Inondations à Conakry : le constat d’un activiste

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Je suis profondément préoccupé par les récentes inondations qui ont frappé notre capitale, Conakry, causant des pertes humaines et matérielles considérables. Cet événement tragique n’est pas seulement le résultat de conditions météorologiques extrêmes, mais aussi d’une combinaison de facteurs structurels et comportementaux qui nécessitent une action immédiate et coordonnée.

Constat:
Les inondations récurrentes à Conakry sont souvent exacerbées par plusieurs facteurs, notamment :
– L’urbanisation anarchique: Les constructions illégales sur des zones inondables, souvent sans respect des normes d’urbanisme, aggravent les risques d’inondation.
– Le manque d’infrastructures adéquates : Les systèmes de drainage sont souvent insuffisants ou mal entretenus, incapables de gérer les fortes précipitations.
– La gestion des déchets: L’accumulation de déchets dans les caniveaux bloque le drainage naturel de l’eau, provoquant des débordements.
– La déforestation : La disparition des espaces verts et la déforestation aux alentours de la ville réduisent la capacité naturelle du sol à absorber les eaux de pluie.

Propositions de Solutions

Pour les Populations :
1. Sensibilisation à la gestion des déchets: Il est crucial de renforcer la sensibilisation des populations sur la gestion des déchets domestiques. Les citoyens doivent être encouragés à ne pas jeter les ordures dans les caniveaux et à participer à des initiatives de nettoyage communautaire.

2. Respect des normes de construction: Les habitants doivent être sensibilisés à l’importance de respecter les normes de construction, en évitant les constructions dans les zones inondables et en collaborant avec les autorités locales pour un urbanisme sécurisé.

3. Reboisement et préservation des espaces verts : Les communautés locales doivent s’engager dans des initiatives de reboisement et de préservation des espaces verts pour renforcer la résilience de l’environnement face aux fortes pluies.

4. Formation en gestion des risques : La formation des populations à la gestion des risques liés aux inondations est essentielle. Des ateliers et des campagnes d’information doivent être mis en place pour informer les citoyens sur les mesures à prendre avant, pendant et après une inondation.

Pour le Gouvernement :
1. Renforcement des infrastructures de drainage : Il est impératif de réhabiliter et d’agrandir les systèmes de drainage existants pour qu’ils puissent mieux gérer les fortes pluies. Le gouvernement doit investir dans des infrastructures modernes et adaptées.

2. Mise en œuvre stricte des plans d’urbanisme: Le respect strict des plans d’urbanisme doit être assuré, avec des sanctions pour les constructions illégales dans les zones inondables. Un audit des constructions existantes doit être réalisé pour identifier et démanteler celles qui sont à risque.

3. Gestion durable des déchets: Le gouvernement doit mettre en place un système de gestion des déchets plus efficace, incluant des collectes régulières et la création de décharges contrôlées. De plus, des programmes d’incitation pour le recyclage et la réduction des déchets doivent être promus.

4. Plan d’urgence et d’intervention rapide : Un plan d’urgence doit être établi pour les situations d’inondation, avec des équipes de secours bien équipées et formées pour intervenir rapidement. Ce plan doit également inclure des stratégies d’évacuation et de relogement temporaires.

5. Promotion du reboisement : Le gouvernement doit lancer des campagnes nationales de reboisement, notamment autour de Conakry, pour renforcer les barrières naturelles contre les inondations. Les zones humides doivent également être protégées et restaurées.

Conclusion
Les inondations de Conakry sont un signal d’alarme. Il est urgent d’adopter des mesures préventives et correctives pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent. Cela nécessite une action concertée entre le gouvernement, les populations, et les acteurs de la société civile. Ensemble, nous pouvons construire un avenir où les villes sont plus résilientes et les citoyens mieux protégés contre les caprices du climat.

Mamadou Dioulde SOW
Coordinateur Préfectoral de la Maison des Associations et ONG de Guinée MAOG-PITA