𝐓𝐢𝐞𝐫𝐧𝐨 𝐌𝐨𝐧𝐞𝐧𝐞𝐦𝐛𝐨, écrivain guinéen de renom et figure respectée de la littérature africaine, fait régulièrement l’objet de critiques l’accusant d’ethnocentrisme. Pourtant, ces accusations relèvent davantage d’une volonté de le discréditer que d’une analyse honnête de son travail. Une lecture approfondie de ses écrits et de ses interventions publiques démontre qu’il s’inscrit dans une tradition d’intellectuels engagés qui dénoncent toutes les formes d’injustice, sans distinction ethnique ou communautaire. Son combat est avant tout celui de la liberté, de la démocratie et de la responsabilité des dirigeants face à leurs peuples. Cet article réfute avec fermeté les accusations d’ethnocentrisme à son égard et met en lumière son rôle essentiel dans le débat intellectuel africain.
𝗟’𝗲𝘁𝗵𝗻𝗼𝗰𝗲𝗻𝘁𝗿𝗶𝘀𝗺𝗲 :
L’ethnocentrisme consiste à favoriser les intérêts et les valeurs de son propre groupe ethnique au détriment des autres. En Guinée, cette notion a souvent été exploitée à des fins politiques pour discréditer les voix dissidentes. Or, accuser 𝐌𝐨𝐧𝐞́𝐧𝐞𝐦𝐛𝐨 d’ethnocentrisme relève d’une simplification abusive, voire d’une manipulation. En réalité, il dénonce avec la même vigueur toutes les formes de communautarisme et de clientélisme qui freinent l’épanouissement d’une nation guinéenne unie et prospère.
𝗨𝗻𝗲 𝗰𝗿𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 é𝗾𝘂𝗶𝘁𝗮𝗯𝗹𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗱𝗲𝗿𝗶𝘃𝗲𝘀 𝗱𝘂 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗼𝗶𝗿:
𝐓𝐢𝐞𝐫𝐧𝐨 𝐌𝐨𝐧𝐞𝐧𝐞𝐦𝐛𝐨 est l’un des rares intellectuels guinéens à avoir critiqué sans complaisance tous les régimes successifs, de 𝗦𝗲𝗸𝗼𝘂 𝗧𝗼𝘂𝗿𝗲 à 𝗠𝗮𝗺𝗮𝗱𝗶 𝗗𝗼𝘂𝗺𝗯𝗼𝘂𝘆𝗮. Contrairement à ceux qui adaptent leur discours en fonction de leurs intérêts, 𝐌𝐨𝐧𝐞𝐧𝐞𝐦𝐛𝐨 a toujours placé la liberté et la justice au-dessus des affiliations ethniques.
Ses tribunes et interviews récentes en témoignent : il s’attaque aux abus de pouvoir, à la corruption et à la dérive autocratique, peu importe qui en est l’auteur. Lorsqu’il critique un dirigeant, ce n’est pas en raison de son origine ethnique, mais de sa gouvernance. En ce sens, il se distingue radicalement des figures qui jouent sur les sentiments communautaires pour justifier ou atténuer les fautes de certains leaders.
𝗨𝗻𝗲 𝘃𝗶𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗽𝗮𝗻𝗮𝗳𝗿𝗶𝗰𝗮𝗶𝗻𝗲 𝗲𝘁 𝘂𝗻𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗮𝗹𝗶𝘀𝘁𝗲
Loin d’un enfermement dans des considérations identitaires, 𝐌𝐨𝐧𝐞́𝐧𝐞𝐦𝐛𝐨 adopte une perspective large, à la fois panafricaine et universaliste. Ses œuvres, comme 𝗟𝗲 𝗥𝗼𝗶 𝗱𝗲 𝗞𝗮𝗵𝗲𝗹 𝗼𝘂 𝗟𝗲𝘀 𝗖𝗿𝗮𝗽𝗮𝘂𝗱𝘀-𝗯𝗿𝗼𝘂𝘀𝘀𝗲, interrogent la condition humaine et les dynamiques de pouvoir bien au-delà de la Guinée. Son attachement à une critique globale des oppressions le place dans la lignée des grands penseurs africains tels que 𝗪𝗼𝗹𝗲 𝗦𝗼𝘆𝗶𝗻𝗸𝗮 𝗼𝘂 𝗔𝗶𝗺𝗲 𝗖𝗲𝘀𝗮𝗶𝗿𝗲.
Contrairement à ceux qui se limitent à une défense partiale de leur communauté, 𝐌𝐨𝐧𝐞́𝐧𝐞𝐦𝐛𝐨 élit domicile dans la vérité et la justesse de l’analyse. Sa vision transcende les clivages ethniques et plaide pour une Afrique débarrassée des pesanteurs du tribalisme.
𝟰. 𝗨𝗻𝗲 𝗱𝗲𝗳𝗲𝗻𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗺𝗲𝗺𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗷𝘂𝘀𝘁𝗶𝗰𝗲:
Un aspect souvent ignoré par ses détracteurs est la place centrale qu’occupe la justice historique dans son travail. Dans 𝗟𝗲 𝗧𝗲𝗿𝗿𝗼𝗿𝗶𝘀𝘁𝗲 𝗡𝗼𝗶𝗿, il met en lumière la figure 𝗱’𝗔𝗱𝗱𝗶 𝗕𝗮̂, un Guinéen résistant en France, soulignant ainsi la contribution des Africains à l’histoire mondiale. Cet engagement pour la mémoire n’est pas dicté par un quelconque repli communautaire, mais par la volonté de réhabiliter des figures historiques occultées.
𝐌𝐨𝐧𝐞𝐧𝐞𝐦𝐛𝐨 ne plaide pas pour une ethnie, mais pour une reconnaissance équitable de ceux qui ont été marginalisés par l’histoire. Son combat est donc celui de la vérité, et non de l’ethnocentrisme.
Les accusations d’ethnocentrisme dirigées contre 𝐓𝐢𝐞𝐫𝐧𝐨 𝐌𝐨𝐧𝐞𝐧𝐞𝐦𝐛𝐨 relèvent davantage d’une tentative de le museler que d’une critique fondée. Son parcours intellectuel et son œuvre démontrent une constance dans la dénonciation des abus de pouvoir, une volonté farouche de dépasser les clivages identitaires et un engagement indéfectible en faveur de la liberté et de la justice.
Mamadou Diouldé Sow