité, manipulations et silences complices, l’Agence internationale de l’énergie atomique a définitivement perdu son statut d’instance neutre et étant fossoyeuse de sa propre légitimité. Elle qui devrait œuvrer pour la paix s’est transformée en machine de guerre. La question n’est plus de savoir si l’AIEA est infiltrée, mais jusqu’à quel point. Et quand des voix comme celle de Galactéros s’élèvent pour dénoncer cette mascarade, c’est peut-être le dernier avertissement avant l’irréparable. À force de servir les intérêts des États-Unis et d’Israël, l’AIEA a perdu toute légitimité. Son rapport de mai 2025 ressemble moins à une évaluation technique qu’à un dossier de propagande, soigneusement calibré pour justifier une guerre contre l’Iran. Les preuves manquent, les contradictions abondent, et le timing était beaucoup trop parfait pour être innocent. Si l’agence veut retrouver une once de crédibilité, elle doit Rendre publics ses sources et méthodes, enquêter sur les infiltrations, condamner les frappes israélienne illégales du 13 juin pour se laver de tout soupçon de complicité. En l’état, l’AIEA n’est plus qu’une coquille vide, un faux nez de la diplomatie coercitive occidentale. Et le monde mérite mieux qu’une agence de renseignement déguisée en autorité nucléaire.

Tulsi Gabbard : la vérité en otage

Elle incarne cette Amérique qui refuse de se laisser emporter par les sirènes de la guerre. Tulsi Gabbard, colonel de la Garde nationale, vétérane décorée des combats en Irak, ancienne représentante démocrate d’Hawaï, et depuis janvier 2025, Directrice du renseignement national sous l’administration Trump. Un parcours qui lui donne une autorité rare dans le tumulte géopolitique actuel. Ce 25 mars 2025, devant les sénateurs médusés, elle livre une vérité qui dérange : « Selon l’ensemble de nos services, l’Iran ne développe pas d’arme nucléaire. Le Guide suprême Khamenei n’a pas autorisé la reprise du programme militaire abandonné en 2003. » Un aveu capital, étouffé dans l’œuf. Pourtant, Gabbard nuance : « Leur stock d’uranium enrichi atteint des niveaux inquiétants pour un pays non-nucléaire. »

Trois mois plus tard, le 17 juin, à bord d’Air Force One, le président Trump balaie d’un revers de main les conclusions de sa propre directrice du renseignement : « Je m’en fiche de ce qu’elle dit. Ils sont à deux doigts de l’avoir, la bombe. » Le coup est rude. Deux jours après, il récidive devant la presse : « Elle se trompe. » Le désaveu est public, cinglant. Mme Gabbard réplique le 20 juin sur X, dans un message qui sent la mise au point forcée : « Certains médias déforment mes propos. Si l’Iran décidait d’assembler une arme, ce serait l’affaire de semaines. Le président a raison de dire que cela ne doit pas arriver. »

Ce revirement à contrecœur en dit long sur les tensions qui déchirent l’administration du président Trump. D’un côté, une experte du terrain qui sait le prix des guerres inutiles. De l’autre, un président déterminé à ne pas laisser les faits entraver sa stratégie, ou du moins, la stratégie sioniste dans laquelle il est piégé par l’État-profond. Alors que les frappes israéliennes du 13 juin sur Natanz et Fordo ont mis le feu aux poudres, la voix de Gabbard résonne comme un dernier avertissement. Celle d’une soldate qui a vu la guerre de trop près pour se satisfaire des mensonges qui y mènent. Dans les couloirs du pouvoir, on chuchote qu’elle prépare sa démission. L’histoire retiendra-t-elle son courage ? Ou ne gardera-t-elle en mémoire que le bruit des bombes ?

