Accueil ECONOMIE Mines : Retour à la vérité; comprendre l’affaire AXIS au-delà des discours
Le 14 mai 2025, un décret présidentiel lu à la télévision nationale par le Général Mamadi Doumbouya annonçait la révocation de plusieurs permis miniers, bouleversant l’écosystème du secteur extractif guinéen. Parmi les sociétés concernées, AXIS MINERALS RESOURCES SA, titulaire d’un permis d’exploitation industrielle dans les préfectures de Boffa et Firia, a rapidement attiré l’attention, alimentant une vague de polémiques dans les médias.
Grâce à son influence locale et à des stratagèmes discrets, Kanté aurait pris le contrôle unilatéral d’AGB2A, la gestion des comptes bancaires, l’autorité de la directrice générale Zhang Jun, et les recettes issues de la vente de bauxite entre 2020 et 2021.
Plus de 20 millions de dollars de revenus destinés aux opérations logistiques ont disparu, selon nos sources. Des contrats frauduleux, des détournements et une gestion totalement opaque ont fini par provoquer l’explosion du partenariat avec SD Mining, officialisée le 28 février 2022.
Suite à la séparation, SD Mining et GIC ont repris chacun leurs zones minières. Mais la trajectoire des deux entités a divergé radicalement :
. SD Mining devient en moins de trois ans le 2e plus grand exportateur de bauxite en Guinée :
• 1,5 million de tonnes en 2022
• 9 millions en 2023
• 20 millions en 2024
• Et déjà plus de 15 millions au premier semestre 2025
L’entreprise a contribué à hauteur de 120 millions USD en recettes fiscales en 2024, créé plus de 3 500 emplois, et mis en place des infrastructures sociales modernes à Boffa.
. GIC, de son côté, sans capacité technique ni ressources, sous-loue illégalement ses titres miniers à Sinohydro 11 et au Groupe Gaoding. Cette pratique est formellement interdite par le Code minier guinéen. GIC, qui prétend publiquement avoir investi 300 millions USD, tarde à payer ses sous-traitants et n’a, selon l’enquête ministérielle, aucune contribution significative à l’économie nationale.
En mai 2025, une mission conjointe des ministères des Mines, du Travail et de la Fonction publique a inspecté les projets de SD Mining et de GIC. Le rapport est sans appel :
• Les données de GIC sont incohérentes, mensongères, non vérifiables ;
• SD Mining, en revanche, remplit toutes ses obligations sociales et fiscales, avec des conditions de travail exemplaires pour les employés locaux.
La récente révocation du permis d’AXIS relance la question cruciale de la propriété légitime du projet. Mais au-delà des manipulations médiatiques et des ambitions personnelles, la Guinée a besoin de transparence, de partenaires crédibles et de résultats concrets.
Les spéculateurs de l’ombre ne doivent plus avoir voix au chapitre. Ce sont les entreprises performantes, créatrices de valeur et respectueuses de la loi, comme SD Mining, qui doivent bénéficier du soutien de l’État et de la confiance des citoyens.
La politique minière du gouvernement guinéen a toujours visé à attirer des investisseurs sérieux et à garantir une redistribution équitable des richesses nationales. Les pratiques d’appropriation frauduleuse et de « gants blancs » appartiennent à un passé révolu.
Par Lansana Yansané