Présidentielle guinéenne : Mamadi Doumbouya beneficie du soutien du monde rural

La Maison de la presse de Guinée a accueilli ce samedi une rencontre au cours de laquelle le Mouvement Voix des Paysans a exposé les fondements de son soutien au président de la transition, candidat à l’élection présidentielle de décembre.

Devant un parterre de journalistes et une forêtde caméras , la structure a organisé une conférence sur le thème « Socle de la Nation, la voix des paysans », articulée autour de deux interventions majeures.

Aboubacar Dansoko, vice-président du mouvement, a pris la parole pour expliciter la démarche de l’organisation.

Loin des déclarations de principe, le responsable paysan a privilégié une approche argumentée, fondée sur l’évaluation des politiques publiques concernant le secteur agricole.

Selon lui, la décision découle d’un examen approfondi des différentes orientations politiques proposées.

« Nous avons procédé à une étude comparative des programmes et des réalisations concrètes », a-t-il expliqué, soulignant que le monde rural attend des mesures tangibles plutôt que des promesses.

Le vice-président a mis en avant plusieurs éléments qu’il considère comme déterminants.

Parmi ceux-ci figure le processus de refondation institutionnelle initié depuis 2021, que l’organisation interprète comme une opportunité de repositionnement du secteur agricole dans les priorités nationales.

« Pendant longtemps, le monde rural a été considéré comme un réservoir électoral sans que ses problématiques spécifiques ne soient véritablement prises en compte », a analysé M. Dansoko, estimant qu’un changement d’approche s’est opéré ces dernières années.

L’intervenant a particulièrement insisté sur les retombées potentielles du mégaprojet minier Simandou pour le secteur agricole. Alors que ce programme est généralement associé à l’exploitation ferrifère, les acteurs paysans y voient une opportunité d’infrastructures de désenclavement et de transformation agricole.

« Les infrastructures de transport prévues dans le cadre de ce projet peuvent bénéficier directement aux zones de production agricole éloignées », a-t-il souligné, évoquant également les perspectives d’investissement dans l’irrigation et la mécanisation.

L’organisation paysanne a également valorisé l’accent mis sur l’autosuffisance alimentaire, considérée comme un enjeu de souveraineté nationale. « La capacité d’un pays à nourrir sa population constitue un indicateur fondamental d’indépendance« , a argumenté le vice-président.

Aboubacar Dansoko a conclu son intervention en qualifiant cet engagement de « partenariat stratégique » entre les acteurs du monde rural et les autorités, plutôt que d’un simple ralliement politique.

Cette mobilisation du secteur agricole intervient dans un contexte où plusieurs organisations professionnelles et corporatistes formalisent leurs positions avant le scrutin présidentiel prévu le mois prochain.

M. BARRY