Israël face à l’Iran : le revers d’une stratégie à l’épreuve des faits

L’opération « Lion Debout » marque une défaite militaire et morale pour Israël. L’échec stratégique est patent, souligne des voix indépendantes, alors que les objectifs annoncés – un changement de régime à Téhéran et un anéantissement total des ambitions nucléaires iraniennes – n’ont pas été atteints. Cet avis est corroboré par Larry Johnson, l’ancien analyste de la CIA, qui pointe des « dommages considérables » infligés à l’industrie de défense israélienne, touchant jusqu’à ses infrastructures critiques et ses centres de recherche les plus sensibles. Sur le front médiatique, Candace Owens, la voix conservatrice américaine connue pour ses prises de position tranchantes, a porté un réquisitoire cinglant au micro de Piers Morgan. « Netanyahou mène une politique de terreur contre tous ses voisins », a-t-elle dénoncé, avant d’ajouter cette phrase qui a fait le tour des réseaux sociaux : « Si changement de régime il doit y avoir, ce serait en Israël, pas en Iran. »

Le New York Times, jette une lumière crue sur les méthodes moralement contestables du Mossad. L’agence de renseignement israélienne aurait tenté un chantage grotesque sur un haut gradé, promettant d’épargner sa vie en échange de sa trahison. La suite a tourné au fiasco : ce général, a refusé de céder au chantage, ridiculisant les communiqués triomphalistes de Tel-Aviv. Ce fiasco soulève une question fondamentale : le modèle de guerre israélien, rodé contre des forces asymétriques comme le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza ou les loyalistes syriens, montre-t-il ses limites face à une armée conventionnelle de la stature de l’Iran ? La réponse semble s’imposer d’elle-même. Quant aux déclarations tonitruantes de Donald Trump sur l’anéantissement du programme nucléaire iranien, elles se heurtent à la réalité des rapports confidentiels. La Defense Intelligence Agency elle-même reconnaît que si les frappes ont partiellement ralenti les activités, l’essentiel des stocks d’uranium avait été judicieusement déplacé avant les attaques. Un camouflet de plus pour une stratégie israélienne qui, décidément, a vu son bluff être déjoué en plein jour.

L’ampleur des dégâts

L’opération iranienne « Véritable Promesse » a infligé à Israël une blessure dont l’État hébreu ne se relèvera pas de sitôt. Derrière le rideau de fumée des communiqués triomphants, c’est un désastre stratégique qui se dessine : une défaite militaire, technologique et diplomatique, aussi humiliante qu’inattendue. Le Dôme de Fer ou Dôme de Verre s’est révélé un mythe vendu comme impénétrable. Il a volé en éclats sous le déluge de feu iranien. Les chiffres, froids et implacables, disent tout : à peine 63% de missiles interceptés selon Janes Defense Weekly, loin des 90% brandis comme un totem par Tel-Aviv. Les bases de Nevatim, où dorment les précieux F-35, ont été touchées. Dimona, le cœur nucléaire israélien, a tremblé sous l’impact des drones Shahid. Quant au siège du Mossad à Tel Aviv, frappé par un missile hypersonique, il a symbolisé l’effondrement d’une invincibilité fantasmée. Le Dôme de Fer n’a pas tenu. Il a craqué.

La supplique diplomatique de Netanyahou

Dans l’ombre, loin des caméras, c’est la panique. Benyamin Netanyahou, l’homme qui promettait d’anéantir l’Iran en sept jours, a passé trois appels désespérés à la Maison-Blanche en 48 heures. Le Washington Post l’a révélé, le New York Times l’a confirmé : l’armée israélienne, à bout de souffle, s’est vu refuser le feu vert pour une contre-attaque massive. Trop risqué. Trop dangereux. Trump lui-même a lâché, mi-agacé, mi-méprisant : « Bibi sait que nous avons fait le maximum. Maintenant, c’est à lui de montrer de la sagesse. » Traduction : la guerre, c’est fini. Le Wall Street Journal a levé le voile sur l’impensable : au septième jour des hostilités, 40% des intercepteurs israéliens étaient déjà épuisés. Les stocks de munitions guidées, n’avaient assez de réserve que pour deux semaines, pas plus. Les États-Unis ont dû organiser un pont aérien en urgence, déversant des missiles Patriot et Arrow pour colmater les brèches. L’ironie est cruelle : Israël, maître incontesté de la guerre asymétrique, s’est retrouvé à genoux face à un adversaire de taille égale.

L’Iran, chirurgical mais ferme

Contrairement aux cris d’orfraie israéliens sur des « frappes barbares contre des civils », la réalité est bien plus subtile. Le bâtiment détruit près de l’hôpital Tel HaShomer était un centre de cyberrenseignement de l’Unité 8200, comme l’ont prouvé les images satellites de Maxar. L’absence d’alerte rouge cette nuit-là en dit long : Tel-Aviv savait que l’hôpital n’était pas la cible. L’Iran, dans une démonstration de précision glaçante, souligne n’avoir visé que des objectifs militaires. Une réponse mesurée, mais cinglante, à l’attaque israélienne contre Natanz.

