Molota, berceau de l’énergie guinéenne : Namory Camara, cousin de N’Famara Keïta, prend le relais 46 ans après

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Quarante-six ans après la nomination de N’Famara Keïta, figure marquante du régime de Sékou Touré, au poste de ministre de l’Énergie, c’est un autre fils de Molota ( Kindia), son cousin, Namory Camara qui prend les rênes de ce portefeuille stratégique.

 Nommé par le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, le mardi 29 juillet 2025, cette nomination marque non seulement une continuité géographique et familiale, mais aussi une réaffirmation de l’importance des compétences techniques au service du développement énergétique guinéen.

N’Famara Keïta, économiste et homme politique de premier plan, avait été nommé ministre de l’Énergie et du Konkouré en juin 1979. Son mandat fut marqué par un engagement profond dans le développement du barrage de Konkouré, une infrastructure cruciale pour l’autosuffisance électrique et l’industrialisation de la Guinée.

Sa vision dépassait la simple gestion : il percevait le secteur énergétique comme un levier fondamental pour le progrès économique national.

Il est important de souligner que si l’énergie a toujours été une composante essentielle des portefeuilles ministériels guinéens, souvent intégrée à des ministères plus larges comme l’Économie ou l’Industrie (à l’instar d’Ismaël Touré dans les années 1960-1970), la nomination de N’Famara Keïta en 1979 a marqué un tournant singulier.

Il fut le premier à diriger un ministère spécifiquement dédié à l’Énergie. Cela, en signalant une volonté accrue de structurer et de développer ce secteur de manière stratégique et autonome à partir de cette période.

Les réalisations de N’Famara Keïta sont multiples et résonnent encore aujourd’hui. Il fut l’artisan de la mise en place et de l’encadrement de projets énergétiques structurants pour la Guinée.

Son action dans le domaine énergétique a ainsi posé des bases solides pour la production d’électricité et a contribué à structurer ce secteur comme une priorité stratégique pour la Guinée moderne.

C’est dans ce cadre que N’Famara Keïta, au début des années 1980, avait signé un accord avec la Yougoslavie pour l’électrification rurale des zones de Friguiagbé, Damakanya et Molota, toutes des sous-préfectures prépondérantes de Kindia aujourd’hui.

Ce projet essentiel pour le développement local a finalement été finalisé en octobre 1987, après la chute du régime de Sékou Touré le 26 mars 1984 et la mort de N’Famara Keïta le 2 septembre de la même année.

Avant même ce rôle ministériel, N’Famara Keïta avait joué un rôle déterminant dans la création et la structuration de l’armée nationale guinéenne, prônant son intégration dans le développement économique à travers des activités productives.

 Il incarnait ainsi une approche holistique, alliant sécurité nationale et croissance économique intégrée. Sa nomination visait alors à placer le développement énergétique au cœur des priorités nationales, notamment par la mise en place d’infrastructures exploitant les vastes ressources hydroélectriques du pays, particulièrement dans la région du Konkouré.

Aujourd’hui, Namory Camara, ingénieur électro-énergétique de formation et ancien directeur général de la Société de gestion de l’aéroport de Conakry (SOGEAC), s’inscrit avec honneur dans cette lignée familiale et professionnelle.

Sa nomination à la tête du ministère de l’Énergie, au sein du gouvernement dirigé par le Premier ministre Bah Oury, témoigne de la volonté de miser sur l’expertise technique pour redynamiser un secteur capital.

Cette succession, à plus de quatre décennies d’intervalle, souligne le rôle singulier de Molota dans l’histoire énergétique guinéenne, offrant au pays deux figures essentielles issues de la même famille pour son développement.

 La désignation de Namory Camara perpétue cette tradition d’une vision intégrée, où le secteur énergétique est perçu comme un moteur essentiel de la croissance nationale et du développement durable.

Par Minkailou Barry

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