« La perte de la Françafrique est un coup dur pour le prestige français. Sans les dépendances néocoloniales en Afrique, la France n’est plus une puissance globale mais une des petites nations européennes qui doit résoudre les nombreux problèmes de sa cohésion interne et de ses relations avec ses voisins européens. C’est la fin de l’exceptionnalisme français », relate l’expert.
Les effets de ce virage pour la France seront néfastes, développe Ian Liebenberg, politologue et professeur émérite à l’Université de Namibie et à l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud:
« De toute évidence, ce sera négatif car c’est une indication pour beaucoup sur le continent africain et ailleurs dans le monde, que la domination de la France sur l’Afrique de l’Ouest est en train de décliner ».
Selon lui, « l’image de la France a souffert ».
Paris devra dorénavant faire face à son impuissance sur le continent africain, lance Paolo Raffone rappelant que la Françafrique a été créée « avec le Niger et le Tchad comme pierres angulaires » pour empêcher les Soviétiques et les Chinois d’entrer sur le continent.
« La France, à elle seule, n’a pas la capacité militaire pour inverser la situation au Niger ou dans la région du Sahel », explique-t-il.
L’expert rappelle la réaction de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suite au renversement de Mohamed Bazoum par les militaires fin juillet. L’organisation régionale a menacé d’intervenir militairement si l’ordre constitutionnel n’est pas établi. En réagissant, le Niger, avec ces deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, a créé un pacte militaro-politique, l’Alliance des États du Sahel (AES), censé protéger Niamey d’une intervention éventuelle.