La liste qui tue : quand l’Iran frappe au cœur du complexe militaro-israélien

Les frappes iraniennes ont tracé une ligne rouge sang à travers le territoire israélien, pulvérisant méthodiquement les symboles de sa puissance. Nevatim, Ramon, Haïfa – ces noms résonnent désormais comme autant de cicatrices béantes sur le corps de l’appareil militaire israélien, où des F-35 valant des centaines de millions se sont transformés en amas de tôle froissée. Plus au nord, les usines de Rafael Defense et les installations de l’IEC ont tremblé sous les impacts, paralysant momentanément cette machine de guerre si fière de sa supériorité technologique. Le terminal gazier de Tamar, joyau énergétique israélien, a vu son précieux flux s’interrompre brutalement. Quant au Mossad et à sa célèbre Unité 8200, ces temples du renseignement israélien, ils ont été violemment ramenés à la réalité – leurs murs éventrés exposant au grand jour la vulnérabilité d’un système qui se croyait inviolable. Chaque cratère laissé par les missiles iraniens raconte une histoire, chaque panache de fumée dessine dans le ciel un message clair : l’ère de l’impunité israélienne est révolue.

La fin d’un mythe stratégique

La leçon est cruelle pour Tel-Aviv, aussi brutale qu’incontestable. Ce Dôme de Fer tant vanté, présenté comme le rempart ultime, n’aura finalement été qu’un château de cartes balayé par la tempête. L’armée israélienne, si efficace dans ses campagnes de punition contre des adversaires désorganisés, s’est révélée démunie face à un ennemi capable de frapper avec précision et détermination. Netanyahou, le faucon devenu suppliant, a dû quémander l’aide américaine, son prestige en lambeaux. L’Iran, quant à lui, a démontré avec une froide efficacité qu’il maîtrisait parfaitement l’art de la guerre moderne – frapper fort sans sombrer dans la barbarie, atteindre des cibles stratégiques sans massacres inutiles, envoyer un message sans provoquer l’escalade. Trois réalités désormais incontournables : Téhéran peut toucher Israël au cœur, possède une technologie militaire de pointe, et fait preuve d’une retenue calculée. FAFO. Fuck Around, Find Out. Israël a joué avec le feu en provoquant l’Iran, et c’est aujourd’hui ses propres certitudes qui partent en fumée. Les règles du jeu ont changé, et Tel-Aviv devra désormais composer avec un adversaire qui ne se contente plus de subir.

L’agression du 13 juin 2025 contre l’Iran : Quand la force écrase le droit

La Charte des Nations Unies est claire : l’usage de la force contre un État souverain est interdit, sauf en cas de légitime défense immédiate ou avec l’aval du Conseil de sécurité. Or, l’agression israélo-américaine ne répondait à aucune de ces conditions. Aucune résolution n’a autorisé ces frappes, et l’Iran ne menaçait pas directement Israël au moment de l’attaque.

Pire encore, les bombardements ont visé des sites nucléaires civils, pourtant protégés par le Protocole additionnel I des Conventions de Genève. Un texte qu’Israël n’a jamais signé, contrairement à l’Iran. En prenant pour cible des installations comme Fordo, Natanz ou Ispahan, les frappes ont délibérément ignoré le risque de catastrophe humanitaire et écologique. L’implication de Trump dénote d’une duplicité américaine, qui négocie d’une main et frappe de l’autre. Au moment même où des pourparlers secrets, sous médiation omanaise, tentaient de désamorcer la crise, Washington planifiait en coulisses ces frappes dévastatrices. Une trahison diplomatique qui a anéanti des mois d’efforts et jeté un discrédit profond sur la parole américaine. Cette stratégie du double jeu rappelle sinistrement d’autres épisodes de l’histoire récente : l’Irak de Saddam Hussein, la Libye de Kadhafi, l’Afghanistan des talibans – tous ont été attaqués ou déstabilisés alors qu’ils avaient renoncé (ou n’avaient jamais acquis) l’arme nucléaire. À l’inverse, des pays comme la Corée du Nord, dotés de l’atome, n’ont jamais subi et ne subiront jamais d’invasion.

