Lucien Guilao viré : Trois ans d’échecs à la tête de la LGFP

0
55

L’ère Lucien Guilao se termine sur un constat d’échec. Mercredi 24 septembre, la Fédération guinéenne de football a officialisé son éviction de la présidence de la Ligue guinéenne de football professionnel (LGFP), mettant fin à trois années de gestion controversée qui auront fragilisé durablement l’institution.

Le mandat de Guilao restera dans les annales comme une succession de rendez-vous manqués. Le retard chronique dans le lancement de la saison 2025-2026 illustre parfaitement les dysfonctionnements de sa direction. Alors que les championnats africains battent leur plein, la Guinée peine encore à mobiliser ses clubs autour d’un calendrier cohérent.

Plus grave encore, l’ancien dirigeant n’aura jamais réussi à attirer un sponsor majeur, laissant la LGFP dans un état de précarité financière alarmant, selon Conakryinfo.

Cette carence économique a directement impacté la qualité du spectacle sportif, reléguant le football guinéen au rang de parent pauvre de la sous-région.

Mais le véritable poison du mandat Guilao aura été sa dérive politicienne. Autoproclamé « ancien joueur professionnel », l’homme s’est davantage illustré dans les couloirs du pouvoir que sur les terrains de football. Sa quête effrénée de postes et d’influence politique a progressivement éloigné de ses responsabilités premières.

Cette obsession pour les cercles de décision a créé un fossé béant entre la direction de la LGFP et les clubs. Ces derniers ont multiplié les signaux d’alarme, dénonçant une gestion opaque et des priorités mal hiérarchisées. Guilao semblait plus préoccupé par son agenda personnel que par la résolution des problèmes structurels du football national.

Le successeur de Guilao, Mamady Diomandé, hérite d’une situation particulièrement délicate. Ancien secrétaire général de la LGFP, il connaît intimement les rouages de l’institution, mais aussi l’ampleur des dégâts à réparer.

La crédibilité de la Ligue s’est érodée au fil des mois. Les clubs, lassés par les promesses non tenues et les retards à répétition, réclament désormais une réforme en profondeur. L’absence de visibilité médiatique du championnat et la désaffection progressive du public témoignent d’une institution à la dérive.

Pour Diomandé, l’urgence sera de restaurer la confiance des acteurs du football guinéen. Le nouveau président devra rapidement démontrer que la LGFP peut redevenir un outil au service du développement sportif, et non plus un tremplin politique pour ses dirigeants.

La recherche de partenaires financiers, l’amélioration de l’organisation des compétitions et la réconciliation avec les clubs constituent autant de chantiers prioritaires. Des défis que Lucien Guilao n’aura jamais su relever, trop occupé à cultiver ses ambitions personnelles.

L’éviction de Guilao marque peut-être la fin d’une époque où les responsables sportifs pouvaient impunément détourner leur mission première. Le football guinéen mérite mieux que des dirigeants plus soucieux de leur carrière politique que de l’avenir de leur sport.

Reste à voir si cette leçon sera retenue par les futurs dirigeants du football national.

Minkael Barry 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici