Procès Ahmed Kanté : Une tentative de diversion contrecarrée par la fermeté du tribunal

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L’audience de ce lundi a, une fois de plus, mis en évidence la stratégie de la défense d’Ahmed Kanté, qui semble chercher à retarder l’issue du procès. Selon Maître Alkhaly Mohamed Touré, avocat de la partie civile, cette tactique repose sur des arguments juridiques fragiles et des interventions répétitives visant à ralentir la procédure. Certaines sources suggèrent que cette manœuvre pourrait être motivée par un éventuel remaniement au sein de la magistrature, susceptible d’entraîner une remise à zéro du dossier.

Le débat s’est principalement concentré sur une prétendue confusion entre Eurasian Resource et Eurasian Resource Mining. La défense d’Ahmed Kanté argue qu’ABC ne peut être la société mère d’Eurasian Resource Mining, car cette dernière a été créée avant ABC. Un raisonnement que les experts qualifient d’infondé sur le plan juridique.

 

Maître Alkhaly Mohamed Touré rappelle que, selon le droit des sociétés, une entreprise nouvellement créée peut tout à fait devenir la société mère d’une autre entité plus ancienne, à condition d’en détenir la majorité des parts. C’est précisément le cas ici : ABC, fondée en 2019, détient 100 % du capital social d’Eurasian Resource Mining, créée en 2017. Il ne fait donc aucun doute qu’ABC est bien la société mère.

Cette tentative de semer la confusion semble s’inscrire dans une stratégie plus large de la défense visant à détourner l’attention du cœur du dossier. Plutôt que de répondre aux accusations, les avocats d’Ahmed Kanté multiplient les interventions superflues pour ralentir la progression du procès.

 

La défense tente également d’associer cette affaire à Eurasian Resources, une autre société dont la concession minière se situe à Télimélé. Pourtant, Ahmed Kanté et ses co-accusés n’ont aucun lien juridique ou financier avec cette entreprise. Selon Maître Alkhaly Mohamed Touré, le conflit entre Alexandre Zotov et son ancien associé Almas Mynbaev n’a aucune incidence sur cette procédure. Cette confusion entretenue par la défense ne ferait que diluer le débat avec des arguments hors de propos.

 

Malgré ces tentatives de diversion, la partie civile est restée ferme et rigoureuse, permettant au tribunal de préserver la sérénité des débats. L’audience a permis de recentrer les discussions sur les éléments fondamentaux du dossier, notamment la création d’ABC, l’acquisition d’Eurasian Resource Mining et les paiements des contrats liés au projet.

La défense d’Ahmed Kanté semble vouloir exploiter d’éventuelles irrégularités dans la création d’ABC pour affaiblir l’accusation. Or, comme l’a rappelé la partie civile, Alexandre Zotov a monté ce projet en collaboration avec ses consultants Kanté, Rogers et Lorcy, qui étaient parfaitement au courant de toutes les démarches et données du projet. Ce dernier a même participé, le 1er février 2019 à Pékin, à la réunion avec SD-Mining pour signer l’accord de financement du projet afin d’apporter les fonds nécessaires.

 

Tous les investissements initiaux avaient été réalisés, la construction était en cours et le reste de l’argent nécessaire était disponible et pour avoir accès au reste de l’argent nécessaire, il fallait créer une joint-venture avec SD Mining. Ils ont donc créé GIC qui remplace ABC dans la joint-venture avec SD Mining. Pour persuader les chinois de faire cela ils leur ont dit que GIC est la société de Zotov.

 

Les nombreux témoignages recueillis dans cette affaire confirment ces faits. De son côté, SD-Mining a clairement indiqué qu’Ahmed Kanté n’avait aucun droit sur ce projet, précisant qu’ils pensaient conclure un accord avec la structure de Zotov. C’est cette confusion qui a conduit à la procédure pénale en cours.

 

Alors que la défense continue d’user de manœuvres dilatoires, le tribunal, lui, reste inflexible et déterminé à mener les débats avec rigueur. Ce procès s’annonce déterminant pour la clarification des responsabilités et la résolution des différends liés à la création et aux pratiques de gestion d’ABC et Eurasian Resource Mining. L’issue de cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans le traitement des litiges économiques et juridiques dans le secteur minier.

 

 

 

O. Bangoura