La sanctuarisation nucléaire : Une tentation mortifère

Le message est clair : dans un monde où la force prime sur le droit, la possession de l’arme atomique devient la seule garantie de survie. L’agression du 13 dernier risque d’accélérer une course à la nucléarisation déjà bien engagée. Pourquoi un État renoncerait-il à l’arme ultime si c’est la seule façon d’échapper aux frappes préventives ? António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a parlé d’un « tournant dangereux ». L’AIEA, de son côté, alerte sur les risques de contamination radioactive après les frappes sur les sites iraniens. Mais au-delà des conséquences immédiates, c’est l’effondrement du système multilatéral qui se profile. Cette attaque ne marque pas seulement une escalade militaire. Elle signe l’échec des mécanismes de sécurité collective et légitime la loi du plus fort. Si les États ne peuvent plus compter sur le droit international pour les protéger, ils se tourneront vers la dissuasion nucléaire – avec tous les risques de prolifération et d’embrasement que cela implique. La communauté internationale doit réagir, sous peine de voir se multiplier les conflits asymétriques et les violations en chaîne de la souveraineté des États. Sinon, le 13 juin 2025 ne sera pas une exception, mais la nouvelle norme.

La Chute du Gendarme : comment l’arrogance occidentale a forgé sa propre défaite : l’Iran, premier domino d’un monde qui refuse de plier ou le début du déclin de l’ordre occidental en temps réel

Le Sud Global ne s’est pas tu. Il s’est réjoui — parfois bruyamment, souvent dignement — de la déconfiture militaire et politique infligée à Israël et à son parrain impérial, les États-Unis, par un Iran que beaucoup souhaitaient déjà démantelé. De Dakar à Caracas, de Lahore à Johannesburg, c’est une lueur d’espoir qui s’est allumée dans le ciel diplomatique du multilatéralisme. Une gifle infligée à un bloc occidental trop longtemps convaincu de son droit de remodeler le monde selon ses intérêts, et surtout, selon ses violences. L’échec de l’opération israélo-américaine de juin 2025 n’est pas qu’un revers tactique. C’est une rupture narrative. Une fissure dans le récit hégémonique. Car ce récit, jusqu’alors, se jouait sur un mode bien rôdé : on désigne un ennemi — trop souverain, trop indépendant, trop récalcitrant — on lui colle l’étiquette de menace, puis on l’étrangle diplomatiquement avant de l’anéantir militairement, sous couvert d’un droit international que l’on invoque sans jamais s’y soumettre. Le monde entier se souvient de l’Irak de 2003, la Libye de 2011, l’Afghanistan sur deux décennies. Trois pays pulvérisés au nom du bien, puis abandonnés dans l’ombre du chaos. Dans chacun de ces cas, la machine de guerre américaine s’est mise en branle pour détruire, pour piller, pour redessiner à sa convenance les lignes politiques d’un territoire devenu vassalisé. Et à chaque fois, ce fut un pays non nucléaire, isolé, incapable de se sanctuariser. Une cible facile. Un cadavre utile.

C’est là que l’Iran fait figure d’exception. Non pas parce qu’il possède l’arme atomique — il ne l’a pas. Mais parce qu’il a su construire une dissuasion conventionnelle crédible, suffisante pour tenir tête à ceux qui pensaient le faire plier en 48 heures. Ce que Tel-Aviv et Washington ont découvert en juin 2025, c’est que le monde a changé, que les bastions du Sud Global ne s’effondrent plus si facilement, et que la logique unipolaire qui justifiait toute ingérence est désormais contestée, dans les discours comme sur les champs de bataille.

