Ouganda : le chef de l’opposition Bobi Wine blessé à une jambe, la police ouvre une enquête

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Les partisans de l’opposant ougandais Bobi Wine ont annoncé qu’il a été blessé mardi à une jambe « par un tir de la police », qui enquête, des officiers affirmant qu’il aurait « trébuché en montant dans son véhicule ».

Versions divergentes sur la blessure de Bobi Wine. Le chef de l’opposition en Ouganda a été blessé à la jambe, mardi 3 septembre, ses partisans affirmant que cela a été provoqué « par un tir de la police » et des officiers expliquant, pour leur part, qu’il aurait « trébuché en montant dans son véhicule ».

 

L’ancien chanteur, âgé de 42 ans, est le visage de l’opposition au régime du président Yoweri Museveni, qui tient le pays d’une main de fer depuis 1986. Il a été arrêté ou assigné à résidence à de multiples reprises ces dernières années.

 

Les faits se sont déroulés mardi en fin de journée à Bulindo, localité située à une vingtaine de kilomètres de la capitale Kampala, où Bobi Wine rendait visite à l’un de ses avocats.

 

Un premier message posté sur le compte officiel du leader de la Plateforme d’unité nationale (NUP) a annoncé qu’il avait été « transporté en urgence à l’hôpital » après avoir « été blessé à la jambe par un tir de la police ».

 

« La police et l’armée, sous le commandement d’un certain Twesigye, ont encerclé nos véhicules et ont commencé à tirer des balles réelles, des grenades lacrymogènes et d’autres projectiles », a ensuite détaillé un deuxième message.

 

« Dans l’opération, notre président Bobi Wine, qui était clairement visé, a été blessé à la jambe par un tir », ajoute-t-il, en dénonçant « une nouvelle tentative contre la vie de notre président menée par le régime de Museveni ».

 

Bobi Wine et son équipe « se sont lancés dans une procession », selon la police

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré Bobi Wine, conscient, la jambe gauche ensanglantée, en train d’être évacué par des partisans.

 

La police a de son côté affirmé dans un communiqué qu’après la visite à son avocat, Bobi Wine « et son équipe sont sortis de leurs voitures et se sont lancés dans une procession jusqu’à la ville de Bulindo ».

 

« La police lui a déconseillé de le faire. Malgré leurs recommandations, il a insisté pour continuer et bloquer la route, ce qui a conduit la police à intervenir », ajoute-t-elle.

 

« Les policiers sur place affirment qu’il a trébuché en montant dans son véhicule, ce qui a provoqué sa blessure, tandis que (Bobi Wine) et son équipe affirment qu’il a été blessé par balle », poursuit la police, annonçant l’ouverture d’une enquête.

 

« Préoccupation » des États-Unis

À Washington, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a exprimé la « préoccupation » des États-Unis face au « rétrécissement de l’espace démocratique en Ouganda ».

 

« Le harcèlement des voix de l’opposition et la poursuite des violations des droits de l’Homme nuisent aux perspectives de progrès de l’Ouganda et à son partenariat avec la communauté internationale », a-t-il ajouté.

 

Bobi Wine est la bête noire du régime de Yoweri Museveni.

France 24