Accueil CULTURE Paiement des droits d’auteur en Guinée : vers une gestion plus moderne...
Le Bureau Guinéen du Droit d’Auteur (BGDA) a officiellement lancé, mardi 26 août 2025, la campagne de paiement des droits d’auteur pour l’exercice 2024. Cette initiative marque un tournant majeur pour les artistes et créateurs guinéens, avec l’ambition de moderniser et de sécuriser la rémunération des ayants droit.
Le Directeur général du BGDA, Moussa Fofana, a souligné l’importance de cette opération, qu’il a inscrite dans une logique de redevabilité, de responsabilité et de transparence. Les réformes mises en place reposent sur trois piliers : la modernisation des procédures, la diversification des droits et la transparence comme ligne de conduite.
Pour l’année 2024, le BGDA a élargi les catégories de droits concernées par le paiement. En plus du Droit d’Exécution Publique (DEP) et du Droit des Déambulations Sonores, le paiement inclut désormais le Droit des Tonalités d’Attente Téléphoniques, couvrant une période allant du troisième trimestre 2023 au quatrième trimestre 2024.
Afin de garantir une traçabilité sans faille, le processus de paiement a été entièrement dématérialisé. Fini les règlements en espèces qui posaient des problèmes de sécurité et de transparence. Désormais, les paiements s’effectueront exclusivement par virement bancaire ou via les plateformes de paiement mobile agréées (Orange Money, Soutra Money, Kulu).
Pour bénéficier de ce versement, les artistes doivent remplir deux conditions essentielles. D’abord, ils doivent s’assurer que leurs œuvres sont correctement déclarées auprès de la Direction de la documentation générale du BGDA. Ensuite, ils doivent valider leur mode de paiement auprès des services de l’institution. Ces formalités, loin d’être de simples contraintes administratives, visent à garantir que chaque paiement est lié à une œuvre exploitée et déclarée.
Le président de la Fédération nationale des comédiens de Guinée (FENACOGUI), Mohamed Soumah Damas, a insisté sur la responsabilité des artistes. Selon lui, être artiste ne donne pas automatiquement droit à une rémunération. Seules les œuvres de qualité, dûment enregistrées et exploitées, peuvent donner lieu à des droits. Il a également appelé à une meilleure vulgarisation des informations pour que les artistes s’approprient pleinement ce nouveau système.
Au nom du ministre de la Culture et de l’Artisanat, le chef de cabinet Thierno Hamidou Bah a salué les efforts du BGDA, soulignant que cette réforme a pour objectif de garantir que la création artistique et littéraire soit justement rémunérée en Guinée. Il a rappelé que le nombre de droits reconnus est passé de trois à onze, ce qui témoigne de la volonté du ministère d’adapter le système de gestion collective aux réalités numériques et de défendre les créateurs.
Ce nouveau mode de fonctionnement marque la fin d’un ancien système et l’avènement d’une gestion rigoureuse, équitable et inclusive des droits d’auteur. Un grand pas pour l’industrie culturelle guinéenne.
Minkael Barry