L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo refuse de plier face aux injonctions du ministère de l’Administration du territoire. Dans une longue lettre adressée au Général Ibrahima Khalil Condé, le parti maintient fermement l’organisation de son congrès prévu le 6 juillet prochain.
Une décision « partiale et illégale »
Cellou Dalein Diallo ne mâche pas ses mots. Il accuse le ministre d’avoir pris une décision « partiale » en se basant uniquement sur les allégations du « Mouvement des Réformateurs » dirigé par Ousmane Gaoual Diallo, sans solliciter la version de l’UFDG. « Cette façon de faire n’est pas équitable et constitue un parti pris manifeste en faveur d’un mouvement qui n’a aucune existence juridique », écrit-il.
Le leader de l’UFDG souligne que le ministre qualifie lui-même ces irrégularités de « présumées », ce qui aurait dû l’amener à entendre toutes les parties avant toute décision. Pour Diallo, cette injonction viole le principe d’équité qui doit guider l’action administrative.
Un jugement bafoué
L’argument le plus fort de l’UFDG porte sur l’aspect juridique. Le parti rappelle que le Tribunal de Première Instance de Dixinn a rendu le 23 mai dernier un jugement autorisant l’organisation du congrès. Cette partie du jugement, n’ayant fait l’objet d’aucun appel, est devenue définitive et exécutoire.
« En enjoignant l’UFDG de suspendre l’organisation de son congrès, vous avez violé le jugement », martèle Cellou Dalein, accusant le ministre de remettre en cause la séparation des pouvoirs garantie par la Charte de la Transition.
L’autonomie des partis en jeu
L’UFDG dénonce également une « immixtion illégale » du ministre dans les affaires internes du parti. Selon Diallo, les litiges entre membres d’un parti se règlent conformément aux statuts internes, et en cas d’échec, par l’autorité judiciaire, non par le ministre.
Le parti conteste par ailleurs l’existence juridique du « Mouvement des Réformateurs », dont les membres auraient « renoncé aux valeurs fondatrices de l’UFDG ».
Un défi assumé
Malgré les menaces et les pressions, l’UFDG maintient sa position. Le parti se dit « juridiquement fondé » à organiser son congrès et appelle le ministre à « revenir sur ses décisions » pour permettre la tenue de l’événement le 6 juillet.
Cette confrontation illustre les tensions politiques qui persistent en Guinée, où les partis d’opposition continuent de revendiquer leurs droits face à une administration qu’ils jugent partiale. L’issue de ce bras de fer sera scrutée de près par la classe politique guinéenne.
Sekou Sylla