RDC : Feu vert parlementaire pour poursuivre le ministre Mutamba dans l’affaire de la prison de Kisangani

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RDC : Feu vert parlementaire pour poursuivre le ministre Mutamba dans l'affaire de la prison de Kisangani

L’étau se resserre autour de Constant Mutamba. Le ministre de la Justice de la République démocratique du Congo fait désormais l’objet de poursuites judiciaires pour un détournement présumé de 19 millions de dollars. L’Assemblée nationale a autorisé sa poursuite ce dimanche 16 juin, ouvrant la voie à un procès à haut risque pour le gouvernement.

La procédure a été initiée par le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde. Ce dernier soupçonne le ministre d’avoir détourné des fonds sur une enveloppe totale de 39 millions de dollars destinée à la construction d’une prison moderne à Kisangani. En conséquence directe de la décision des députés, le procureur a officiellement saisi la Direction Générale des Migrations (DGM) ce lundi 17 juin pour interdire à M. Mutamba de quitter Kinshasa.

Un procès « pédagogique » attendu

À Kinshasa, l’affaire suscite de vives réactions et une attente palpable. Des étudiants en droit espèrent un « procès pédagogique », tout en rappelant le principe fondamental de la présomption d’innocence. « Ce procès va nous permettre de découvrir l’enchaînement dramatique qui a conduit à ces faits, si vraiment ils ont été commis », explique l’un d’eux.

Pour les experts, la machine judiciaire est lancée. « Le procureur général devra saisir la Cour de cassation par une requête aux fins de fixation des dates d’audience », analyse Me Peter Ngomo, avocat au barreau de Kinshasa-Gombe. Si aucune date n’est encore annoncée, beaucoup estiment que l’affaire ne devrait plus traîner. Certains observateurs politiques suggèrent même que le ministre devrait déposer sa démission pour préserver la sérénité de l’institution qu’il dirige.

La défense crie au complot politique

Du côté de la défense, la stratégie est claire : il s’agit d’une machination. La NOGEC (Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo), parti politique de Constant Mutamba, dénonce un « vice de procédure » et un « acharnement ». « C’est un dossier politique (…) monté de toute pièce pour saper les efforts qu’il a entrepris », a martelé Jean-Claude Ngazwa, porte-parole du parti, qui en appelle au soutien de la population.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte tendu entre le ministre et le parquet. Après avoir été auditionné les 3 et 6 juin, Constant Mutamba avait tenté de récuser le procureur général pour « partialité », une demande qui a été rejetée.

Entre les graves accusations du parquet, l’attente d’un procès exemplaire par la société civile et la thèse du complot brandie par son camp, l’affaire Mutamba s’annonce comme un test majeur pour la crédibilité de la justice congolaise.

La rédaction 

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