Crise judiciaire en Guinée : Les avocats durcissent leur mouvement de boycott

0
1
Crise judiciaire en Guinée : Les avocats durcissent leur mouvement de boycott

La colère gronde au sein du Barreau de Guinée. Excédés par l’inaction des autorités après l’agression de l’un des leurs, les hommes de robe ont décidé de serrer la vis.

Ce lundi 7 juillet 2025, c’est un véritable coup de tonnerre qui a retenti dans les couloirs de la Cour d’appel de Conakry.

Réunis en assemblée générale extraordinaire, les avocats guinéens ont choisi de durcir le ton face à ce qu’ils considèrent comme un « affront inacceptable de la part des autorités de transition ».

Alors que le premier boycott de deux semaines touchait à sa fin, les robes noires ont décidé de remettre ça. Jusqu’au 21 juillet 2025, les tribunaux guinéens devront faire sans leurs avocats. Une décision qui sonne comme un uppercut à un système judiciaire déjà fragilisé.

Le plus révoltant dans cette affaire, c’est l’attitude déplorable des hauts responsables judiciaires.

« Le ministre de la Justice et le procureur général près la Cour d’appel de Conakry ont tout simplement refusé de recevoir les représentants du Barreau », indique le porte parole des avocats.

Un camouflet qui en dit long sur le respect accordé à la profession d’avocat dans ce pays.

« C’est inadmissible ! Comment peut-on gouverner en fermant la porte au dialogue ?« , s’insurge Me Moussa Diallo, la voix tremblante de colère. « Nous ne sommes pas des parias, nous sommes des auxiliaires de justice ! »

Certes, le Premier ministre a fini par recevoir une délégation du Conseil de l’Ordre, flanqué d’un aréopage de hauts responsables.

Mais que sont sortis de ces discussions de salon ? Du vent, rien que du vent !

« Aucune mesure concrète, aucun engagement ferme, aucune garantie pour la sécurité des avocats »,deplore cet avocat visiblement en colère.

Au cœur de cette crise, une revendication pourtant élémentaire : la sécurité des membres du Barreau dans l’exercice de leurs fonctions.

Face à l’entêtement des autorités, les avocats n’ont plus le choix. Ils tiendront bon, quitte à paralyser complètement le système judiciaire guinéen.

Un mal nécessaire pour faire entendre raison à des dirigeants sourds aux cris d’alarme de la profession.

Dans deux semaines, une nouvelle assemblée générale extraordinaire fera le point. Si rien ne bouge d’ici là, la justice guinéenne risque de sombrer dans une crise sans précédent. Avis aux autorités : le temps presse, et la patience des robes noires a ses limites.

 

Sékou Sylla 

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici