Dans un contexte politique guinéen marqué par des tensions et des négociations, la nomination de Dr. Diao Baldé au poste de chef de cabinet du ministère de l’Environnement et du Développement durable ce jeudi 6 mars n’a créé ni d’enthousiasme ni de surprise.
Cette décision intervient peu de temps après une rencontre entre M. Baldé, le président de la transition, le Géneral Mamadi Doumbouya, et d’autres responsables de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Dr. Diao Baldé, qui occupe également le poste de vice-président de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), une coalition politique dirigée par Cellou Dalein Diallo, a été nommé à ce poste strategique.
Cette nomination a immédiatement soulevé des questions quant à ses implications politiques, d’autant plus qu’elle survient à la suite d’une réunion avec le président Doumbouya.
La rencontre entre M. Baldé, Cellou Baldé, coordinateur des fédérations de l’intérieur et de l’extérieur de l’UFDG, Maladho Diallo, trésorier de l’UFDG, et d’autres responsables du parti avec le président de la transition a été un sujet de controverse. L’UFDG a rapidement publié un communiqué pour clarifier que ces hauts responsables du parti n’avaient pas informé la direction de leur démarche auprès du président Doumbouya.
Cette absence de communication a suscité des réactions vives au sein de l’UFDG, certains membres allant jusqu’à évoquer une trahison.
La nomination de M. Baldé intervient dans un climat politique déjà tendu, et il reste à voir comment cette décision affectera les relations entre les différents acteurs politiques guinéens.
Joint au téléphone après la lecture de ce décret à la télévision nationale, un responsable de l’UFDG, ayant requis l’anonymat, a ironisé :
‘Le doyen Diao Baldé ne sait même plus ce qu’il veut. S’il peut abandonner la vice-présidence de l’ANAD pour aller être chef de cabinet dans un ministère, cela signifie qu’il était un désespéré. Dans tous les cas, c’est au sein de l’ANAD qu’il était considéré, mais avec ce décret, le CNRD lui a donné juste la valeur de son maigre poids électoral.' »
Cette nomination soulève des questions importantes sur l’évolution de la scène politique guinéenne et sur les éventuelles alliances en cours de formation. Alors que la Guinée continue sa transition politique, les décisions prises par les dirigeants et les réactions des partis politiques seront scrutées de près par la population et la communauté internationale.
Minkael BARRY