La Chine et la Russie observent. Elles n’applaudissent pas, elles calculent. La Chine, en particulier, voit dans l’affaiblissement militaire américain un signal fort : l’heure approche où Taiwan pourra être réintégrée sans que l’Amérique ne soit en mesure d’intervenir autrement que par des déclarations atones. Comment une puissance qui supplie ses alliés de fournir des munitions à Israël pourrait-elle soutenir simultanément deux conflits de haute intensité ? Comment l’armée la plus coûteuse du monde peut-elle se retrouver paralysée par une guerre de douze jours face à une puissance régionale non alignée ? Le message circule dans les chancelleries du Sud : les États-Unis ne sont pas invincibles, Israël n’est pas intouchable, et le droit international ne doit plus être une variable d’ajustement entre les mains des faiseurs de guerre. L’agression contre l’Iran, sans mandat du Conseil de sécurité, sans provocation directe, sans légitimité diplomatique, n’a fait que cristalliser le sentiment qu’un monde plus juste ne pourra émerger qu’en résistant à l’arrogance institutionnelle de l’Occident. Le vrai danger aujourd’hui, ce n’est pas l’Iran, mais l’obsession de le transformer en nouvelle Libye. De le morceler, de le rendre gouvernable par marionnettes, de piller ses ressources sous prétexte de pacification. Mais l’échec de cette guerre, le coût diplomatique imposé à Tel-Aviv, le recul stratégique de Washington, tout cela dessine une contre-offensive morale et politique qui redonne au Sud Global une voix qu’il n’avait plus osé élever. La guerre n’est jamais une solution. Mais parfois, une guerre ratée devient le point d’origine d’un nouvel ordre. Et cette fois, l’ordre pourrait ne plus avoir Washington pour capitale.

La guerre préventive : une dérive dangereuse contre le droit international

Dans une époque marquée par l’instabilité géopolitique et la montée des doctrines sécuritaires, certains États voudraient revendiquer leur droit d’attaquer avant d’être attaqués. Mais ce principe, connu sous le nom de guerre préventive, relève bien plus de la stratégie de puissance que du droit. Et c’est justement là que le bât blesse. Au regard du droit international, la guerre préventive ne tient pas debout. Au risque de se répéter, il faut absolument insister sur le fait que la Charte des Nations Unies est on ne peut plus claire : la force ne peut être employée qu’en cas de légitime défense face à une attaque armée, ou sur décision du Conseil de sécurité. Or, frapper un ennemi potentiel sur la base d’intentions supposées, c’est franchir une ligne rouge. C’est substituer l’intuition au fait, la spéculation au droit. Pire encore, cette logique sape le principe même de souveraineté des États, pierre angulaire du système international. Si chaque pays pouvait invoquer une « menace future » pour justifier une invasion, le monde sombrerait dans un chaos où la loi du plus fort remplacerait le droit.

Un risque de prolifération incontrôlable

Reconnaître la guerre préventive comme légitime, c’est ouvrir la boîte de Pandore : donner carte blanche aux États pour attaquer sous prétexte de menace future. Si les États-Unis ou la Russie s’arrogent ce droit, pourquoi pas l’Iran, la Corée du Nord ou Israël, ou même les pays colonisateurs européens qui lorgnent encore les richesses africaines qui les échappent, notamment dans la Confédération des États du Sahel ? Chaque puissance y trouverait une justification pour ses propres ambitions expansionnistes ou sécuritaires. C’est fragiliser le système multilatéral, marginaliser les instances internationales, et surtout, transformer le monde en terrain d’affrontements anticipés et jamais justifiés. La diplomatie et la médiation, déjà mises à mal par les tensions actuelles, deviendraient des options secondaires, reléguées derrière la logique de la force brute.

L’alternative existe : renforcer le droit, pas l’affaiblir

Face aux menaces réelles — qu’elles viennent du terrorisme, des armes de destruction massive ou des régimes autoritaires —, la réponse ne peut être l’arbitraire. Les mécanismes existent : renforcement des inspections internationales, sanctions ciblées, coopération renforcée entre services de renseignement. La Cour pénale internationale (CPI) et les tribunaux spécialisés peuvent aussi jouer un rôle pour poursuivre les responsables de crimes avant qu’ils ne passent à l’acte.

Mais pour cela, il faut croire en l’efficacité du droit plutôt qu’en celle des missiles. Non, la guerre préventive n’est pas un outil juridique. C’est une échappatoire politique, une entorse au droit, un danger pour la paix mondiale. L’histoire nous l’a déjà enseigné : les guerres menées au nom de la sécurité finissent souvent par créer plus d’insécurité. Si le monde veut éviter un avenir où chaque État se fait juge, jury et bourreau, il doit rejeter cette doctrine avant qu’elle ne devienne la norme. La véritable prévention, c’est celle qui passe par le droit, pas par les armes.

 

Par Goïkoya Kolié, notre partenaire, juriste , Canada

 

 

 

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