Accueil CULTURE Mali : l’artiste malienne Mariam Bah Lagaré et ses coaccusées libérés provisoirement
Après 35 jours de détention, les artistes maliennes Mariam Bah Lagaré, Babani Koné et Binguini Baghaka ont été remises en liberté provisoire ce jeudi matin. La décision a été rendue par le juge du Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre la cybercriminalité. Leur libération intervient un mois avant le début de leurs procès respectifs, prévus les 29 septembre et 6 octobre prochains.
L’affaire a éclaté en juillet 2025, à la suite de la circulation massive sur les réseaux sociaux d’échanges virulents entre les trois artistes. Des vidéos et publications au contenu jugé cru et choquant pour une partie de l’opinion publique ont conduit le procureur Adama Coulibaly à ordonner leur placement sous mandat de dépôt le 22 juillet. Elles sont poursuivies pour « injures réciproques aggravées » et « atteinte aux mœurs ».
C’est la première fois que des figures aussi emblématiques de la scène culturelle malienne sont mises en cause pour de tels faits.
Cette affaire symbolise la volonté de la justice malienne de sévir face à la banalisation des violences verbales en ligne.
Le Pôle national anticybercriminalité a ainsi envoyé un message clair : personne n’est au-dessus de la loi, pas même les icônes culturelles. Au-delà du choc médiatique, l’affaire soulève des questions sur la responsabilité sociale des artistes, dont la parole a un rôle éducatif et un impact sur les valeurs collectives.
Alors que leur libération provisoire a été accueillie avec soulagement par leurs proches et leurs fans, les répercussions sur leur carrière restent incertaines. Leurs audiences respectives se tiendront le 29 septembre pour Babani Koné et Mariam Bah Lagaré, et le 6 octobre pour Binguini Baghaka. Ce feuilleton judiciaire pourrait marquer un tournant pour la liberté d’expression et la responsabilité numérique au Mali.
Oumou Baillo Diallo