Mamadouba Sankhon : L’architecte des réformes du Port autonome de Conakry que les travailleurs veulent revoir aux commandes

0
4

Mamadouba Sankhon, ancien directeur général du Port autonome de Conakry, est une figure emblématique du secteur portuaire guinéen. Son nom circule à nouveau dans les conversations, tant dans les couloirs administratifs que sur les quais. Ce retour en grâce s’explique par la nostalgie grandissante des travailleurs pour un leadership capable et décisif.

Lorsque cet homme avait pris les rênes du port, le contexte était celui d’une structure en quête de réformes et de modernisation. Selon plusieurs agents ayant servi sous sa direction, il s’était donné pour mission de redynamiser une institution perçue, avant son arrivée, comme engourdie par des procédures obsolètes. Pour inverser cette tendance, Sankhon a agi sur plusieurs leviers : discipline administrative, formation des agents, réformes stratégiques, optimisation des services et réorganisation du fonctionnement interne.

Parmi les changements les plus salués par ses anciens collaborateurs figurent la refonte de certains services opérationnels, la clarification des responsabilités hiérarchiques et l’introduction de mécanismes de contrôle interne plus rigoureux. Les réalisations sous sa gouvernance parlent d’elles-mêmes : hausse des recettes de l’État grâce à une gestion optimisée, acquisition de deux remorqueurs et entretien régulier de la flottille du port, formation à l’étranger pour les travailleurs toutes catégories confondues, création de 582 emplois assortie d’une amélioration des conditions de vie des agents, suivi rigoureux de l’exécution des tâches et respect scrupuleux des règles administratives.

Au nom de la transparence, il s’était fermement opposé au contrat d’une société étrangère jugé défavorable, défendant ainsi l’intérêt national. Il a également dynamisé le transit malien en organisant une journée portes ouvertes ayant permis de mobiliser plus de 140 opérateurs économiques maliens à Conakry, consolidant ainsi le positionnement du port comme débouché naturel du Mali. L’ouverture d’un poste de transit au Mali a fluidifié les échanges transfrontaliers. Le déploiement de camions-citernes à l’intérieur du port a permis de prévenir les incendies, tandis que le renforcement du dispositif sécuritaire par un contrôle accru à tous les niveaux a restauré la confiance des usagers.

Ces réformes, encore évoquées aujourd’hui par les employés, auraient contribué – selon eux – à alléger les lourdeurs administratives, à accélérer le traitement des dossiers et à mieux encadrer le fonctionnement portuaire. Pour nombre d’agents, sa gestion fut marquée par un retour à la rigueur professionnelle, une meilleure cohésion des équipes et un suivi plus strict des performances. Ceux qui l’ont côtoyé dépeignent un dirigeant exigeant, parfois perçu comme strict, mais résolument orienté vers les résultats. « Avec M. Sankhon, chacun savait ce qu’il avait à faire. Il ne laissait rien au hasard, mais il savait reconnaître les efforts« , confie sous couvert d’anonymat un travailleur du port. Cette rigueur aurait permis de renforcer la culture professionnelle au sein de l’établissement, une dimension dont beaucoup regrettent aujourd’hui l’éclipse.

Mamadouba Sankhon est reconnu comme un homme intègre et compétent dont l’expertise rayonne bien au-delà des frontières guinéennes. Ce haut cadre a su désenclaver le secteur pour le rendre attractif et compétitif, s’imposant comme une référence dans la gouvernance portuaire en Guinée. Sous son magistère, le Port autonome de Conakry figurait dans le cercle fermé des meilleures infrastructures portuaires de la sous-région. Aucun pays voisin ne pouvait rivaliser dans ce domaine – une réalité, non une invention. À l’époque, le flux des affaires avait atteint un niveau remarquable, permettant au port de jouer pleinement son rôle de poumon économique du pays.

Si son nom revient avec une telle insistance parmi les travailleurs et dans l’opinion publique, c’est parce que ces derniers estiment que le Port autonome a besoin d’un nouveau souffle, d’une gestion stable et visionnaire. Dans ce climat d’incertitude et de ralentissement de certaines activités, ils voient en lui une figure capable de relancer les réformes, de restaurer la compétitivité, la discipline, la sécurité, le climat des affaires et de redonner confiance aux partenaires. Pour les agents portuaires, Mamadouba Sankhon symbolise une époque où les résultats étaient tangibles et où la hiérarchie assumait pleinement sa mission de pilotage.

De l’avis de plusieurs observateurs, le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, pourrait s’appuyer sur Mamadouba Sankhon en le nommant directeur général du Port autonome de Conakry. Ce cadre d’expérience serait en mesure de jouer un rôle déterminant dans la réalisation de la vision présidentielle pour le secteur portuaire guinéen.

Mamadou Bah ( Mathé)